Jacques Grinberg: une rétrospective à la Cité Internationale des Arts

L’artiste a été représenté en galerie dans les années 1960 et les années 1990. Ses œuvres sont présentes dans de grandes collections privées tout particulièrement en France, en Angleterre, aux Etats-Unis et en Israël.

Sa cote est en phase de redémarrage prometteur.

 

Lorsqu’on crée une collection d’œuvres d’art, lorsqu’on se décide à acheter des tableaux, des sculptures, à «  investir dans l’art », se posent des questions tout aussi banales que lorsqu’on pense à constituer un portefeuille d’actions. Les financiers parleront de Start-ups, de small-caps, de mid-caps et puis dans la hiérarchie, viendront les entreprises cotées, puis celles qui font partie du CAC ou du Footsie etc… Les experts en œuvre d’art évoqueront le charme et les dangers des jeunes artistes, des artistes qui n’ont pas encore été consacrés, des styles qui n’ont pas encore trouvé leur public. Ils plaideront en faveur des grandes signatures….Moins risquées…mais plus chères …oui, mais avec une profondeur de marché… une liquidité. Et voilà qu’on en revient aux produits financiers !!!

 

Pourquoi ce préambule? Parce que la Cité Internationale des Arts a exposé Jacques Grinberg. La Cité n’est pas seulement un lieu d’exposition mais un incubateur d’art, d’artistes et d’œuvres et a choisi pendant quelques temps de montrer les œuvres d’un peintre récemment disparu et dont l’œuvre reste à découvrir. Un passeur ? Un peintre catalytique ? Un passager du temps ? Un nomade, entre Israel et Paris ?

 

Jacques Grinberg est né en Bulgarie en 1940, formé en Israël, il rejoint Paris très tôt et participera très vite à la vie artistique de l’école de Paris. Par la suite, il fera de nombreux allers et retour entre France et Israël.

 

La rétrospective proposée en fin d’année était très intéressante en ce sens que les œuvres du jeune Grinberg sont confrontées à celles de l’âge mûr et des derniers jours. Tout au long de cette vie d’artiste, se retrouve une plainte et une rage. La peinture de Grinberg n’est pas riante ni charmante. Et quand il s’essaie à peindre des fleurs et des fruits, on sent une hésitation. Perte de temps ? Ou sujet secondaire ? En tout cas les œuvres sont alors moins fortes et, comparées aux stridences de la production de l’artiste, ont l’air un peu pâle malgré les jaunes vifs et les rouges étincelants !

 

Pourquoi évoquer l’idée d’un passeur ? Dans mon esprit, les passeurs sont ces gens qui s’offrent et s’ouvrent aux grands courants et se laissent traverser par les idées qui naissent, par les formes qui se créent, les styles, les méthodes qui changent le convenu et le traditionnel. Ils savent les retenir et les ruminer pour les restituer au service de leurs visions, obsessions et messages. Jacques Grinberg est un passeur au sens où, tout en se calant sur le mouvement de la Nouvelle figuration, il va utiliser les registres cobra et expressionnistes. Le jeune artiste est manifestement séduit par Bacon, et s’exprimera dans l’esprit de ce dernier. (Très belle toile du Rhinocéros 1969 et aussi une œuvre inquiétante et étrange : le Saint 1970). De nombreuses affinités avec Picasso sont très claires. On trouve dans son œuvre un usage de la méthode Picasso des années soixante. Ses œuvres les plus fortes, celles qui interpellent, sont toutes des peintures de dénonciation, où s’exposent des crânes casqués ou non, tracés à la serpe, dents saillantes sortant de crânes décharnés, des têtes de mort et des morceaux de squelettes. Au même moment, à plusieurs milliers de kilomètres, à New york, un jeune Haïtien, Basquiat, dénonçait un monde violent, barbare et aveugle. Les pensées communes produisent les mêmes représentations : Croix rouge de Jacques Grinberg (1983) dans la lignée d’œuvres de jeunesse (grand carnaval 1965) sont des figures simplifiées par la violence, caricature d’une soldatesque, comme on en trouvera bien vite dans la peinture allemande d’après-guerre.

 

Peintre de la violence peint-il avec violence ? Au contraire, hormis quelques encres de chine où la spontanéité est cherchée comme « méthode d’expression ». La peinture de Jacques Grinberg parait émerger de la vitesse et d’une très grande rapidité d’exécution. Des grands coups de pinceaux, des traces qui s’ajoutent, des espaces définis qu’il faut remplir, tout donne le sentiment que le peintre va vite, précisément parce qu’il sait où il va. Ses œuvres sont l’exécution d’une pensée précise qui s’inscrit sur la toile. On ne m’ôtera pas de l’idée pourtant que si Jacques Grinberg a voulu et pensé ses œuvres et leur construction, il voulait aussi achever le plus vite possible la partie « technique » cette fameuse « techné » qui renvoie au faire de l’art. Il avait tant à dire, il y avait tant à faire ?

 

Peintre qui ne parle ni de paix, ni de tranquillité, Jacques Grinberg interroge aussi l’unité de la personne humaine : la vie ne se résume sûrement pas à des casques de « fascistes » ou à des crânes de mort vaguement enrobés d’une vie superflue. Elle est ambigüe et le pire n’est pas incertain. Ses autoportraits en disent beaucoup, une toile en particulier : l’homme cousu (1971).

 

Faut-il résumer ? Œuvre passionnante. Et, ce qui n’est pas futile, une œuvre abordable.

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