Les tribulations de Mélinez et Martenchon, Novembre-Décembre 2021

Y-a-t-il un covid allemand ?

Pour ne rien dire  

Entre Ukraine et Estonie

 

Y-a-t-il un covid allemand ?

 

 

Mélinez était perplexe. Martenchon pouvait s’en apercevoir sans faire beaucoup d’efforts. La perplexité de son ami se lisait sur son visage en plis pareils aux sillons dans une plaine de Beauce au moment des semailles.

 

« Tu es en train de ruminer une question sûrement essentielle » lança-t-il à son ami.

 

Mélinez leva la tête, se frotta les mains devant les braises rougeoyant dans la cheminée car il faisait froid et, ayant réfléchi à ce qu’il allait dire, répondit d’un ton préoccupé.

 

« Je me demande s’il est des virus covid allemands ou plus précisément qui pourraient circuler sans être nécessairement rattachés à un malade mais à une nation? »

 

Martenchon leva le sourcil droit.

« Que veux-tu dire par « sans être rattachés à un malade mais à une Nation» ?

Mélinez s’expliqua « en principe, le virus est véhiculé par quelqu’un ou quelqu’une qui en a été affecté ».

Martenchon acquiesça « Il semble bien que ce soit la règle »

Mélinez l’interrompit « Ne serait-ce pas une vision étriquée du virus que de penser qu’il se comporte comme n’importe quel animal domestique ? Ne devrait-on pas imaginer qu’il se propulse tout seul, par tout autre moyen ? Par les choses, par exemple ? ».

 

Martenchon lui fit remarquer qu’au tout début de la pandémie, on avait mis en garde contre les boutons de porte et les espagnolettes…

 

« Je crains bien pire, répondit Mélinez, je crains des covids nationaux, des covids qui auraient pris tout du pire d’une nation et qui viendraient infecter la nation voisine. Des covids qui s’infiltreraient par tous moyens en suivant les objets comme les humains. Des covids envahisseurs comme le sont les walking deads et les vampires ».

 

Martenchon ne put s’empêcher de frissonner et ce n’était pas la fraîcheur de l’air qui le faisait réagir « Selon toi, quels seraient les signes qui permettraient de reconnaître les virus allemands des autres ? ».

 

Mélinez devint songeur : « Peut-être essaieraient-ils de passer par les Ardennes… ».

 

Puis, brutalement : « en tout c’est sûr, si j’étais le gouvernement français, j’interdirais toutes importations depuis l’Allemagne. A commencer par les bagnoles.

Entre Ukraine et Estonie

 

Jetant devant lui la dernière livraison du Monde, Mélinez poussa comme un soupir de soulagement et, derechef, se leva pour aller se servir un grand verre d’eau minérale.

Martenchon grommela : « Bonnes nouvelles, à ce que je vois » !
Mélinez, le verre à la main, s’approcha « Très bonnes, je crois ! »
Martenchon se réveillait « Les récoltes sont bonnes ? »
Mélinez se redressa et d’une voix qui ne tolérait pas de réplique « De minimis non curat praetor ».
Martenchon touché au vif « et qu’est-ce donc, aujourd’hui, qui agite le praetor » ?
Mélinez se fit pédagogue et amical « L’Ukraine ! » et sans laisser de place à une réponse, il continua « Vois-tu Martenchon, mon ami, nos gouvernants ont parfois des réflexes sains. Ils auraient pu inclure l’Ukraine dans l’OTAN. Ils ne l’ont pas fait avec finesse. Si les Russes envahissaient leur voisin, les autres membres, dont nous, seraient tenus de réagir à coup de bombes atomiques et autres délicatesses. Or, franchement, qui, parmi les membres européens de l’OTAN a envie, pour si peu, de se trouver atomisé ici ou là ? Il vaut beaucoup mieux que l’Ukraine soit le plus loin possible de l’OTAN.
Martenchon écoutait tout en donnant l’impression de ne pas être là « Pour si peu » répéta-t-il à deux ou trois reprises.
Mélinez vit que « Pour si peu » était un peu dur… « je veux dire que l’intérêt que présente l’Ukraine »…
Martenchon, l’interrompit : « si peu d’intérêt ».
Mélinez satisfait approuva « Eh oui ! dure réalité que celle de la vie internationale ! »
Martenchon, après avoir réfléchi quelques instants, lança « Et l’Estonie ? ».
Mélinez souriant avec quelque condescendance « Quoi, l’Estonie ? ».
Martenchon : « L’Estonie fait partie de l’OTAN et se trouve à deux pas de la Russie »
Mélinez ne voyant pas où son ami voulait en venir, fit « Et ? ».
Martenchon : « Lorsque la Russie voudra récupérer ses terres irrédentes qui, par hasard, font partie de l’OTAN, que devront faire ses membres »
Mélinez outré : « Les défendre évidemment »
Martenchon : « Et risquer d’être atomisés pour défendre un pays d’un million d’habitants !!! Quel est donc l’imbécile qui a trouvé que l’Estonie valait beaucoup et l’Ukraine si peu ? »
Mélinez partit se renfoncer dans son fauteuil, ramassant le Monde en passant et se resservant un verre d’eau par la même occasion.

Pour ne rien dire  

Tout avait l’air morose des journées pourries. Mélinez avait quitté le confort de son fauteuil Regency. Il ne tenait pas en place. Allant et venant dans le grand salon couvert du traditionnel tapis persan, déplaçant sans raison tel objet en cuivre ou un jade finement sculpté, enfin grommelant à personne et pourtant à tout le monde. Martenchon, gêné dans sa lecture d’une revue savante, finit par réagir.

« La bourse ne va pas dans le bon sens ? » suggéra-t-il avec délicatesse tant il connaissait la sensibilité de son ami aux questions d’argent.
Sans réponse, il poussa un peu plus loin : « le temps, véritablement est à la tristesse, on verrait bien quelques gilets jaunes essayer d’égayer les rues ».
Mélinez interrompit tout à coup ses allers et venues comme s’il allait répondre à son ami.

« Je pense que tout est truqué » murmura-t-il sourdement.

Martenchon marqua son incompréhension en se servant un verre de sirop de mélisse rehaussé de son porto préféré.

Mélinez poursuivit. « J’ai soumis ma candidature à la Présidentielle ».

Martenchon ne réagit pas à cette nouvelle.

Mélinez insista « J’ai soumis ma candidature à la Présidentielle, ils m’ont dit que j’étais le 497ème candidat et que si je m’étais manifesté plus tôt, j’aurais eu des chances de me poster avant Taubira ».

Martenchon hausse le sourcil gauche, ce qui chez lui, reflétait un intérêt médiocre aux propos qu’on lui tenait.

Mélinez vexé en devint presque véhément : « Pourtant, j’avais de forts arguments »

Martenchon fit « Ah ? »

Mélinez insista « Et oui ! »

Martenchon « On peut savoir ? »

Mélinez « Très simple, j’ai montré qu’on pouvait lutter efficacement contre le virus ».

Martenchon « Le moyen ? »

Mélinez triomphant « On ne se lave plus, le virus d’abord incommodé puis asphyxié, fuira et ne reviendra plus ».

Martenchon sourit « Le rapport avec les élections présidentielles ? ».

Mélinez encore plus triomphant « Il n’y en a pas. Je voulais m’assurer que tu ne dormais pas ».


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