Les tribulations de Martenchon et Mélinez, décembre 2020

 

-Priorités, prioritaires

-Enfin, les femmes libérées

-Ouvrez les musées, c’est facile et pas risqué

-La France montre au monde le chemin

 

 

Priorités, prioritaires

Mélinez avait surgi dans le salon commun, pareil à un joueur de loto qui aurait tiré le bon numéro. Martenchon leva un sourcil, marquant ainsi un étonnement désapprobateur.

Mélinez, après avoir respiré un bon coup, expliqua : « Le vaccin ».

Martenchon, soulevant un deuxième sourcil : « Quoi le vaccin » ?

Mélinez : « Le vaccin est arrivé. Le vaccin contre le covid ».

Martenchon, suffisant : « La covid!!! C’est décidé. L’académie s’est prononcée on dit : la covid ».

Mélinez, conciliant : « D’accord: le vaccin contre la covid est arrivé ».

Martenchon, brusque : « Disponible en pharmacie je suppose ? »

Mélinez : « Pas tout de suite, on va commencer par vacciner les gens prioritaires ».

Martenchon, devenant désagréable : « Les pauvres évidemment ! »

Mélinez, tout joyeux : « Mais non ! les vieux ! »

Martenchon, encore plus désagréable : « Pourquoi les vieux, d’abord » ?

Mélinez, patient : « Parce qu’ils sont plus vulnérables. Ils basculent vite vers une issue fatale ».

Martenchon, glaçant :  « Alors c’est une absurdité. On va leur donner trois ou quatre mois de vie supplémentaire !!! On ferait mieux de vacciner les jeunes ».

 

 

Ouvrez les musées, c’est facile et pas risqué

« Tu tournes en rond Mélinez » s’exclama Martenchon fatigué de l’agitation de son ami .

« Comme tu y vas ! On peut sortir, mais on ne peut rien faire. Pas de restaurants, pas de musées, pas de théâtres… » ronchonna 
Mélinez. « Ce serait pourtant facile de desserrer la contrainte »

« Ah oui ? tu as une idée ? » se moqua 
Martenchon en se renfonçant confortablement dans son fauteuil.

« Oui, mais, une idée sans gloire, qu’évidemment tu n’aimeras pas. »
 Mélinez était d’humeur sombre.

« Dis-moi, on verra après ! ».

« Voilà : il y a les grands musées qui attirent des milliers de gens et les autres, les petits, qui sont tout heureux quand une dizaine de visiteurs se sont présentés. »
« Il y a les théâtres qui font salle comble pendant des semaines. A coté de ces stars, nombreux sont les théâtres modestes à l’audience clairsemée. ». « Et puis, les petits restaurants dans des quartiers obscurs. Quelques tables y font l’animation : rien à voir avec les mac-do ».


Martenchon l’interrompit : l’énumération ne paraissait pas devoir s’épuiser: « Et alors ? »

« Alors » s’exclama
 Mélinez, « ceux-là, n’ont ni réputation, ni succès, ni passionnés. Ce sont des lieux où personne ne vient. Des pièces de théâtre sans public, des restaurants sans convives, des musées sans intérêt. Pourquoi ne pas les ouvrir, le covid a peu de chances de pouvoir sauter sur les uns et les autres ; ils ne sont pas assez nombreux, ils sont très espacés ».

Martenchon plongea dans un silence méditatif puis lentement : « Tu as raison. Pourquoi fermer les lieux où personne ne va ? ».
« Pourtant » reprit-il, réfléchissant tout en parlant : « pourtant, si on laisse ouvert ces lieux isolés et solitaires, ne crains-tu pas que cela attire les grandes foules en manque de grands évènements ».

Il porta un coup fatal : « faute de grives on mange des merles. Même la pièce la plus ratée, même le musée de boites d’allumettes le plus ranci, même le restaurant le plus cradingue, verront déferler tous les gens comme toi. Plutôt que de se languir chez eux, ils iront applaudir des navets, bouffer des navets et admirer des expositions de navets depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours »


Mélinez ne le laissa pas conclure et grommela « et tout sera à recommencer ».

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Enfin, les femmes libérées.

La gouvernante de nos deux amis venait à peine de quitter le salon où elle avait apporté sa touche finale au grand nettoyage hebdomadaire qu’elle avait imposé à ses hôtes. « Tous les jours, vous me haïriez, tous les mois je vous détesterais, toutes les semaines, c’est comme le disaient les latins : dans le médium se tient la statue ».

Mélinez, qui entretenait un vieux reste de marxisme léninisme, essuya une larme. Que la classe ouvrière trouvât à s’exprimer en latin montrait comme la condition féminine avait hardiment progressé ces dernières décennies. « Et demain sera le genre humain, s’exclama-t-il ».

Mélanchon qui savait ce qu’il fallait penser des humidités sociétales de son ami, le rabroua. « Mélinez, lui dit-il, où sont ces fameux progrès en dehors du cas, original j’en conviens, de notre antique soubrette ».

Mélinez allait répondre quand Mélanchon, d’autorité, l’interrompit. « Le télétravail ». Ayant dit, il se tint coi, contemplant l’effet produit sur son ami.

Mélinez « le télétravail ? tu as raison, voilà un bel exemple de libération de la femme. Le télétravail qui lui permet de travailler sans être contrainte à une présence aliénante dans des univers clos (même s’ils sont « open »). Le télétravail qui, enfin, ultimement, rompt avec les enfermements divers et variés, la prison, l’église, l’hôpital, l’usine, l’école, l’open space…. Le télétravail, Martenchon, tu as cent fois raison, qui fulgure pour cause d’épidémie et qui restera quand la marée virale aura reflué. « Et demain sera… » ? Mais non ! « Et aujourd’hui 
est le genre humain ».

Martenchon redoutant un nouvel épanchement d’humidité, coupa court.

« Mélinez, tu es mon ami donc je ne t’en veux pas de tes égarements. Veuille simplement considérer mes quelques remarques : la femme, me dis-tu, va, dans le télétravail, trouver les épanouissements qui la fuyaient. Elle n’aura plus à subir les temps de transports et pourra enfin accompagner ses enfants à l’école. Ou plutôt dans leurs écoles distantes de quelques kilomètres. Etant à la maison, elle saura mieux gérer les approvisionnements et ne manquera pas d’être bio, c’est-à-dire de faire quelques dizaines de kilomètres pour trouver les bons fournisseurs. Comment imaginer une femme à la maison qui ne ravaude pas les chaussettes et qui ne repasse pas le linge de la maisonnée.

Mélinez était devenu blanc comme un linge qui aurait été lavé par une femme disposant d’un temps considérable depuis qu’elle avait conquis le droit de télétravail.

Il murmura, car il se sentait fort faible : "mais alors, c’est donc un retour en arrière".
 

 

La France montre au monde le chemin

Mélinez avait, moment très exceptionnel de sa part, ouvert la télévision. Il voulait prendre l’air des Etats-Unis.  Cette fameuse histoire des votes volés le troublait. Comment allaient réagir les juges ? Ratifieraient-ils l’élection de J.Biden ? Renverraient-ils Donald dans les cordes ?

Martenchon, brisa le silence. « Dans cette affaire, il est quelque chose de plaisant : jamais Donald n’aurait pris la peine de contester l’élection du démocrate si des Français ne lui avaient pas montré la voie » .

Mélinez prit un air interrogatif.
Martenchon enfonça le clou. « Souviens-toi de l’élection d’Emmanuel Macron. Celui-ci avait recueilli deux fois plus de voix que son adversaire, certes avec beaucoup d’abstentions !»

Sans attendre de réaction de 
MélinezMartenchon compléta son propos :
« Cet écart n’a pas empêché, Mélenchon, candidat de la gauche-gauche, de protester et de clamer que le président élu avait volé l’élection. La faute aux abstentions. En fait, c’est lui et non Marine Le Pen qui aurait dû être au deuxième tour. C’est lui qui aurait été élu »
« Il a alors joint les gestes à la parole, il a monté des manifestations de protestation sur le thème, « rendez les voix volées aux électeurs qui ont été trompés : revotons, vous verrez les résultats …. »
Finalement, ça n’a rien donné. Même les gilets jaunes, l’ont laissé sur le bas-côté de la route »


Mélinez se redressa alors : « quelles conclusions en tires-tu ? »

Martenchon : « Je dis que Mélenchon a montré une fois de plus au monde ébahi que c’est de France que viennent les idées démocratiques. Trump a sûrement appelé Mélenchon dont il connaissait les déboires électoraux. Mélenchon lui a raconté l’affaire du vol des votes et des résultats. Donald, suivant le modèle français, est parti à l’attaque. »

« Il est loin d’être ringardisé notre beau pays. Et il éclaire le monde toujours aussi brillamment ».


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