Les tribulations de Mélinez et Martenchon, Avril 2021

La monnaie du bonheur

La mort du Prince

L'or numérique, c'est plus simple

 Beau comme un sifflement électrique

La monnaie du bonheur

 

" Mon ami, tu vires homme d’affaires ? " s’écria Martenchon la face hilare et la moue rigolarde.

Mélinez, devint pourpre tendance violacée. « Notre temps est celui du digital, du logarithmique et de la blockchain. J’ai décidé, moi aussi de me lancer. Je crée une monnaie privée ».

Martenchon qui avait du mal à rester sérieux « Tu vas faire comme le bit coin ? Gagner des millions avec de la poudre aux yeux »

Mélinez renifla avec mépris « Voilà bien les attitudes qui ruinent les efforts de nos jeunes pousses: l’ignorance jointe à la dérision ».

Martenchon ne le laissa pas poursuivre « Au lieu de lancer des anathèmes, parle moi de ta monnaie privée à toi. Si elle ne couvre pas d’or, elle doit te couvrir d’honneur et de l’amour de tes proches ».

Mélinez : « Tout juste. La monnaie que je lance porte le joli nom de Happiness coin ».

Martenchon : « Et donc ? »

Mélinez, lyrique « Pour qu’elle ait vraiment de la valeur, cette monnaie doit aller au cœur et y rester ».

Martenchon : « Ce n’est pas une monnaie!  Si elle est coincée dans le cœur et ne peut en sortir, on ne pourra rien acheter!"

Mélinez, messianique, « Justement, c’est une monnaie pour les purs. Elle ne vaut rien sur les marchés, elle vaut tout pour les âmes ».

Martenchon « Et ça marche? »

Mélinez « A la folie! Les gens sont convaincus que cela permettra de payer un aller simple vers le paradis »

 
 

Ce matin, comme le temps était revenu au beau, Mélinez, un peu campagnard, avait ouvert la fenêtre et respirait l’air vivifiant (on dit toujours cela de l’air, le matin, dans les villes) à plein poumon. Tout à coup, un petit feulement, délicat comme une soierie qui se déploie, pareil au parfum du lys épanoui, caressa ses oreilles ainsi que celles de Martenchon qui en fut agréablement surpris.

« Qu’est-ce donc ? » interrogea-t-il

Mélinez : « C’est une Porsche ».
Martenchon rétorqua : « D’habitude, c’est plutôt PLAM PLAM PLAM PLAM, plus ou moins selon le poids du pied sur l’accélérateur ».
Mélinez « Certes ! mais celle-là est une Porsche électrique. Elle fait PFUITTTTtttt »
Martenchon  « Moins viril, non ? »
Mélinez « On le lui reproche. Avant, les coups de piston, disait-on, avaient un certain côté sexuel ».
Martenchon « Alors, les PAM    PAMe     PAMe  PAMe PAME klak Pan PAMe des Harley vont devenir aussi « PFUITTttttt ». Il n’y aura plus rien pour secouer les gros bides et tout ce qui est en-dessous ».
Mélinez « C’est à craindre, en effet, la Harley va perdre son côté sex-toy qui musicalise l’affaire en pétaradant ».
Martenchon « Et si les fabricants installaient de faux bruits, un peu comme les boulangers qui font diffuser des odeurs de bon pain ou les comptables des fragrances de lustrine ? »
Mélinez « Porsche a dit qu’il n’en était pas question ».
Martenchon « Et aussi Kawasaki ? Ce sont des japonais : ils n’ont pas de ces pudeurs germaniques ? »
Mélinez « Je ne sais pas pour Kawasaki, mais les marques japonaises sont aussi atteintes. Dans des proportions différentes ».
Martenchon « Je te parie que tu penses à ces petites cylindrées qui font DJiiiiiiiiiiiiiiiii, ploum, ploum, Djiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ».
Mélinez « Celles-là n’avaient pas grand-chose de sexuel »
Martenchon : « plutôt dentaires, non ? 
Mélinez: « ou copulation entre moustiques ? Electriques, elles feront la même chose, très vite, douche comprise, et elles feront le même bruit » 

 

La mort du Prince

 

Le salon commun où se retrouvent Martenchon et Mélinez est plongé dans une ombre plus noire que l’encre de Chine la plus noire. Pourtant, dans la rue, le ciel n’est que gris de brouillard et de pluie fine.
Pas un bruit dans le salon. Les deux hommes sont figés et leurs traits, tirés à ce point d’immobilité, sont de cire. Et même, l’un n’a pas allumé la pipe qui souvent sert de refuge à ses hésitations et ses doutes. Le verre de l’autre est vide.


Martenchon lâche enfin : « Le Duc d’Edimbourg est décédé ».
Mélinez détourne son regard vers la fenêtre. « Il ne fait vraiment pas beau ».
Ils se taisent.

Tout à coup, le visage de 
Martenchon s’anime.
"Every Cloud Has A Silver Lining “

A ces mots, comme mue par un mécanisme caché, la main de 
Mélinez s’est mise en mouvement vers la fiasque de whisky.
« Whatever will be, will be » 
Mélinez whispered.

All of a sudden, he asked: "What about a whisky”
“I’d rather have a cognac” 
Martenchon replied .
They keep silent. Mourning. 

“Poor old chap!”: they say.

L'or numérique, c'est plus simple


Mélinez claqua la porte d’entrée contrairement à son habitude. Signe certain que de l’enthousiasme bouillonnait sous son crâne. Et, sans jeu de mots, c’est d’un air crâne qu’il pénétra dans le living room commun.

Martenchon finissait la lecture d’un célèbre quotidien du soir où on trouve plus d’opinions que d’informations. Il leva un sourcil perplexe. Les débordements de Mélinez n’étaient pas fréquents. Ils valaient quelques secondes d’intérêts.

Mélinez avança au beau milieu de la pièce et, se planta sur la figure centrale du tapis hors d’âge qui la recouvrait entièrement. Il rayonnait pour ainsi dire. Il se tourna vers Martenchon exhibant un étrange petit objet avec un air de fierté satisfaite.

« Et c’est… ? » se contenta 
Martenchon.
« Un wallet » énonça lapidairement Mélinez. Ou, dit autrement, un portefeuille électronique ».
« Tu as mis quoi dans le portefeuille électronique » ? risqua 
Martenchon
Mélinez, avec un air d'importance :« J’y ai mis l’or que, jusque-là, je conservais dans un des coffres-forts de la banque ».
Martenchon, ne put cacher un sourire narquois. « Ton or, dans ce Wallet ? Le reliquat d’une visite ancestrale aux orpailleurs du Klondike? »
Martenchon se fit pédagogue : « j’ai vendu tout mon or que je n’aurais pas même pu emporter sur mes épaules en cas de catastrophe financière et je l’ai transformé en monnaie cryptée faite de 0 et de 1, maintenant installée dans ma wallet, qui soit dit en passant pourrait sans effort en absorber 10 fois plus ».
« Et pour retrouver ton or, pesant, lourd et intransportable ? » grogna 
Mélanchon.
« L’opération inverse, je vends mes crypto-monnaies et j’achète de l’or » brusqua 
Mélinez.
« Et tu le récupères comment ? ». 

Martenchon souriait sous cape.
Mélinez avait la réponse toute prête : « On me livre à domicile : tu sais, les types à vélo.

 


 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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