Les tribulations de Mélinez et Martenchon

 

Mélinez était plongé dans une revue spécialisée dans l’art contemporain. La dernière livraison était consacrée aux nouveaux musées. Ces bâtiments qui font la gloire et l’honneur de l’architecture moderne. Bâtiments au sens presque religieux du terme et dont on pourrait dire en effet qu’ils sont non seulement des exploits architecturaux mais aussi des œuvres d’art en eux-mêmes alors même qu’ils sont conçus pour contenir des œuvres d’art.

 

Martenchon qui n’écoutait pas mais devinait l’émoi de son ami, énonça, d’une voix paisible :

 

« Un peu comme le scribe accroupi dont le célèbre Malraux avait dit qu’il était à la fois temple et orant ».

 

Mélinez sourit à son ami de façon indulgente : « Je veux bien que tu me dises que les musées sont des œuvres d’art qui contiennent des œuvres d’art, je ne m’en satisferai pas pour autant. Ton propos me donne à voir des poupées russes, qui s’emboitent jusqu’au moment où la dernière poupée est si petite qu’elle est devenue invisible.

 

Martenchon pensif lança : « Tu veux dire que la poupée la plus grande est comme une œuvre d’art, qui contient une œuvre plus petite et ainsi de suite jusqu’à ce que la dernière poupée étant devenue invisible, on en vienne à penser que les musées modernes contiennent du vide. Ce serait choquant comme conclusion ne trouves-tu pas ? »

 

Mélinez réagit instantanément: « Ce qui est choquant, c’est cette affaire de contenant qui n’a pas de contenu ! Or, force est de reconnaitre que les musées qui se répandent aujourd’hui sur la terre comme autrefois les églises et les cathédrales parsemées par Saint Pierre ont bien du mal à exposer des œuvres : il n’y en a pas assez. »

 

Martenchon Agacé : « tout comme, si je te suis bien, les églises d’aujourd’hui qui se sont vidées de leurs fidèles. »

 

Mélinez opina : « Tout comme ! »

 

Martenchon, nerveux : mais alors, comment qualifier les œuvres que les gérants de musées finissent par présenter à un public gourmand de nouveautés ? ils n’exposent du vide, ou du rien, ou du néant ? C’est conceptuellement pratiquement impossible !

 

Mélinez : « Ta remarque est judicieuse. Les musées quand ils étaient vraiment opérationnels, montraient les œuvres du passé. Aujourd’hui, n’ayant pas assez de passé, et ne pouvant montrer le présent, ils se tournent vers les œuvres de l’avenir ».

 

Martenchon : « C’est absurde ! L’avenir, on ne le connait pas ! On ne peut pas exposer des œuvres d’un temps qu’on ne connait pas ! »

 

Mélinez : « Bien sûr que si, c’est ce qui explique le sentiment de vide qu’on commence à éprouver dans les musées d’art moderne ! »

 

 

 


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