Les tribulations de Mélinez et Martenchon , Mai 2022

Les Américains ont décidé de traiter avec Poutine
 

Les deux amis avaient décidé de profiter des beaux jours afin de rendre visite à l’Ambassade du Texas dont tout le monde connait l’adresse, 1 place Vendôme, 75001 à Paris.

Mélinez ne put s’empêcher de commenter « Belle adresse, ma foi ! »

Martenchon moins enthousiaste lâcha : « Comme ils n’en avaient plus besoin, ils l’ont abandonnée ! ». Il ajouta « Comme toujours ! ».

Mélinez sortit de ses gonds : « Que vas-tu reprocher aux Américains : ils n’avaient plus besoin de cette ambassade, ils l’ont laissé tomber. Rien que de plus normal. »

Martenchon, le visage faussement placide « Comme Obama : il n’avait plus besoin des Français en Syrie, il les a laissé tomber ».

Mélinez, exaspéré par ce qu’il voyait comme une agression anti-américaine dont les Français sont friands, répondit vertement « Eh quoi ! Un peu d’amour-propre froissé ! » et il ajouta plus vigoureusement « Quand on est la principale puissance mondiale, on a quand même un peu droit à une liberté d’action… je ne sais plus qui a dit qu’il y a des gens plus égaux que d’autres dans une démocratie… »

Martenchon l’interrompit : « Donc, si je te suis, Biden peut décider d’arrêter de soutenir l’Ukraine et de faire la paix avec Poutine, sans autre forme de procès, c’est-à-dire en plantant l’OTAN et tous les farfelus qui avaient annoncé sa renaissance ?"
 

Mélinez mal à l’aise « Et pourquoi diable Biden déjugerait-il une politique qu’il mène si vigoureusement ? »

Martenchon, placide comme précédemment, « Les moulinets de sabre en Ukraine avaient pour but de rassembler les Américains autour de lui. Biden va perdre les élections de Mid-term. Donc sa politique anti-poutine ne marche pas pour sa réélection. En conclusion : il faut qu’il arrête tout de suite les frais. Les Européens n’auront qu’à se débrouiller.

Mélinez outré : « Comment peux-tu être aussi cynique ? Comment peux-tu penser que cet homme qui a fait barrage au néo-fasciste Trump, pourrait céder devant un pseudo-tsar à la tête d’une bande de moujiks alcoolisés ? »

Martenchon didactique « Il dira à ses électeurs que la moitié du job est faite. Il dira qu’il passe le relais aux Européens pour qu’ils le terminent. Il dira qu’ils en ont peut-être trop fait et que ce n’est pas aux Américains de réparer leurs excessives accusations contre Poutine. Il dira qu’il veut maintenant s’occuper de ses « fellow citizens ». Conséquence collatérale : il laissera tomber les Européens. Sans prévenir.


Jusqu'où les prix vont-ils monter?

 
 
Le temps printanier incitait à la promenade. A deux pas de leur résidence, une fois par semaine, se tenait un marché découvert, célèbre pour la richesse de ses étals et la diversité des produits.

Mélinez, pourtant charmé par ces déballages alimentaires et les plaisirs de la table qu’ils annonçaient, ne put s’empêcher d’émettre un regret.
« Les prix, dit-il, les prix ne cessent d’augmenter ! ». Il ajouta que l’inflation n’était pas loin d’être galopante : il avait suivi une émission sur ce sujet. Marie-Caroline, célèbre micro-trottoireuse avait questionné des consommateurs sur le lieu de vente même. Tous, lui avait dit leur inquiétude devant la hausse des prix des denrées alimentaires.

« Le pain, par exemple, mademoiselle, le pain, c’est une honte ! Des jours sans pain parce qu’il est trop cher ? On reviendrait à l’âge de pierre !». Marie-Caroline avait opiné (mais elle n’avait pas de bonnet).

Un peu plus loin, Marie-Caroline, avait recueilli des propos sévères sur le prix de la viande. Son interlocuteur avait vigoureusement conclu : « elle serait belle la France si, on ne pouvait plus gagner son beefsteak !».
« Et les fruits ? entendit-elle, les avocats, les ananas, les mangues tous ces fruits exotiques auxquels on s’est habitué, faudra-t-il s’en passer ?» …

Et ainsi de suite. Mélinez en avait été tout retourné. Le plaisir de la promenade au milieu des produits laitiers, des côtelettes d’agneau, des fruits de saison venus de l’hémisphère sud, s’en trouvait gâché. Sur les étals, il ne voyait plus de futurs repas succulents mais des étiquettes en folie lancées dans une valse à 10 temps que Brel n’aurait pas désavouée.

Pendant ce temps, 
Martenchon était resté coi, l’air renfrogné.
Soudain, il s’exclama.

« Il y a quelque chose que je ne comprends pas : par exemple, est-il si important que le prix du pain dérive vers le haut puisque sa consommation ne cesse de s’enfoncer vers le bas ? Nos concitoyens consomment 120 g de pain par jour, soit trois fois moins qu’en 1950.  Tous les ans, 58 kg de pain sont dévorés par chaque français, mais 328 kg en 1900 ».

Mélinez, interloqué, lança : « Ca ne retire pas que les prix sont en hausse ».

Martenchon : « Réfléchis un peu, même la viande est touchée, et je ne parle pas du vin, des légumes secs, des pommes de terre… ».

Mélinez gémit : « Mais, les gens que Marie-Caroline… ».

Martenchon le coupa brutalement : « Ils sont comme tous les gens à qui on veut faire dire ce que les téléspectateurs veulent entendre… et ils en font des tonnes. Penses-tu une seule seconde que Marie-Caroline aurait retenu les propos de gens totalement indifférents au prix du pain, du vin et des fruits secs au motif qu’ils en mangent de moins en moins ».

Mélinez, effondré, murmurait : « Alors, on ne doit pas croire… ».

Martenchon pensif laissa aller son humeur : « Si, on peut croire les micro-trottoirs sur le prix du whisky par exemple. Il a vraiment beaucoup augmenté. »
 
 

 

Détruire la monnaie

 

La journée avait été chaude et lourde d’un orage qui n’avait pas voulu éclater. Mélinez et Martenchon décidèrent de sortir pour respirer un peu et profiter d’une belle fin de soirée. Par le hasard de leur déambulation, ils se trouvèrent face au bâtiment imposant et luxueux de la Banque centrale.

« Les banquiers sont toujours bien logés » grommela 
Martenchon.
« Et ils savent très bien nager » ajouta son ami Mélinez apparemment hors de propos.
« Quel rapport ? » s’étonna 
Martenchon,
« Le rapport ce sont les flots de monnaie qu’ils ont versés sur la planète depuis près de 15 ans ! »

Mélinez, dans un accent que Torquemada n’aurait pas désavoué, continua : « Il faut détruire ces quantités diaboliques de monnaie ».

Martenchon n’aimait pas voir son ami lancé dans de grandes imprécations, il s’efforça de ramener la paix : « C’est en cours, la destruction de monnaie que tu appelles de tes vœux est en passe de se dérouler sur toute la surface de la terre ».

Mélinez s’interrompit pour laisser place à un filet de voix « Et comment ? ».

Martenchon : « Il y a d’abord les destructions paisibles, les remboursements et les non-renouvellements de crédit. Tu sais que les crédits font la monnaie, les remboursements la défont ».

Mélinez bougonna, " Cela ne punira personne d’avoir abusé d’un bien commun , la monnaie ! »

Martenchon continua « Justement, il faut compter sur la punition : les porteurs de monnaie-bidon, les crypto monnaies majoritairement, vont supporter les conséquences de la hausse des taux d’intérêts. Celle-ci va durement toucher tous ceux ayant entre les mains des actifs financiers sans rendement souvent acquis avec des crédits trop largement distribués par les banques, à des taux d’intérêts parfois négatifs. Ces spéculateurs moutonniers vont durement déchanter. Ils vont vendre en catastrophe : d’une part, ils perdront de l’argent et d’autre part ils vont rembourser leurs crédits : deux autres sources de destruction de monnaie.

Mélinez sursauta : « Mais, à t’entendre, les petits investisseurs perdront leur mise ? ».

Martenchon, placide: « Tu as bien entendu ! En termes vulgaires, ils seront rincés et, souvent, contraints de vendre d’autres actifs. De ce fait même, ils seront conduits à rembourser d’autres crédits ».

Mélinez s’effraya « Ce sera la ruine des petites gens… »

Martenchon éclata de rire « Mais non, ce sera tout simplement moins d’argent entre les mains de gens qui ne savent pas quoi en faire si ce n’est en jouer comme si le monde était un casino »
 

Entre infime et essentiel

 
De temps en temps, mais pas trop souvent, les deux amis, regardaient la télévision avec l'idée d'y trouver des informations sur la France et le Monde. En général, Ils n'étaient pas satisfaits de ce qu'ils y trouvaient. Mélinez, un jour, avait résumé leur mécontentement  ainsi:

"Les journalistes ne nous apportent aucune information, ils se font les messagers de fabricants d'opinions ...".

Martenchon continua sa phrase: " ... qui prémâchent les faits, en font de la bouillie qu'ils régurgitent pour donner la becquée à leur téléspectateurs, comme tant d'animaux le font pour leurs petits"

Mélinez, conforté par de si fortes paroles, poursuivit très agacé: " Et nos hommes politiques s'efforcent d'imiter cette façon de faire et tentent par tous les moyens de nous faire avaler des bouillies plus ou moins bien prémâchées". 

"Tout juste!" approuva Martenchon, et si par hasard, les ingrédients manquent, ils vont chercher n'importe quoi qu'ils mâcheront en faisant la grimace, pour les recracher dans les becs grands ouverts de leurs électeurs!". 

Mélinez s'exclama bruyamment: " Et là où on aurait aimé qu'ils nous approvisionnent en mets raffinés et en nectar sublimes, en idées nobles et en pensées intelligentes, ils nous refilent des histoires de match de foot, de billets truqués et d'Anglais qui se prennent pour Jeanne-d'Arc sur son bûcher". 

Ils se renfoncèrent alors dans leurs fauteuils respectifs sombres et attristés. 




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