Les Tribulations de Mélinez et Martenchon, Novembre 2020

-Dépressions Covid

-Comment peut-on dire la vérité?

-Déconfinons la grève

 

Comment peut-on dire la vérité?

 

Sous les fenêtres de leur salon, Mélinez et Martenchon assistaient à une manifestation, comme il en est souvent à Paris, avec force haut-parleurs et banderoles.
 
Sur la plupart d’entre elles, se lisait ce slogan : « Nous voulons la vérité !».
 
D'autres portaient cette objurgation : « Cessez de mentir ! »
 
Mélinez, perplexe se demanda à haute voix: « Si on cesse de mentir, dit-on pour autant la vérité ? ».

Martenchon, ricana quelque peu : "Nécessairement! Personne n’a trouvé la voie de la vérité en truquant la carte ".

Mélinez se fit docte :" Pourtant, Saint Thomas, le docteur Angélique, et son maître à penser, Aristote, ne pensaient pas mentir quand ils soutenaient que le soleil tourne autour de la terre. Mais ils ne disaient pas la vérité."

Martenchon s’énerva : C’est qu’ils vivaient en d’autres temps. « Autres temps, autres mœurs ».

Et puis, mettant un terme à cette discussion qui l’ennuyait, il ajouta « toute vérité, c’est connu n’est pas bonne à dire, alors, les mensonges sont bien utiles ».

 

Dépressions Covid

Mélinez leva la tête de son journal favori, songeur et déconfit. Martenchon qui rêvait, accroché à sa pipe, sentit ce léger mouvement et s’étonna de la tristesse que dénonçaient les traits renfrognés de son ami.

« Quid ? » interrogea-t-il sobrement.


Mélinez s’expliqua :« le monde déprime à cause du Covid. Les jeunes beaucoup. Les vieux un peu moins. Les femmes moins. Les hommes, plus. Les parisiens moins. Les marseillais plus. Tant de gens qui dépriment c’est comme l’échouage des baleines quand elles se trompent de route »

Martenchon, intervint vivement: «L’époque n’est pas aux comparaisons sans raisons. Il faut penser ce mal avec sérénité. Tu me dis qu’à cause du covid, nos contemporains broieraient du noir ? Ne serait-ce pas plutôt parce qu’ils sont confinés ? Ils doivent rester ensemble, hommes, femmes et enfants que cela leur plaise ou non. Imagine le drame qu’aurait provoqué ce confinement sur Charles et Diana dans la saison 4. Il l’aurait pendue. Elle l’aurait égorgé » .

Mélinez l’interrompit : « Cessez ces descriptions glauques, c’est trop triste. Ils ne s’en remettront jamais »

Martenchon avec l’air le plus sérieux du monde « Charles et Diana ? »

Mélinez « Cessez de vous moquer. Le sujet mérite mieux »

Martenchon d’une voix sévère tança son ami : « je ne te ferai pas le coup du mal d’où vient un bien. Pourtant… »

Mélinez « Pourtant ? »

Martenchon « Pourtant, voilà une bonne nouvelle : le confinement porte sur les nerfs de nos contemporains. Ils sont pourtant bien nourris. Ils ont la télé. Ils peuvent jouer à des jeux vidéos. Ils peuvent aussi jouer aux dames, se livrer à des parties torrides si les enfants peuvent être mis à l’écart pendant 5 minutes. Et pourtant… ils en souffrent. C’est une très bonne nouvelle »

Mélinez « Je ne le vois pas du tout comme ça ».

Martenchon "Bien sûr, ils souffrent de cet enfermement à peine atténué par un « droit de sortie » qui pèse comme un mauvais point sur les épaules d’un collégien boutonneux ! Peu importe cette souffrance. Ou, plutôt: heureusement, ils souffrent! L’Homme, a-t-on dit, doit son statut dans le règne animal à son besoin de liberté. Pour le maintenir enfermé, il faut le priver de tout, manger, boire, aimer, rire… Si on prétend ne pas le priver et, dans le même temps, le garder enfermé, cela ne marchera pas longtemps. Il se libérera".

Martenchon se leva et d’une voix solennelle déclara que le confinement démontrait par l’absurde que l’homme moderne est un être essentiellement libre.  

Mélinez se servit un verre d’un très bon whisky.

Déconfinons la grève

 

En ces temps difficiles Mélinez et Martenchon, sans se l’être avoué, avaient attendu un grand mouvement national, un de ces moments rares où le citoyen laisse ses préoccupations égoïstes sur le bord du chemin et s’en va rejoindre un grand mouvement collectif.

Faut-il l’avouer, ils avaient été très déçus. Il n’y avait autour d’eux que récriminations contre le pouvoir qui nous tue, les politiciens qui n’écoutent pas et le refus généralisé d’assumer toutes les obligations collectives pour sortir enfin du mauvais pas où la société française se trouvait.

Quel ne fut pas leur effroi quand ils entendirent le patron de la CGT s’exclamer: "ce n’est pas parce qu’on est en guerre qu’on n’a pas le droit à deux jours supplémentaires pour les congés de paternité. Il se mit tout aussitôt à condamner la politique de confinement, cadeau fait au grand capital, enfermement de première classe des classes laborieuses etc .

Abasourdi, ils comprirent que des ordres de grève allaient être lancés. Les ordures ne seraient plus ramassées. Les aides-soignantes cesseraient d’aider à soigner. Les conducteurs de train (du moins ceux qui travaillent) stopperaient leurs efforts pour convoyer des trains vides.

Le pire vint un peu plus tard dans la soirée : le gouvernement venait, à peine, par un décret à la portée historique, de libérer les sapins.

La CGT lança un mot d’ordre que n’aurait pas désavoué Lénine : Nous Travailleurs Coupeurs de Sapins, nous cessons le travail pour une durée illimitée. Et demain sera le genre humain.  


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