Jean-charles Blais

 Spring Summer

Opéra Gallery,

62 rue du fauvourg Saint Honoré,75008

Jusqu’au 15 juin

En entrant dans cette excellente galerie, confronté à un beau nombre d’œuvres de Jean-Charles Blais, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que l'auteur était une sorte d' « anti-Desgrandchamps ».

Il y a chez Blais autant de sombre qu’on a de lumière, autant de personnages pesants et obscurs qu’il y a de personnages légers et transparents, autant d’intranquillité inquiète que de claire sérénité, autant d’immobilité que de mouvement , chez Desgrandschamps !

Il faut arrêter ici cette opposition entre deux façons de voir le monde et ses acteurs. Elle est intéressante en ce sens que l’un et l’autre offrent un regard réaliste sur le monde, si on veut bien accepter que réalisme ne signifie pas peinture « pompier », ni nécessairement peintures dans la campagne.

Jean-Charles Blais, dans cette livraison, raconte comme une histoire entre deux êtres, posons qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, sans que ni les titres, ni les silhouettes ne le laissent supposer.

Les œuvres présentées sont toutes, ou à peu près, titrées, et confortent cette histoire dont le déroulement doit beaucoup au hasard et à la façon de travailler de l’auteur. La totalité des tableaux usent du support d’affiches arrachées. Et partant de ces supports où la matière est visible, s’ajoutent des traces noires, des coups de peinture, des collages et des traces de crayons.

Peu de couleurs dans ces tableaux, beaucoup de traces ou de constructions noires. Visages anonymes. Silhouettes à la pesante présence. Ils sont posés dans un monde qui n’en est pas un, si ce n’est que le « décor » ou le « fond » ne dit rien d’un lieu ou d’une structure. Ce qui domine les œuvres, c’est ce couple qui est « ensemble » et, sans qu’on puisse en voir une expression concrète, parait soudé et animé d’une puissante tendresse.