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Le Pseudo ne se sent pas concerné par les rythmes annuels, mensuels ou journaliers. Il a aboli le présent et rendu sans portée, ni sens toute tentative de diviser le temps.

Il a renoncé ainsi aux facilités de la célèbre flèche du temps ou, plus drôle encore, à l’illusion du curseur, ce curieux animal qui avalerait du futur et rejetterait du passé.

Sans présent pour couper le temps en deux, il s'épargne le souci de le compter et de le mettre dans des boîtes hermétiquement closes, celles du passé qu'on nomme mémoires, souvenirs, regrets. Il a aussi renoncé à ces autres boîtes ouvertes à tous les vents, plans, projections, désirs, celles de l'avenir.

Pourtant, comme je lui faisais remarquer qu'il était encore des hommes et des femmes qui comptaient le temps, celui du passé dont il s’attristent sitôt évadé qu’il ne soit plus là et celui de l’avenir dont ils espèrent la venue, comme je lui faisais constater que les hommes vivaient une fin d'année et savouraient à l'avance son recommencement, le Pseudo se décida à livrer au Monde quelques pensées. Il les a choisies dans le livre que je tiens.

En cadeau, pour ceux qui pensent qu'une année va venir et qui oublient que l'éternité ne se déroule pas et n’a rien à dérouler.

Voici donc un extrait de mon livre des pensées de Laeu-Tso, dit le Pseudo, ce sage dont je suis la pensée à la trace.

Quelques pensées du pseudo.

« La guerre sans morts. Les baguettes pour boire le saké ».

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« Les mots libres. Mis à la question, ils ne parlent pas. »

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« Plume, encre et lettres, la poussière des mots.     Pinceaux, encre et traces, l’écume du sens »

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« Les gens de plume seraient-ils légers?"

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« L'esprit s'élève toujours, comme la fumée du sacrifice"....

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"Semer les mots comme les graines et les multiplier? Un mot répété mille fois a-t-il mille fois plus de valeur, ou mille fois moins?"

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« Qui quitte le jeu, perd »

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« Nourritures de l'esprit : y-a-t-il des esprits obèses? »

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« Cherche les questions. Les réponses suivront »

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« Lancé du haut de la tour, le kilo de plumes a été emporté par le vent »

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« La chance n’arrive jamais par hasard ».

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« Créer est-ce mentir avec audace ? »

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« Bontés de la nature : douceurs de loups et caresses de vipère »

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« Crains le jour où les sages seront à vendre. Crains plus encore le jour où ils trouveront acheteurs. »

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« Si l’obscurité vient quand tu éteins la lumière alors abandonne la Voie et contente-toi de ton chemin »

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« Tu te plains de n’avoir à qui parler. Que ne te plains-tu de n’avoir qui écouter ? »

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«  Un disciple du Pseudo vint un jour le trouver et lui posa cette question : la vérité est cachée dit-on, qu’advient-il si, découvrant sa cache, on la met au jour ? Le Sage répondit. « Elle devient une histoire vraie ».

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« L’homme, c’est surtout de l’eau. Méfie-toi des flaques ».

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« Pour préciser ses idées, le pseudo usait parfois de mots et d’expressions inconnues ».

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« La balle perdue ! L’enfant qui pleure ? La mort qui accourt? »

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« Il n'y a pas de fleurs dont les hommes seraient les fruits »

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