Lysiane D.Coste, l'incomplétude

Lysiane D.CosteCoste

 

Ou l’incomplétude

 

 

C’est totalement par hasard que j’ai découvert les œuvres de Lysiane D.Coste

 

Il m’est arrivé de « découvrir » le travail d’un artiste tout en me promenant dans les rues de Paris que j’arpente sans cesse. Le processus est immuable : ayant dépassé la vitrine d’une galerie, brutalement j’interromps ma marche, fait cinq ou dix pas en arrière et regarde plus attentivement ce qui vient de me frapper. Tout commence alors…. Ou rien, alors je continue !

 

Dans le cas de Lysiane D.Coste rien de tout cela. Je ne sais plus sur quel support, réseaux, messages, ou autres j’ai trouvé son travail. Ce n’était pas dans la vitrine d’une galerie de la rive droite ou de la rive gauche ! Ce que je sais : il m’a immédiatement frappé !

 

J’ai recherché (et merci à internet qui m’a permis de rassembler quelques informations) d’où Lysiane D.Coste venait, ce qu’elle avait fait …. Sans trop approfondir d’ailleurs, n’ai-je pas souvent professé que si l’œuvre marque, il importe peu de savoir d’où elle vient ? et, toujours merci à internet, j’y ai trouvé les œuvres de Lysiane D.Coste

 

Ici, les œuvres ne sont pas belles (le beau qualifie les formes dont on a pris l’habitude) elles sont nouvelles, passionnantes, et questionnantes. Tout d’abord, les unes après les autres, elles participent d’un récit unique. Et c’est un aspect étonnant de ce travail. Oui, bien sûr, chaque tableau, chaque œuvre sur papier, chaque dessin est original et porte des images qui ne se répètent pas. Mais c’est une impression car, en vérité, un récit est à l’œuvre. Cohérent, il parait buissonnant, foisonnant ou divers. Il est pourtant toujours attaché à une histoire qui se déroule et dont les instants se dévoilent, comme ce serait le cas d’une personne qui, se déplaçant dans un voyage ou une promenade, n’ouvrirait les yeux que par intermittence. Le voyage, la promenade, toujours les mêmes se dérouleraient vers un « ailleurs » qui se dévoilerait par le moyen d’images successives, des instantanés, des ouvertures à chaque fois nouvelles sur un déroulement pourtant unique.

 

D’où viendrait cette histoire qui est à la fois explicite et sous-entendue ? Ce n’est pas une peinture de l’objet regardé mais une œuvre du sujet révélé. Il y a dans le travail de Lysiane D.Coste la mise en œuvre d’une sortie de soi-même. Elle ne décrit pas ce qu’on voit, ce qu’on sent ou touche, elle écrit, peint, dessine l’émergence d’une conscience à ce monde, le nôtre, où on voit, sent, touche. Les formes qui dominent dans ce travail, sont venues ou à peine venues, à ce monde par lequel il se pourra qu’on les voie. Car, les regardeurs sont ici spectateurs d’une scène qui se joue sur chaque tableau, chaque technique mixte. Il ne s’agit pas de naissance d’une pensée ou d’une vision qui se montre à elle-même et aux autres. Ni du thème de la chrysalide lorsque l’insecte s’extrait de son informité initiale. Il s’agit de gens, clairement dessinés et identifiés, qui viennent du fonds des couleurs, des traits et des postures, et apparaissent plus ou moins nettement, plus ou moins clairement. Ils viendraient à la lumière quittant un univers invisible au monde des spectateurs-regardeurs, pour se trouver quelque fois clairement, parfois incomplètement dans notre monde, celui où nous pouvons exercer notre regard, où nous pouvons reconnaitre ce qui nous vient et qualifier les situations, les accepter ou, au contraire, les rejeter.

 

Rien ne se répète dans cette histoire qui se continue : malgré des ressemblances de visages ou de formes, tout est à chaque fois nouveau. C’est peut-être aller un peu vite car il est des permanences, des inchangés et si on voulait se lancer dans des comparaisons ou des déductions, on pourrait dire que la scène sur laquelle se déroule l’histoire (ou le voyage) ne change qu’à peine, à la marge. Cette scène, c’est la couleur. Ce serait une expression trop approximative que d’énoncer le talent de coloriste de l’auteure. Il est des peintres dont on peut louer le remarquable talent de l’assemblage et de la confrontation des couleurs. Dans d’autres cas, les couleurs suivent les codes d’un langage qui permet au regardeur de trouver son chemin et de ne pas perdre son regard dans les détails. Dans le cas de Lydia D. Coste, les couleurs sont celles du monde visible, elles constituent le décor du voyage. Il faudra pour que l’histoire vienne complétement au monde, qu’elle sache percer les lumières qui la séparent de sa matrice mentale et de son exposition matérielle. C’est pourquoi, on a parfois le sentiment que les couleurs se déchirent au moment où les personnages et l’histoire viennent à notre monde. Il faut penser à ce qui se passe lors de l’émergence d’un regard sous-marin à un regard à l’air libre. D’un milieu monotone d’où les formes sont abolies à un milieu multicolore qui confère aux formes leur réalité.

 

De la même façon qu’il est toujours passionnant quand on veut comprendre, analyser, approfondir une œuvre d’en percer à jour les modes de construction, les schémas initiaux, la succession d’opérations qui conduit vers la dernière touche de couleurs et de crayon, il est passionnant de saisir le rythme de construction de cet édifice, rassemblant les œuvres comme on assemble ses pierres constitutives. Dans le cas du travail de Lysiane D, il peut être utile de se demander pourquoi tant de techniques mixtes sur papier et si peu de tableaux en forme classique. Quand on va au plus près de la surface des images, ce sont des coups de pinceaux ou de brosses comme surgis de mouvements brusques, arrachements violents, traces fulgurantes, entassements sans repentirs. Et puis, vite, une fois l’émergence accomplie, on passerait à autre chose, à une autre feuille. Et si l’émergence n’était pas parfaitement accomplie cela n’aurait pas une grande importance, l’œuvre continuera par elle-même ce travail d’apparition en s’appuyant sur le regard des regardeurs.

 

Il y aurait une urgence à peindre qui conduirait à écarter les supports prudents et les matières trop lentes pour retenir les façons et les matières qui permettent de passer vite, d’une image vers une nouvelle. Il y aurait une urgence à faire venir au monde de tous les jours, des images, des personnages, des récits qui se contenaient mal au fond de la conscience, des cauchemars et de la mémoire des histoires vécues. Il s’agirait donc de faire venir à ce monde et leur donner une consistance les personnages qui sont montrés, pour introduire des personnages qui demandaient aussi à être montrés, ou, des personnages qu’il fallait expulser : ceux qui, dans l’histoire qui se déroule, s’incrustaient, tout au fond, néfastes ou importuns.

 

Arrachés à leurs attachements intimes, ils se trouvent souvent dégingandés. Les bras se dédoublent à force d’efforts pour extraire leurs propriétaires ou ne pouvant s’inscrire dans le déroulement du temps de ce monde, appartenant encore au monde incréé d’où ils viennent, ils sont en double, en surimpression comme lorsqu’on prend une photo dans certains temps de pose et de manipulation d’obturateur. Les visages, comme les mains, les jambes participent de ces dédoublements, floutages comme si on voulait montrer que le processus de révélation au monde est lent et , dans certaines œuvres, n’est pas toujours achevé, est en cours d’achèvement. Bras et chaussures disproportionnés, sont trop grands, trop épais ou, au contraire, filiformes, parce que quittant un monde où les formes ne s’imposaient pas, ils n’ont pas encore trouvé l’apparence « calibrée » en vigueur dans le nôtre.

 

Processus qui ne doit pas être ni aisé ni agréable car bien peu de personnages se laissent aller à sourire. Quelques uns, au visage formé, aux lèvres dessinées, interpellent le regardeur, pour se plaindre ou pour l’appeler à mieux regarder ? Et pourtant les œuvres de Lysiane D.Coste ne sont pas sinistres. Pas de blessures ouvertes ou bien l’émergence au monde les a fermées. Rien n’est empreint de désespérance. Elle laisse les regardeurs avec les images d’un voyage profond qu’elle accomplit depuis longtemps. Elle les laisse avec tout un peuple d’adultes, d’enfants, de nouveau-nés, qui ont l’accompagnée ou qui se sont invités dans son voyage. Elle n’apporte pas de clefs, ni de questions d’ailleurs. Lysiane D.CosteCoste peint comme on lance un appel sous des formes multiples mais pour une même cause. Celle de l’intranquillité.

 

Y aurait-il dans son cheminement des amis, des connaissances ou tout simplement d’autres marcheurs.

 

On trouve Garouste, Pat Andrea, Zonder et quelques autres .

 

 

 

 

 

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