Mercredi dernier, invité à un colloque sur les fameuses lois « Harz » d’où sortirait le énième miracle allemand, je m’attendais à un débat sur le contenu de ces lois, leur pourquoi, leur comment, leur portée, leurs insuffisances… Que croyez-vous qu’il arrivât. Les débateurs étant français, il advint qu’on ne parlât que de la France et de sa rivalité avec l’Allemagne.
Faut-il porter les Allemands aux nues ? Faut-il les mettre en commun pour sauver l’Europe ? Faut-il confier les clés à Angela Merkel ? Je vous renvoie à quelques idées, commises, voici quelques temps sur la question, à un moment où elle n’intéressait pas grand monde. Je demandai s'il fallait que l'Allemagne quitte l'euro?
Puis emporté par l'admiration que ne peut que susciter Angela: je proposai de lui ériger une statue!!!
Et si on mettait Angela en commun?
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Anonyme (dimanche, 01 décembre 2013 10:16)
Mon « acharnement » à l’égard d’Angela Merkel n’est pas fortuit ou opportuniste. Quand Angela Merkel se prend les pieds dans le tapis, « moi vivante, je… », elle est aussi ridicule que François Hollande, « moi, Président, je… » qu’il n’a pas encore commencé à payer. Pourtant, au-delà des ridicules, des facilités et des bravades de comptoir, il y a la volonté. Il y a l’ambition politique au sens noble du terme. J’aurais dit au sens « Romain, du terme » si mes contemporains avaient bien voulu prendre la peine de penser que cette philosophie laïque fut le second pas de l’Homme vers la conquête de sa plus haute création : la société, et, partant de lui-même puisque l’Homme, créant de la société pour devenir Homme, devenu Homme crée davantage la Société. La « res publica » n’est pas morte pourtant. Le débat actuel en Europe, au-delà des banquiers mégalomanes, des Etats qui ont cru acheter leurs citoyens et ceux qui ont fait les malins en prenant le contre-pied de tout le monde, porte bien sur ce que doit être la « Res publica » européenne.
Oublions les images sur Europe, en forme de vache ! Oublions les formules des fous, Napoléon, Hitler ! Oublions les malades de l’ouverture où tout se dissout dans tout pour aboutir à rien, (ou plutôt, si, pour aboutir par un mouvement dialectique subtile à …la fermeture des micro-espaces : indépendance de la Flandre, de la Corse, du Pays Basque, de l’Ecosse, des Deux-Siciles, de la Catalogne etc.). Le débat qui oppose Angela Merkel et les Français n’est pas de l’ordre de ces clichés, il est de l’ordre de la politique au plus profond et au plus fort.
Or, pour comprendre un débat, faut-il en comprendre les tenants et les aboutissants, les passions et les raisons, les pensées et les idées, les racines et les floraisons. C’est en ce sens que j’ai développé une réflexion dans plusieurs directions sur l’Allemagne, ses passions, ses idées et les racines où tout plonge et d’où tout vient. J’ai beaucoup insisté sur l’ordo-libéralisme, dont les Français ignorent à peu prés tout et qui, dans le débat d’idées permet aux Allemands de renvoyer l’hyper-libéralisme anglo-saxon dans ses buts. Quelques articles dans les Echos et Atlantico sont venus expliquer ce qu’il fallait en attendre et surtout quelle façon de considérer la monnaie, le crédit et la banque en était un élément essentiel. J’ai aussi rappelé que la fameuse Allemagne que quelques uns de nos concitoyens parent de toutes les vertus après l’avoir vilipendée aux cris de sus « au fridolin », « au boche », « au nazi », n’était pas si fameuse, ni si nette que ça. Elle est passée par de curieux accrocs aux principes libéraux et aux engagements donnés avant de devenir cette merveilleuse société unanimiste et efficace qui fait l’admiration des Français (de quelques uns au moins). J’ai enfin voulu mesurer ce que l’attitude Allemande devait à l’expérience sévère et peu glorieuse finalement de la réunification. Je pense que pour bien lutter contre des idées et les Hommes qui en sont les vecteurs, il faut les connaître, les idées et aussi, bien sûr, les Hommes.
Mon analyse « psychologique » d’Angela Merkel s’inspire de ce qui précède. Je ne peux pas imaginer que la réunification soit passée sur le corps et l’esprit de la chancelière sans quelques conséquences. Je me suis attaché à dégager à grands traits les manifestations et les effets de cette révolution sociale, économique et psychologique. On ne fait pas payer des sommes équivalentes à la moitié du PNB d’un pays, pour aider l’autre moitié sans qu’il y ait, sur les gens qui payent, des réactions pas nécessairement positives. La réunification s’est accompagnée d’une infériorisation des Allemands de l’Est dont l’économie et l’organisation sociale n’étaient pas en mesure de résister au modèle occidental. On ne peut pas dire que « ça y est, c’est fini, c’est oublié ». Ce n’est pas fini du tout. Il faut que les Français se souviennent que le retour de l’Alsace-Lorraine à la France ne s’est pas fait, tout uniment, par transposition immédiate des formules de la république dans une terre d’Empire ! La transposition du modèle nordiste à l’Italie du Nord, n’a pas fini de porter de très graves conséquences.
Les Allemands sont donc forgés par la société qu’ils ont forgée, quitte à tordre l’acier dans des sens non-naturels. Penser que leurs idées sont bonnes parce qu’aujourd’hui, à l’instant, ils ont de forts atouts, n’est que capitulation en rase campagne. C’est aussi confondre rapport de force et politique et ne pas voir que la politique propose une idée de l’Homme : en vertu de quoi, les Allemands seraient-ils brutalement devenus détenteurs de la seule idée de l’Homme qui marche ?