Châteaux en Périgord, Août 2016

Château de Commarque

Château de Montastruc

Château de la Bourgonie

Français

 

 

C’est, certainement, une des plus belles régions de France. Si un indice devait être utilisé pour mesurer cette qualité, celui de la proportion de véhicules anglais, néerlandais et allemands dans le total des véhicules en circulation serait le meilleur !

 

Pour moi, le Périgord est un doux moment et un précieux souvenir : celui de ma famille. Je suis aux trois-quarts Périgourdin et, preuve de l’attachement totalement inconditionnel de mes parents à cette belle région, j’y ai passé la quasi-intégralité de mes vacances d’enfant. Une moitié se déroulait dans le Nord du Périgord, une autre dans le Sud, du côté de Bergerac.

 

On a dit que lorsque le monde fut créé, Saint Pierre partit avec une besace remplie de villes, de villages, de châteaux, de manoirs, d’églises et de cathédrales. Comme le semeur, il jetait le contenu de sa besace ici et là. Il ne se rendit pas compte que son sac s’était percé au-dessus de la France laissant s’écouler quantité de bâtiments. La déchirure s’était encore élargie comme il passait au-dessus du Périgord justifiant l’étonnante quantité de magnifiques bâtiments qu’on y trouve….

 

Plus sérieusement, il faut en appeler à l’histoire : le Périgord a appartenu aux Anglais comme partie du duché d’Aquitaine et longtemps les Rois français, qui l’avait sottement perdu, ont cherché à le récupérer. Le résultat ? Des guerres incessantes et une sorte de frontière mouvante constellée de châteaux, les uns anglais, les autres, en face, français, des villes fortes nommées bastides tracées, comme des villes romaines, enfermées dans de solides remparts, des églises massives, fortifiées, dominant des villages minuscules ou des collines stratégiques.

 

Et traversant cet univers incroyable deux rivières, la Dordogne et la Vézère qui sillonnent des sites enchanteurs, habités dès les temps les plus éloignés : Lascaux, les Eyzies. L’homme de Cro-Magnon étaient là bien avant les querelles entre Français et Anglais !

 

Cette année, pour un retour aux sources et une plongée dans les souvenirs, j’y ai emporté toute ma famille : douze personnes sans compter le chat. J’avais loué une magnifique demeure. Je voulais aussi revoir celles que j’avais aimées.

 

Donc, nous nous sommes installés dans le très beau manoir de la Bourgonie. Accueil parfait de la part de ses propriétaires, le Comte et la Comtesse de Commarque. Loger douze personnes, sans les entasser, ce n’est pas évident, occuper cinq enfants de trois à huit ans, encore moins ! Beaux moments où le ping-pong alterne avec les descentes de la Dordogne en canoé, où les visites des plus belles villes médiévales Sarlat, Domme se combine avec celle de bastides, Montpazier, Beaumont du Périgord. Un peu de repos aussi, de la gastronomie, le Périgord est un des hauts lieux de la cuisine française. De nombreux jours agréables et relaxant. La Bourgonie est l’exemple typique de ces maisons destinées à l’exploitation de grands domaines mais aussi équipées pour se défendre. Porche crénelé, tour de défense aux escaliers exigus, quelques échauguettes, mâchicoulis, meurtrières et autres ouvertures pour repousser les esprits hostiles, sont là pour rappeler que les campagnes étaient battues par des bandes de gueux et de troupes anglaises ou françaises à l’affut de quelques bons coups.

 

Les propriétaires de la Bourgonie avaient retrouvé cette demeure après de nombreuses péripéties. L’ayant restaurée, ils en louent une partie depuis très longtemps, l’améliorant sans cesse et la mettant au standard du confort.

 

Leur goût (ou leur addiction) pour la restauration des vieilles pierres les a conduits à reprendre le vieux château familial, le Château de Commarques, situé non loin de la Bourgonie. Inhabité pendant des années, il avait mal vécu son abandon et se transformait lentement en une ruine austère perdue dans un vallon couvert d’une forêt très dense. Face à lui, se trouvait un autre château, en meilleur état, magnifique lui aussi, arrogant comme doit l’être un château fort et renvoyant ceux de Disney au rang de décor de cabaret. Est-ce ce cadre grandiose qui a poussé Hubert de Commarque à se lancer dans une aventure qui a plus de points communs avec la conquête d’un sommet du Népal qu’avec la vie de hobereau telle qu’on a aimé la voir dans Downton Abbey ! Le travail de restauration a commencé voici des années et il va continuer encore des années. Le site est splendide, le château qui émerge est somptueux, les pierres éclaboussent de lumière au couchant et, tard, dans une belle journée d’été, on a pu voir l’ombre du château se détacher sur la colline voisine, à quelques distances de son voisin, dont on dit qu’il appartient à des Anglais comme s’il venait défier le défier!

 

Anglais, Français ! Il me fallait absolument aller voir comment le château de Montastruc avait passé les années après mon dernier séjour. Il avait appartenu à ma grand-mère après toute une kyrielle de grandes familles du Périgord et particulièrement la famille d’Abzac. Mes grands-parents vivaient seuls toute l’année dans cette gigantesque demeure. En hiver, parfois, ils ne pouvaient tout simplement pas joindre le village à quelques centaines de mètres en contrebas tant il avait neigé !  Extraordinaire bâtiment, construit sur un éperon rocheux, des douves remplies d’eau, des fossés creusés dans la roche, un ancien pont-levis qui les surplombait de 15 mètres. C’est un château comme le Périgord en regorge, acteur des guerres entre Français et Anglais, entre protestants et catholiques, entre partisans du Roi de France et Grands Seigneurs imbus de leurs privilèges, il avait été détruit deux fois, reconstruit trois fois. Sur les soubassements du XIIème siècle s’étaient érigés des corps de logis du XIVème, puis des défenses du XVIème et enfin après des siècles de constructions et de déconstructions de splendides ailes du XVIIIème siècle avaient été adjointes.

 

Imaginez, un enfant, seul souvent, avec deux vieux grands-parents, dans un château de rêve. Imaginez les combats inventés, opposant des armées fantastiques, dans des barbacanes en ruine couvertes de lierre et d’herbes sauvages, à 10 mètres au-dessus du sol. Imaginez une chambre donnant sur des douves où des milliers de grenouilles faisaient la fête tout au long de la nuit. Imaginez les chauves-souris voletant dans la grande salle à manger, effleurant les cheveux, noires dans la nuit noire d’une pièce gigantesque, éclairée seulement par une fenêtre laissant pénétrer les rayons blafards d’une pleine lune éclatante.

 

Les souvenirs ne valent que si on ne vient pas les ressusciter. Mon château, celui de mes grands-parents est devenu une splendide demeure, toute différente de celle que j’avais connue. On peut le louer. Aujourd’hui, on pourrait y accéder même en hiver ! Aujourd’hui, une magnifique piscine est installée sous l’ancien pigeonnier. Il a tout le confort moderne. C’est un peu moins mon château…Mais, il demeure somptueux et magnifiquement arrogant comme je l’ai aimé.

 

 

American

 

 

It is, with no doubts, one of the most beautiful regions of France. If an indication must be used to measure this quality, that of the proportion of English, Dutch and German vehicles in the total of vehicles in circulation would be best!

 

 

For me, Périgord is a soft moment and an invaluable memory: that of my family. I am of Périgord descent (3/4) and, as a proof of the totally unconditional attachment of my parents to this beautiful region, I spent almost all my child's holidays there. One half took place in the North of Périgord and the other one in the South, near Bergerac.

 

It is said that when the world was created, Saint Peter left with a shoulder bag filled with cities, villages, castles, manor houses, churches and cathedrals. As the sower, he threw the contents of his shoulder bag here and there. He did not realize that his bag had drilled over France letting pass by quantity of buildings. The tear had still widened as he passed over Périgord justifying the surprising quantity of magnificent buildings which we find there.

 

More seriously, it is necessary to call up to History: Périgord belonged to the English Kingdom as part of the duchy of Aquitaine and for a long time French kings which had foolishly lost it to the british kings tried to get it back. The result? Ceaseless wars and a kind of unstable border dotted with castles, some English, the others French opposite to the brits, fortified towns named “bastides”, designed like the ancient Roman cities, locked into robust ramparts and also massive fortified churches, dominating tiny villages or on the top of strategic hills.

 

Crossing this incredible universe are two rivers, Dordogne and Vézère, flowing through charming sites, that have been occupied since the most ancient times: Lascaux, les Eyzies. Cro-Magnon people were installed largely before the quarrels that opposed French and English kings!

 

This year, returning to my roots and diving in my souvenirs, I took all my family there: twelve people, not including the cat. I had rented a magnificent house. I also wanted to see again those manors that I had loved.

 

Thus, this summer, we were installed in the very beautiful manor house of La Bourgonie. Cheerful welcome on behalf of its owners, the Count and the Countess of Commarque. To accommodate twelve people, without piling up them, it is not obvious; to occupy five children from three to eight years old, is not an easy job at all! Anyway, we had beautiful moments whe ping-pong games and competitions alternated with the descents of Dordogne river in canoe, when visits of the most beautiful medieval cities Sarlat, Domme harmonizes with that of the ancient “Bastides”, Montpazier, Beaumont of Périgord.

 

And also a some rests and naps, swimming pool parties, and petanque and gastronomy: Périgord is one of the “top” places of French cuisine; as a result, fine and relaxing days in “our castle” full of charm and nostalgia. La Bourgonie is the typical example of these houses intended for the exploitation of big domains but also equipped to defend themselves. Crenelated porch, tower defence with tight staircases, some turrets, battlements, loopholes and other openings to push away the hostile people, all of them call back that campaigns were beaten by bands of beggars and that the English or French troops were on the lookout for some good “coups”.

 

The Bourgonie’s owners had recovered their family home after many adventures. Having restored it, they have been renting a part for it since a very long time, improving the housing ceaselessly and putting in it the standard of modern comfort.

 

Their taste (or an addiction) for the restoration of old stones drove them to take back the old family castle, the Castle of Commarque not far from La Bourgonie. Uninhabited for years, it had badly endured its abandonment and had been slowly transformed into an austere ruin lost in a valley covered with a very dense forest. In front of it, stood another castle, in better shape, magnificent, arrogant as to be a castle, and dismissing those of Disney to the rank of cabaret “décors”.

 

It is this grand natural setting which urged the Hubert de Commarque to dash into an adventure which has more common points with the conquest of a summit in Nepal than with local country squire's life such as we liked seeing it in Downton Abbey series! The work of restoration has begun years ago and still is going to carry on through years. The site is magnificent, the castle which emerges is luxurious, stones splash with light at sunset. Late in a beautiful summer day, we saw the shadow of this castle cast on the hill opposite, as if it were to challenge its neighbour which, we were told, was the property of british people!  

 

English people, French people! It was absolutely mandatory to me to see how the castle of Montastruc had spent the years after my last stay. It had been my grandmother’s estate. Prior to my family it was an estate belonging to various Périgord “grands lignages”.  My grandparents lived alone all along the year in this gigantic house. In winter, sometimes, they could simply not join the village some hundred meters farther below so much it had snowed! Extraordinary building, built on a rocky spur, moats filled with water, with ditches dug in the rock, an old drawbridge (no longer working) is still overhanging them of fifteen meters.

 

A castle as Périgord abounds in it, actor of the wars between Frenchman and Englishman, between Protestants and Catholics, between partisans of King of France and Great lords fighting for their privileges. Twice destroyed, reconstructed three times on 12th century basements ; the main building was set up in the 13th, some defences in the 16th and finally after centuries of constructions and demolitions, magnificent wings of the 18th century were added.

 

Let us imagine, a child, often alone, with two old grandparents, wandering in a dream castle. Let us imagine him inventing fights, bringing fantastic armies into conflict, in barbicans in ruin, covered with ivy and with wild herbs, 10 meters above ground level. Let us imagine, his bedroom of which windows were above moats where thousands of frogs partied throughout the night. Let us imagine bats fluttering in the big dining room, touching his hair, blacks at night in the black of a gigantic room, lit only by a huge window letting penetrate into the pale beams of a sensational full moon.

 

Souvenirs are valuable only if we do not come to resuscitate them. My castle, that of my grandparents has become a magnificent house quite different from the old one that I knew. It is to be let. Today, we could reach it even in winter! Today, a magnificent swimming pool is settled under the old dovecote. It has all the modern comfort. Maybe, it is no longer my castle … But, it remains as luxurious and splendidly arrogant as I used to love it.


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