Villa Médicis, avril 2018

Un moment à part. Oublier tout. Oublier la CGT et son moustachu à la dégaine d’un Staline de pacotille. Oublier les grèves à Air France (ouf, on a pu voler), oublier que l’antisémitisme est à notre porte et que Maurras est toujours d’actualité. Oublier que le temps essaie de passer et s’immisce partout, insidieux, adaptant son rythme aux individus, aux plantes, aux animaux et aux grands espaces intersidéraux. Dictant sa loi et tendant le fil.

 

Se souvenir qu’il peut suspendre son vol et là, comme durant ces fameux « arrêts sur image », paresser un peu pour s’écouler doucement.

 

Rome, la ville Éternelle, bien sûr ! Mais, là, dans cet endroit, précisément, où le temps s’est fait paresseux et a décidé que les secondes seraient des décades et les mois des siècles. Cet endroit dont on veut parler, ce n’est pas à Rome. C’est au-dessus de Rome. C’est un endroit magique qui sait résumer Rome à ses toits, aux terrasses verdoyantes, aux pizzerias qui planent au-dessus des piazzas, des rues et des ruelles. Outre les toits, quelques protubérances, des dômes, rajoutent des collines fameuses aux célèbres collines. Nous sommes Villa Médicis.

 

Palais sobre et somptueux, miracle d’élégance et d’audace architecturale. Un moment, comme on les trouve souvent à Rome quand on faisait du neuf avec de l’ancien. La querelle des Anciens et des Modernes avait connu au XVIème siècle cette étrange tournure : déterrer les Anciens pour les mettre aux murs ou dans les vestibules des Modernes. Était-ce une façon d’illustrer la querelle entre les deux mondes ? Les modernes solidement installés sur les ruines des anciens ! ils ne se prenaient pas pour des nains et ne voyaient pas les anciens comme des géants. Rome était devenu un gigantesque gisement d’antiques et on y apprenait à domestiquer la pierre, le marbre et les couleurs. Une école d’art à portée de la main quand on prenait la peine de creuser un peu ou de démonter beaucoup.

 

A Rome, plus que dans tout le reste de l’Italie, la ville est un palimpseste. On a sans cesse démantelé pour reconstruire, détaché pour mieux accrocher. A Rome, on respectait parfois les temples, en en faisant des églises et parfois le péristyle restait debout, l’église se nichant dans la cella… comme si elle s’était faite respectueuse du vieux bâtiment ou, comme si, ce dernier ne voulait plus rien dire de sacré.

 

La Villa Médicis est une sorte de concentré des télescopages entre le temps des Romains et des Grecs et notre temps à nous, modernes, qui a recommencé lors de la renaissance. Elle porte sur ses flancs des bas-reliefs soigneusement arrachés à quelques tombes ou mieux encore à des temples abandonnés de leurs dieux. Elle est rythmée de statues antiques soigneusement détachées des quelques forums ou théâtres, parmi lesquelles, nécessairement, la figure incontournable de Claude. Et pourtant, par son plan et son décorum elle repousse les traditions architecturales anciennes et réinvente l’ordre du monde.

 

Pour le plaisir, j’ai rassemblé quelques photos. A regarder en silence, en restant immobile : le temps de toute façon va trop lentement : il ne vous laissera pas rattraper les tortues qui filent devant vous. 

 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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