Les remboursements des crédits défont-ils les dépôts?

En ces beaux jours de septembre 2017, 10 ans après le commencement de la "Grande Crise", les banques centrales qui y avaient répondu par le quantitative easing le plus massif de tous les temps, sont sur le point de fermer les vannes. Helicopter Ben ne déclare plus à tout bout de champ qu'il faut balancer des sacs de billets de banque sur les grandes villes japonaises. Pire, la FED a annoncé qu'elle n'achèterait plus de créances et laisserait son encours de crédit rachetés aux banques mourir de sa belle mort. Les remboursements feraient dégringoler son total de bilan. 

 

La logique devrait être une remontée des taux d'intérêts. Mais la logique n'a prévalu en rien sur des dernières années. Les taux ont un bougé mais pas beaucoup. L'inflation n'arrive toujours pas à remonter et les liquidités sont toujours abondantes. Pourtant, si les crédits sont remboursés, la logique (si celle-ci veut bien revenir dans le droit chemin) serait que les dépôts se contractent. 

On va bien voir. 

 

Cependant, cette dernière phrase qui signifie ni plus ni moins que si les crédits font les dépôts, les remboursements les détruisent, n'est pas toujours admises. Elle est même fortement contestée. Comme d'ailleurs celle qui veut que la hausse des crédits s'accompagne de la hausse des dépôts. Cette chronique attaque le problème à bras le corps. Pas de paradoxes mais des raisonnements économiques que je partage avec ceux qui auront la patience de s'immerger dans une question "debatable". 

Remboursement des crédits et destruction de monnaie

 

Les raisonnements par l'absurde sont requis lorsque trop d'intelligences se contredisent sur un thème, un calcul ou une définition. Il faut se souvenir de ce dialogue où, à un esprit simple, on demande quelle question il faut poser pour s'assurer que son interlocuteur n'est pas un menteur. Il répond : "je lui demanderais s'il est une grenouille", bousculant la logique au profit du bon sens.

 

Dans une entrée de l’Abécédaire, le dicton les « Crédits font les dépôts » a été explicité. Il est l’objet de discussions nombreuses, les uns contestant que les banques qui font les crédits puissent le faire au-delà des dépôts qui leur ont été confiées et puissent, par conséquent, créer de la monnaie, les autres s’appuyant sur l’idée que la monnaie est purement fiduciaire quelle qu’en soit la nature, prônant la thèse inverse et soutenant que les crédits font les dépôts, et que comme les dépôts sont les contreparties comptables de la monnaie en circulation…ils font la monnaie.

 

Ces deux thèses s’affrontent depuis que les banques ont été inventées et la monnaie avec elles.

 

Il est intéressant de se poser la question inverse : comment peut-on détruire de la monnaie ? Elle vaut d’être posée car elle est immédiatement corrélée avec un phénomène économique délétère : la déflation. On dit habituellement que trop de monnaie créée conduit à l’inflation et que l’inverse conduit à la déflation. Il est exact que l’insuffisance de numéraire dans les économies est souvent allée de pair avec une tendance des prix à stagner voire à baisser. Si on veut un instant se référer à l’histoire, il a été montré que l’insuffisance de numéraire dans le Royaume de France sous louis XIV s’était traduite par une baisse relative des prix et des revenus.

 

Si on veut prendre le problème par une forme de raisonnement logique on dira que l’inverse de l’adage « les crédits font les dépôts » serait « moins de crédit, moins de dépôts ». Cette formule, renvoie à une autre proposition : « diminuer la masse des crédits, c'est-à-dire les rembourser ou les annuler, revient à diminuer la masse des dépôts ». Si on continue dans cette voie-là, l’inversion de sens doit concerner aussi le mécanisme par lequel  les dépôts crées sont un multiple des crédits distribués initialement : le multiplicateur des crédits. Alors l’adage deviendrait, « la diminution de la masse des crédits, se traduit par une diminution plus importante encore de la masse des dépôts ». Nous voilà devant une suite de propositions qui ont une forme de cohérence et dont il convient d’évaluer la pertinence.

 

De fait, lorsqu’est avancée l’idée que les « crédits font les dépôts » on devrait immédiatement énoncer une précaution logique : Il faut que la monnaie, concomitante aux crédits distribués ne « fuitent » pas sous forme d’une monnaie concurrente, ni ne se dissolvent dans un excès de remboursement. Le premier cas  est connu sous l’expression de la trappe à liquidité ou des fuites de monnaie imaginées par Keynes : les fuites s’expriment en « monnaie fiduciaire » ou « monnaie métallique » qui réduisent l’expansion de la monnaie scripturale » et en « monnaie étrangère » s’il y a un déficit de la balance des paiements (fuite des épargnants et des investisseurs étrangers sur une autre devise ou déficit de la balance commerciale).

 

La seconde est que bien évidemment, les crédits en question doivent être en excès par rapport au montant remboursé des crédits encours. Elle est plus rarement commentée parce que moins fréquente. Or, c’est très exactement cette situation qui crée le risque déflationniste présenté en exergue.

 

L’exemple contemporain est utile pour approcher la compréhension de la question : l’excès de remboursement sur les crédits distribués détruit-il la monnaie ? Depuis que la crise de la dette souveraine a éclaté on a assisté à un double phénomène. L’un est la crainte que les pertes sur dettes se traduisent par la défaillance des banques prêteuses, il en est résulté une crise de liquidité. On l’exprime le plus souvent d’une façon assez simple : les banques créditrices (celles dont les ressources sont supérieures aux emplois) ne veulent plus prêter à celles qui sont dans la situation inverse.  Elles déposent leurs fonds à la BCE si elles ne veulent pas prendre de risque de change, ou ailleurs, si elles les acceptent. L’autre est que les banques ne prêtant plus, et se contentant d’engranger les remboursements voient leur portefeuille se dégonfler. 

 

La diminution de valeur du portefeuille de dettes vaut diminution de la taille du bilan et, par conséquent, par un effet mécanique, diminution des dépôts. De fait, le remboursement du crédit n’induisant aucune perte, les fonds propres ne sont pas touchés. Les emprunts à moyen et long terme de la Banque non plus qui n’ont rien à voir avec cette opération. Il en résulte que le seul poste du passif qui peut varier à la baisse pour équilibrer la baisse de la valeur du portefeuille de crédit, ce sont les dépôts des tiers y compris des Banques. Donc, la baisse du portefeuille de crédit par le simple jeu des remboursements, conduit à la baisse des dépôts, donc à la baisse de la masse monétaire….CQFD ?

 

Deux objections seront immédiatement émises qui, disons-le immédiatement, ne tiennent pas ! Si le montant des remboursements vient de nouveaux crédits octroyés par d’autres banques,  alors, la perte de dépôts ne se passe pas dans l’ensemble du système mais seulement dans l’un de ses composants. De fait rien n’est changé parce que le montant des crédits est identique ! Si la banque créancière conserve le produit du remboursement dans ses livres,  substituant un actif (liquide) à un autre actif (les créances remboursées) le « mécanisme automatique » ne devrait pas jouer pas la taille du bilan, ne bougeant pas. Cette façon de considérer le processus du remboursement serait plutôt curieuse et méconnaîtrait que la question des dépôts et des crédits ne se déroule pas dans l’huis-clos d’une banque mais dans un ensemble de banques interconnectées entre elles qui se nomme « système bancaire ».

 

Si on admet que le remboursement du crédit ne se fait pas par le moyen d’un nouveau crédit, ni par destruction, c'est-à-dire par annulation de la dette, il y a bien diminution des dépôts dans le système.  Le plus simple : les créanciers entretiennent des dépôts dans la banque qui est leur créancière et emploient ces dépôts à la désintéresser…. La baisse du volume des crédits s’accompagne donc bien de la baisse du volume des dépôts dans une proportion identique. Plus compliqué : ils entretiennent des dépôts dans une autre banque. Ils en emploient une partie à apurer leur dette. La diminution du portefeuille de l’une a bien pour contrepartie la baisse de dépôts chez l’autre. Chez cette dernière, la baisse des dépôts… vaudra contraction de son bilan. Elle devra donc compenser cette perte de passif, ou bien en demandant à ses clients le remboursement de leurs dettes, ou bien en augmentant ses fonds propres.  Dans le premier cas ; les déposants iront piocher dans leurs dépôts chez leurs autres banques…. et donc réduiront les dépôts. Dans le deuxième cas, les dépôts sont aussi touchés. Voir dans les lignes qui suivent. En tète de cette entrée on avait évoqué un multiplicateur de crédit. Voici donc son opposé : le déflateur de crédit.

 

Il est deux cas que n’ont pas été abordés : celui de la vente des créances en-dessous du pair et celle de l’annulation de dettes partiellement ou totalement. Ces deux processus, sont en fait les deux faces d’une même question : quel rôle jouent les fonds propres des banques.

 

Dans un premier temps, nous imaginons ici que la banque veut se débarrasser à « tout prix » d’une partie de ses créances.  Elle les vend au dessous du pair, à 60% par exemple (et si on suit les événements récents… elle se dit que cela aurait pu être pire !). Son portefeuille sera réduit de 100. Donc son passif, de 40 en moins par rapport au passif. Les dépôts n’ont donc été touchés que de 60. Une aubaine ! Pour autant l’histoire n’est pas finie : il faut bien traiter ces 40 ! Ils viennent sous forme de pertes évidemment impacter les fonds propres. Ainsi, le bilan se contracte-t-il bien de 100. Les dépôts dans le système ont-ils été protégés ? Hélas non ! Car si la banque veut reconstituer ses fonds propres et si ses actionnaires veulent retrouver leur valeur de portefeuille avant pertes, il leur faudra mettre la main à la poche, c'est-à-dire dans leurs dépôts, pour y souscrire. Et si ce n’est pas eux, ce seront d’autres épargnants ! Donc, les dépôts de l’ensemble ont bien régressé et le mécanisme déflateur qu’on a mis en valeur a bien été enclenché. Dernier cas, qui est le plus simple : la banque décide d’effacer la dette ! Le mécanisme de reconstitution décrit plus haut joue de la même façon.

Ainsi, l’excès de remboursement de crédit sur l’octroi de crédit contribue bien à réduire les dépôts, c'est-à-dire la masse monétaire. Ce mécanisme une fois enclenché est relayé et amplifié par un déflateur de crédit. Il ne serait pas illogique de penser que le jeu « mécanique » de ce déflateur est amplifié par le climat « déflationniste » qui accompagne cette série d’événements. L’impact sur l’économie générale d’un mouvement déflationniste est tel que le goût de prêter qui suppose confiance et croyance, se trouve très affaibli pour dire le moins. Le déflateur s’accompagne d’une « décélérateur de crédits » par lequel un mouvement déflationniste s’auto-entretient.

 

On voit donc ainsi qu’il y a bien, entre crédits, dépôts et monnaie un lien consubstantiel. Les premiers créent bien les seconds de qui dépend le niveau de la troisième. En tout cas, dans le sens inverse, lorsque les crédits se contractent, les dépôts suivent et la monnaie avec.

 

Discussion : entre diminution des crédits et des dépôts, entre décélérateur et mulitiplicateurs

 

André-Jacques Holbecq commentant l’entrée de l’Abécédaire « rembourser les crédits tuent-ils les dépôts », en critique une proposition en particulier dont les termes étaient les suivants « Alors l’adage deviendrait, ‘la diminution de la masse des crédits, se traduit par une diminution plus importante encore de la masse des dépôts». 

 

Mon contradicteur indique « Je pense que vous faites une erreur dans votre raisonnement et c'est apparent lorsque vous écrivez en faisant intervenir le multiplicateur des crédits //Alors l’adage deviendrait, « la diminution de la masse des crédits, se traduit par une diminution plus importante encore de la masse des dépôts ». //

 

Il expose les raisons de sa critique en ces termes :

« Bien évidemment que non : le multiplicateur de crédit est simplement le rapport possible ou constaté) entre la monnaie scripturale (monnaie secondaire émise par les banques commerciales) et la base monétaire (monnaie de banque centrale dont doit disposer le système bancaire pour faire face aux "fuites" que sont la demande de billets et les réserves obligatoires), et non pas une multiplication "par rapport aux dépôts antérieurs".

 

Bien sur qu'une diminution de la masse des crédits, se traduit par une diminution de la masse des dépôts", mais elle est identique, pas "plus importante"

 

Je ne veux pas ici « critiquer la critique », d’autant que les propos d’André-Jacques Holbecq ne sont pas contradictoires avec les miens. Avant de rentrer plus avant dans ce phénomène un peu étrange de la destruction de monnaie, je voudrais rappeler deux choses qui sont également importantes pour la bonne compréhension de cette entrée de l’Abécédaire.

 

-         Je l’ai rédigée en pensant aux considérations que je trouve ici et là dans la presse, sur la création de la monnaie : on lit encore que ce sont les dépôts qui font les crédits et que la monnaie en dériverait éventuellement mais pas nécessairement.

 

Cette thèse est récurrente, reflet d’une vision « historique » de la monnaie. Elle n’est absolument pas conforme à la réalité de l’économie « bancarisée » dans laquelle nous vivons où la monnaie scripturale, c'est-à-dire la monnaie de banque, a détrôné la monnaie fiduciaire (les billets de banque). Les idées simples en économie ne sont pas nécessairement des idées justes. Ainsi de quelques-unes qui commencent à traîner un peu partout, parce qu’elles sont commodes et parlent directement : L’équilibre budgétaire de la ménagère de cinquante ans ; L’or, certitude monétaire absolue ; les banques sont coupables parce qu’elles «ont détourné notre argent ». Voilà quelques assertions fréquentes que je ne partage pas de concert avec de nombreux commentateurs économiques.

 

L’objet de cette entrée était, raisonnant par l’absurde de montrer que de même qu’on peut dire « les crédits font les dépôts, donc la monnaie », on peut dire « que la réduction des crédits entraîne la réduction des dépôts, donc de la monnaie. » et que si on peut dire l’un, alors l’autre est vrai.

 

-         Un des développements que j’ai consacrés à ce raisonnement par « l’absurde », se lit au « conditionnel »

« Alors l’adage deviendrait, ‘ la diminution de la masse des crédits, se traduit par une diminution plus importante encore de la masse des dépôts’  ». Ce n’est pas une affirmation mais une proposition qui exprime ce qu’on peut conclure en suivant un raisonnement (trop) logique. Un peu plus loin, j’écris : « Ainsi, l’excès de remboursement de crédit sur l’octroi de crédit contribue bien à réduire les dépôts, c'est-à-dire la masse monétaire. Ce mécanisme une fois enclenché est relayé et amplifié par un déflateur de crédit. Il ne serait pas illogique de penser que le jeu « mécanique » de ce déflateur est amplifié par le climat « déflationniste » qui accompagne cette série d’événement ».

 

Suivant les remarques d’André-Jacques Holbecq, je trouve utile de détailler davantage ce que traduit et ce que recouvre le « déflateur de crédit » mentionné plus haut. Il ne s’agit pas d’un pur plaisir intellectuel qui conduirait à l’étude de « phénomènes impossibles ». La déflation a existé et représente toujours un risque. Le refus de prêter est la marque principale (on a envie de dire « de fabrique ») de la déflation. Or, nous sommes actuellement dans un univers où les organismes de crédit, contestés dans leurs prises de risques antérieures, impactés par des pertes sur crédits et menacés par les régulateurs au nom des ratios de fonds propres, sont enclins à réduire leurs portefeuilles de crédit et par conséquent leur offre de nouveaux crédits.

 

Multiplicateur et décélérateur de crédits.

 

Le multiplicateur de crédit est exogène au système bancaire, il est la conséquence de la montée en force du multiplicateur d’investissement. Les crédits produits par le système bancaire créent des dépôts purement et simplement pour autant, on l’a dit, qu’il n’y ait pas de fuites. En revanche, le processus n’est pas « multiplié » sauf à poser que les liquidités créées par les crédits sont à l’origine de nouveaux crédits. Or, dans le système où la monnaie de banque est prévalente, l’affirmation les « dépôts font les crédits » est une erreur conceptuelle et une erreur logique (on ne peut dire une chose et son contraire : si A donne B, B ne peut donner A.)

 

D’où vient alors que les crédits se multiplient ? Du multiplicateur d’investissement ! Ce n’est pas parce qu’il y a multiplication des investissements que ceux-ci poussent par génération spontanée sur le terreau d’une économie enfin fertilisée. Il y faut du crédit : les entreprises qui répondent à la sollicitation de la demande (consommation) induite par l’augmentation des investissements n’ont pas nécessairement les fonds pour les financer. Ce n’est qu’ex-post qu’on trouvera cet équilibre (globalement en tant que système bien entendu et non pas nécessairement en tant qu’agent économique). Donc, les investissements se multipliant, les crédits seront multipliés, les dépôts suivront etc.  Etc.

 

Le « décélérateur » que j’évoquais n’est pas un « diviseur » du crédit qui serait un inverse logique (d’une étrange logique) du multiplicateur. Il représente en fait un cas très particulier où la trappe à liquidité s’ouvre en grand. L’effet « multiplicateur » des investissements est compensé, et au-delà, par les détournements de l’épargne et sa stérilisation. Le processus s’appuie donc bien sur la « raison suffisante » de la création monétaire, sauf que l’inversion du sens d’un de ses éléments conduit à un blocage pur et simple de son jeu et des effets qui en dérivaient. Il faut ajouter, toujours sur un plan conceptuel que le multiplicateur impliquait la durée (le temps dans la théorie Keynésienne est un acteur déterminant du fonctionnement des mécanismes économiques) produisant ses effets par étapes successives et cumulatives.  La trappe à liquidité, quant à elle, fonctionne en une seule fois, l’épargne thésaurisée bloquant le mécanisme multiplicateur, comme si le temps s’était arrêté.

 

Pas de crédits, pas de monnaie ?

Quels sont les effets sur le long terme d’une situation qui peut paraître étrange : Les taux d’intérêts s’effondrent et les liquidités en excès partent vers d’autres horizons (dans d’autres devises, par exemple). Les intermédiaires financiers n’équilibrent plus leurs comptes et disparaissent les uns après les autres. Il faut un peu de temps, mais le résultat sur la longue durée, c’est que la monnaie finit par disparaître (plus exactement, le pays victime de ce genre de situation a de forte chance d’être préempté par un voisin !!!). Un « culot » monétaire, dit de « transaction », demeure qui vient se combiner à la renaissance du troc. Ce qu’on a décrit n’est pas le fait d’un diviseur de crédit. Il est simplement le fait que le multiplicateur de crédit ne fonctionne pas, faute de matière : le crédit. Il n’y a pas dans l’économie de mécanismes de type « boîte de vitesse », avec une marche avant, qui a un inverse absolu, la marche arrière. Le déflateur, c’est la mise en rade du multiplicateur.

On pourrait penser que c’est un cas d’école. On a rarement vu des économies dans lesquelles ce processus était en œuvre… sauf un cas, peu étudié il est vrai sur le plan de la théorie, qui, pourtant, est une expérience « pure » au sens scientifique du terme (et, il faudra toujours l’espérer, unique): La France pendant l’Occupation allemande. Résumons : pas d’investissements, au contraire, démontages d’usines par l’occupant, pas de production pour satisfaire la demande, donc liquidités « gelées » en raison d’une épargne forcée considérable, fuites de monnaie sous forme des « contributions françaises au Reich » physiques ou monétaires, économie administrée, pas d’inflation pour absorber le surplus d’épargne, liquidité absolue du système bancaire, contrepartie sous la forme de la souscription par les intermédiaires sous forme d’un matelas considérable de bons du trésor.

Cette période se caractérise par une rentabilité sans précédent de l’ensemble des banques françaises… sur la base d’actifs à qui l’application de la plus bénigne norme « mark to market » aurait donné une valeur « zéro »…. Soit un anéantissement total du passif de l’ensemble bancaire, soit une vaporisation totale des dépôts… soit donc une disparition de la monnaie ! On relèvera que malgré la disparition du crédit, la monnaie n’a pas disparu pendant tout le temps de l’occupation, ce qui devrait conduire à penser que les crédits n’ont pas d’impact sur les dépôts, donc la monnaie. Pourtant, le raisonnement développé au paragraphe précédent s’applique intégralement : la monnaie a disparu au sens purement fonctionnel du terme : elle ne servait plus à grand-chose sauf a remplir le vide des bas de laine ; le troc, échange sur marché noir, s’y était substitué au côté d’une consommation administrée. 

En Allemagne, après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la réforme monétaire du « docteur Erhard » ne s’est pas appuyée sur un autre raisonnement. L’ancienne monnaie a été dévaluée de plus de 90%.

 

 

 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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