Gildas Coudrais, chez BOA

 

Version française

 

Gildas Coudrais : Un baroque souriant ?

 

Est-il un peintre ? non.

Est-il un vidéaste ? non.

Sculpteur, manieur de lumière et de photos ? non !

Ou… oui, il serait tout cela !

 

Jouant avec les images vidéo comme autrefois pour faire des collages on jouait avec les coupures de journaux, les photos du Journal des Voyages, les gravures du journal des Demoiselles ou les patrons de Modes et Travaux. Jouant avec la lumière, les transparences, les superpositions.

Pour dire quoi ?

 

C’est toujours la même chose, lorsqu’un artiste joue, certains critiques se lèvent outrés ! Se jouerait-il cet artiste ? les jouerait-il, eux qui savent où se trouve l’art et les regardeurs ?

 

Il n’y a pas longtemps j’avais commenté le travail de Magali Lambert et risqué : « Le charme des mots : ils ont plusieurs sens et les plus riches multiplient les contradictions » en étendant cette observation à la photo. Or, c’est exactement ce qu’on a envie de dire du travail de Gildas Coudrais, plus baroque, moins magrittien, proche des idées qui s’expriment dans le travail de Jeff Koons.

 

Baroque ? pourquoi sortir ce grand mot qui paraît si peu contemporain ?

 

Il faut regarder les œuvres de Gildas Coudrais avec cette idée qu’il convoque le transitoire, la luminescence et les rencontres improbables pour les saisir et les piéger dans des boîtes à lumières. Lost Parade 1 est un bel exemple de cette rencontre du Kitsch, de l’improbable et du jeu sur l’espace et le temps. Un bouquet de fruits colorés… ou un bonnet de bain élégant des années cinquante… ou un triomphe de pâte à modeler la porcelaine. Pan ! dans les yeux de la dame, des baskets jaunes renvoient au jaune d’improbables fleurs. Le tout signé d’une écriture inversée. En miroir ? Léonard de Vinci aimait bien ce genre d’écriture. On ne peut pas lire, mais est-il vraiment nécessaire qu’on lise, qu’y a-t-il à lire, et les lettres ne sont-elles pas faites aussi pour orner ? Pensez à la calligraphie ottomane et persane. 

 

Qu’y a-t-il de baroque si ce n’est que le temps des images accumulées s’entasse dans le désordre et que rien n’est nécessaire dans l’œuvre, tout en faisant œuvre.

 

Lost parade 3 pousse le raisonnement encore plus loin qui associe un cerveau chewing-gum à la rose avec la tête à qui il appartient, s’il lui appartient. Peut-on imaginer que cette construction durera longtemps ? La superposition n’est-elle pas hasardeuse ? Si le cerveau rose n’était pas un cerveau mais un chewing-gum ? Ou mieux encore s’il était vraiment un cerveau qui aurait décidé de se faire la malle profitant d’un sentiment de béatitude de son propriétaire et de sa distraction corrélative ? Justement à ce moment-là, l’artiste est parvenu à bloquer le déroulement des temps, celui du cerveau qui s’en va, celui de l’homme qui vit au ralenti d’une béatitude ou d’un petit plaisir bien mérité. Pourquoi est-ce plausible ? Les couleurs disposées posent clairement le moment de la séparation ; la violence de l’arrachement est dissimulée par le rose bonbon du cerveau. Pas de sang. Le monde de Gildas Coudrais n’est pas celui de la décollation perpétrée par Salomé.

 

Il faudrait aussi raconter Lost Parade 4, où on se demanderait si la Cicciolina s’est engagée dans une relation torride avec Pinocchio, à moins que sa rencontre avec le nez de ce dernier ressortisse des mêmes motivations que la fameuse affaire de la table d’opération où se retrouvent des instruments ménagers.

 

Couleurs, matières, lumières, transparences, photos et peinture sont au service de ce baroquisme moderne. Gildas Coudrais livre une œuvre en rupture gaie, une œuvre où le regardeur est bousculé et ravi de l’être car rien n’est sinistre, ni triste. Des ruptures harmonieuses. 

 

Version américaine

 

Gildas Coudrais: A smiling baroque?

 

Is he a painter? no.

Is he a videographer? no.

Sculptor, handler of light and photos? no!

Or ... yes, he would be all that!

 

Playing with video images as in the old days creating collages meant playing with newspaper clippings, photos of the Travelers news (Journal des Voyages), engravings of the Mademoiselles magazine (journal des Demoiselles) or dress patterns from Patterns and Works magazine (Modes et Travaux). Playing with light, transparencies, overlays.

To say what?

 

It's always the same thing, when an artist plays, some critics get upset! Would this artist play tricks? would he play tricks to them who know what art is about and what the viewers are?

 

Not long ago I commented on the work of Magali Lambert and risked: "The charm of words: they have many meanings and the richest multiply the contradictions" by extending this observation to the photo. But that's exactly what we want to say about the work of Gildas Coudrais, more baroque, less Magrittian, close to the ideas that are expressed in the work of Jeff Koons.

 

Baroque? why leave this great word that seems so unconventional?

We must look at the work of Gildas Coudrais with this idea that it summons the transient, luminescence and improbable meetings to seize and trap them in light boxes. Lost Parade 1 is a good example of this Kitsch encounter, the improbable and the game about space and time. A bouquet of colorful fruits ... or an elegant bathing cap of the fifties ... or a triumph of modeling clay porcelain. Pan! in the lady's eyes, yellow sneakers point to the yellow of improbable flowers. All signed by an inverted writing. Mirrored? Leonardo da Vinci liked this kind of writing. One cannot read, but is it necessary that one reads? what is there to read? and aren’t the letters also made to adorn? Think about Ottoman and Persian calligraphy.

 

What is baroque but the time of accumulated images is piled up in disorder? Would nothing be necessary in the artist’s work? Nevertheless, art work is being achieved.

 

Lost parade 3 pushes the reasoning even further which associates a brain chewing gum “to the rose” with the head to which it belongs, if it belongs to it. Can we imagine that this construction will last a long time? Isn’t this superposition risky? What if the pink brain was not a brain but a chewing gum? Or better still, if it really was a brain that decided to take a breakaway taking advantage of a feeling of bliss from his owner and his consequent distraction? Just then, the artist managed to block the passage of time, the brain that goes away, that of the man who lives in slow motion of happiness or a little well-deserved pleasure. Why is it plausible? The arranged colors clearly pose the moment of separation; the violence of the wrenching is hidden by the sweet pink of the brain. No blood. The world of Gildas Coudrais is not that of the takeoff perpetrated by Salome

 

 


Lost Parade 4 should also be told, where one wonders if the Cicciolina is engaged in a torrid relationship with Pinocchio, unless her encounter with the nose of the latter has the same motivations as in the famous Lautréamont’s case of the surgical table of operation on which household instruments met together. Colors, materials, lights, transparencies, photos and paintings are at the service of this modern baroque style. Gildas Coudrais delivers a fine disrupted work, a work where the viewer is jostled and delighted to be because nothing is sinister or sad. Harmonic breaks.

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