Laurence Bonnel vit avec le temps

 

 

Une belle exposition jusqu'au 4 juin

 

chez Philippe Ageon, BOA, 11 rue d'Artois, 75008 Paris, 

 

 

La sculpture, c’est-à-dire la création d’un objet qui s’inscrit dans, au minimum, trois dimensions, est à mon sens une des pratiques artistiques les plus exigeantes, complexes et finalement difficiles. On n’en veut pour preuve que la multitude de « sculptures » contemporaines qui ne sont en fait que des formes plates, bidimensionnelles, des plaques de métal, un peu torturées, des entablements de pierre ou des morceaux de bois qui opposent une face et n’appellent pas à ce qu’on aille chercher derrière ce qui s’y passe.

Ou bien, parce qu’il est convenu que la forme doit montrer ses trois dimensions, voit-on croître et multiplier les pavés, tas, accumulations, tous aussi statiques les uns que les autres.

 

La sculpture, à l’opposé de la peinture et aussi la photographie, ne se cantonne pas dans la seule inscription dans l’instant, dans un temps aboli quand plus rien ne bouge, quand l’injonction de l’artiste tombe « on ne bouge plus », quand la qualité du modèle réside dans sa capacité à la fixité. La sculpture, celle qui nous vient des temps les plus reculées prend beaucoup de place mentale : elle occupe l’espace, elle saisit le temps et en contient tous les déroulements. Une belle sculpture, une vraie, non seulement saisit l’espace et contient le flux du temps mais au surplus convie le regardeur à bouger, à tourner autour de la forme et l’invite à retrouver dans le temps de son déplacement le temps de l’artiste et celui de la sculpture.

 

Ce long prologue car le travail de Laurence Bonnel est tout là.

 

Il ne s’agit en aucun cas de représenter le temps et de le figer comme une succession de photos pourrait tenter de le faire. C’est en ce sens que le Christ Rouge se juge et s’apprécie. Ce Christ, à l’opposé de toutes ses représentations traditionnelles n’est pas à voir comme un supplicié punaisé sur une croix, mais comme un être porteur de l’avenir qu’il incarne en descendant de la croix et s’avançant et en annonçant la venue du futur. Le mouvement représenté par « la succession des Christ » est ainsi à l’opposé du Christ figé qui sera détaché. Ici le Christ est libre et s’avance.

 

Comment dire le temps qui passe? Si ce n’est en inscrivant la survenance du désordre, de l’usure et de la destruction dans les formes. La succession des vases qui se désagrègent en est une belle manifestation, partant d’une jarre ou d’un vase, forme impeccable, sortie des fours des artisans potiers ; cette dernière s’érode et s’use et s’ébrèche comme pour annoncer le tesson qui restera d’elle une fois que le temps aura fait son œuvre.

 

Quel est le vrai du visage de la statue de l’homme qui se tient debout bras croisé, tourné comme à l’occasion d’une écoute ou d’une quête ? Janus c’est le temps réduit à ce qu’il va être et à ce qu’il a été. L’homme multiple, debout, oppose à cette dualité simple une proposition complexe. Quel est cet homme qui se démultiplie : s’agit-il des perceptions multiples qu’il suscite par sa seule présence, ou des situations psychologiques qui lui sont associées et qui, soit se succèdent, soit se manifestent en même temps.

 

Les vases multiples de toutes formes, de couleurs de terre et d’argile, à l’état brut et pourtant achevés en vase sont une belle proposition du temps qui passe. Ont-ils poussé comme des arbrisseaux ou des arbres ? Viennent-ils directement de la terre, « natifs » comme les anciens le disaient des métaux qu’on trouvait parfois purs. Sont-ils sortis alors qu’inachevés, le temps qui leur aurait été nécessaire n’étant pas totalement inscrits dans leur forme ?

 

Le temps, encore. C’est bien la matière première de Laurence Bonnel.

 

 

 

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