Aversion au risque

C’est la définition la plus impeccable du mode habituel de fonctionnement des Banques ? Elle rejoint la formule, « les Banques ne prêtent qu’aux riches », ou bien « un banquier çà ne sort jamais sans son parapluie »…

Les formules abondent et les Banques n’y ont jamais le meilleur rôle. En général, ce qu’on a retenu du discours des Banques c’est « votre argent m’intéresse » !  La dernière fois qu’une Banque a adopté un slogan positif pour ses clients « le pouvoir de dire ‘oui ‘ ! » l’histoire s’est mal  terminée et la Banque qui s’en vantait a finalement perdu son indépendance et son nom.

Si, dans l’esprit du public, les Banques sont ennemies du risque, on dit qu’elles sont « frileuses ». L’expression « aversion au risque » est plutôt une formule usitée dans les marchés financiers. Elle sert à caractériser le comportement des investisseurs sur les marchés financiers.

 

Les investisseurs, sont plus ou moins « risk takers », preneurs de risques. Des armées d’économistes en ont fait la théorie,  l’analyse, voire la psychanalyse.

En matière financière, l’aversion au risque donne une indication sur la préférence des investisseurs : un compte à terme dans une Banque est moins risqué que l’investissement dans une jeune start up (voir ce terme). Un bon du trésor est dit moins risqué qu’une obligation émise par une société non cotée. Une obligation d’état émise par un Etat confetti du Pacifique est plus risquée qu’une obligation émise par l’Allemagne etc. Ceci ne veut pas dire qu’un dépôt en Banque, un compte à terme, par exemple, ne présentent aucun risque : on a vu récemment ce que panique bancaire et course au guichet veulent dire. La dernière crise a été ravageuse pour les Banques américaines comme les années 90 l’avaient été pour les Banques françaises.

La question est celle de la perception du risque par les investisseurs. Parfois, ceux-ci écarteront des investissements risqués pour aller se prendre les pieds dans un autre tapis. Un exemple : dans le courant 2008, les craintes sur la solvabilité des Banques, en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne etc., ont poussé des clients de Banque à courir aux guichets (Bank Run) pour « récupérer leurs économies », autrement dit, ils ont converti leurs avoirs en monnaie scripturale en avoirs en billets de Banque (de France, d’Angleterre etc.). Ainsi pensaient-ils échapper aux conséquences de la faillite de leurs Banques. Ils n’avaient pas tort. Sauf que se promener avec des valises de billets ne passe jamais inaperçu des gens qui ne rêvent que d’en dérober une ! Et les billets brûlent ! Et s’il y a vraiment un cataclysme économique, les billets de banque ont tendance à se transformer en bouts de papier. Les monceaux de roubles, d’avant la Révolution Bolchevique, qui traînent dans les foires aux vieux papiers témoignent de la vanité des valises de billets placées en sécurité sous les matelas. 

Il y a ceux, encore moins malins, qui ont pris non seulement le risque de se faire dérober leur argent en le stockant chez eux, mais qui l’ont cumulé avec les risques pris sur les cours de l’or. Il est vrai qu’un lingot c’est rassurant et ça prend moins de place que son équivalent en billets de Banque. Le « hic » est que la valeur d’un lingot dépend du marché de l’or. Lorsque tout le monde se précipite, en temps de crise, pour acheter l’or « qui ne ment pas », les prix de l’or montent. Inversement, quand la crise étant passée, les détenteurs de lingots décident de revenir à des placements plus classiques, ils vendent tous au même moment et le prix de l’or s’effondre. L’épargnant qui avait manifesté une forte aversion au risque découvre à ce moment  qu’il en avait pris plus qu’il n’imaginait.

L’aversion au risque connait des variations dans le temps, suivant l’âge de l’investisseur par exemple : on dira que les jeunes sont risk takers. Ils ont la vie devant eux ! Donc en avant ! Il faut vivre et vivre c’est oser !…à l’inverse (ô surprise !) on dira que les vieux, ne le sont pas. Ils sont prudents, d’autant plus qu’ils ont de l’épargne à perdre, eux, comparé aux autres…..

Il y a aussi des périodes d’aversion au risque. Il est bien rare qu’un investisseur ou un épargnant s’essaie à prendre des positions osées avant les vacances d’été ! Octobre à une mauvaise réputation, legs de la Grande Crise de 1929 et, dans l’avenir sûrement, legs de celle de 2008….

 

Et puis, il y a les périodes de crise ou de sortie de crise. Les épargnants, les investisseurs ont été étrillés. Leurs portefeuilles ont été secoués. Ils ont perdu de l’argent. Parfois, ils ont perdu non seulement toutes les plus-values qu’ils avaient engrangées mais aussi le capital qu’ils avaient investi. On peut comprendre qu’on ne les y prendra plus de sitôt. Ils n’ont plus envie de prendre des risques. On les voit alors courir vers la liquidité, vers la sécurité des comptes bancaires, des comptes d’épargne, des bons du trésor et, pour ce qui concerne les particuliers, l’or et les billets de Banque.  Ils sont devenus victimes de l’ « aversion au risque »…et ainsi de suite….Les banques aussi, se laissent aller à l’aversion au risque : on nomme cela « credit Crunch ».

On achèvera sur une idée qui n’est pas originale, mais dont on aurait tort de ne pas l’évoquer : qui dit que les risques sont à ce point dégradés qu’il est préférable de s’en aller à toute vitesse et de vendre les actifs qui sont victimes de cette détérioration ? Les agences de notation sont devenues un acteur incontournable sur la scène de « catastrophes, risque dégradés ». Leurs dégradations de notes ont claqué dans les salles de marchés et sur les bourses de valeurs comme autant d’incitation à l’aversion au risque. Elles n’ont épargné personne. Les Etats-Unis, ont reçu aussi une mauvaise note à décourager les preneurs de risque.

Mais, au fait, les investisseurs se sont-ils détournés des Etats-Unis. ? Ce qui est certain c’est qu’en matière d’aversion au risque, il vaut mieux être américain que grec.

 

 

 

 

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