Le Bitcoin : "Que faire?" en dix questions

1-Le cours de change du bitcoin peut-il encore progresser ? 

2-Si ce n’est pas une monnaie, c’est un actif financier : faut-il en acheter ? 

3-Est-ce vraiment anonyme ? vis-à-vis du fisc par exemple ?

4-Le Bitcoin, acheter en vue des 50 000 ?

Acheter ou « shorter »

 

Dix questions pour vous éclairer selon un ordre de priorité incontournable, indiscutable, le vôtre.

Vous avez peut-être déjà investi de l’argent dans le bitcoin. Ou vous avez des amis qui vous ont expliqué qu’ils avaient de l’or entre les mains. Vous avez suivi la conférence d’un connaisseur mondialement reconnu de l’art de l’enluminure en Bulgarie à la fin du IXème siècle qui vient de passer avec armes et bagages dans le nouveau monde numérique et qui hante les salles de conférence pour proclamer l’arrivée de la monnaie des monnaies numériques.

 

Mais surtout, vous ne voulez pas laisser passer la chance. Voici les deux premières questions, incontournables sur le sujet.

 

Noter qu'une fois lus ces deux articles, il ne peut pas être mauvais de se reporter vers les quelques articles traitant de la question:" le bitcoin, c'est du vent"

1-Le cours de change du bitcoin peut-il encore progresser ?

 

 

Dans les lignes qui suivent, on fera comme si le Bitcoin était une monnaie. C’est ce que prétendent ses adorateurs. C’est la seule justification « économique » de son existence. Parce que de nombreux commerçants l’acceptent, parce que les hackers l’imposent dans leurs ransomwares, le Bitcoin aurait acquis légitimité et acceptabilité. La réalité est bien loin de ce conte de fées et les communiqués victorieux qui annoncent qu’un vendeur d’appartements à Abu Dhabi a décidé d’accepter des paiements en Bitcoin comme viennent de le faire les vendeurs de hot-dogs au fin fond de l’Arizona ou même des chaines de magasins de luxe en Suisse ne suffisent pas à lui conférer un solide statut monétaire.

Néanmoins, on peut se poser la question de l’évolution de son cours de change.

 

Au début de 2017, le bitcoin « ne » valait que 1000 dollars l’unité. Le 5 novembre, au moment où ces lignes sont écrites, il en vaut 7500. Autrefois, il y a 6 ans, on culminait à 0,25. Il n’a donc cessé de monter et la courbe de son cours s’inscrit dans une magnifique asymptote. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ? Tout est question d’échelle et si on se réfère à une évolution sur les seuls derniers trois mois, on ne parle plus que d’un doublement….

 

La question qu’on pourrait se poser valablement est : trouve-t-on dans l’histoire financière moderne des exemples de progression aussi foudroyantes de la valeur d’une monnaie ?

 

La réponse est négative définitivement ! Les monnaies quand elles jouent vraiment leur rôle, c’est-à-dire lorsqu’elles permettent de compenser les dettes et les créances nées des activités humaines qu’elles soient financières, commerciales, publiques ou privées ne peuvent pas connaître pareilles variations sauf à ruiner tous les flux d’échanges. Les relations économiques entre agents de quelques statuts que ce soient supposent des stabilités en tous genres dont la stabilité des unités de compte et dans l’ordre des échanges internationaux, la stabilité des cours des monnaies les unes vis-à-vis des autres.

 

Depuis que les Américains ont détaché le dollar de l’or et laissé aux marchés le soin de fixer le cours de leur monnaie, les cours des monnaies fluctuent mais quand une monnaie perd ou gagne 10% ou plus, on s’effraie et on parle de crise : on n’a jamais vu de monnaies dont les cours explosent. En revanche, il est arrivé que les cours de certaines monnaies s’effondrent : exemple le mark allemand au moment de la grande inflation de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, il faudrait citer la monnaie vénézuélienne. Les cours des monnaies dégringolent en raison de l’effondrement de la contrepartie naturelle des monnaies : le PIB des pays qui les émettent. Ainsi la valeur de change d’une monnaie s’effondre soit parce que l’économie du pays concerné s’est effondrée, soit parce que la production monétaire propre à ce pays ne correspond plus à la réalité de son sous-jacent, la production de valeur, c’est-à-dire le PIB.

 

Or, le Bitcoin peut monter et descendre autant que ses partisans le souhaitent. Peu importe en réalité. Le bitcoin en effet n’est pas une monnaie : émis sans aucune contrepartie, ne devant son existence qu’à une soupe informatique de 0 et de 1, sa valeur n’est pas corrélée à la production de richesses d’aucun pays, bien qu’il se prétende « mondial » sans rien d’universel autre que les électrons des flux du système internet.

 

 

3- Est-ce vraiment anonyme ? vis-à-vis du fisc par exemple ?

 

 

Vendre discrètement ? Il faut aborder une question sensible : l’anonymat des transactions en bitcoin.

 

Imaginons que vous ayez, par besoin d’argent, décidé de prendre vos bénéfices. Imaginons que vous ayez fait 5 fois. Vous aviez été audacieux : vos 100 000 euros investis dans le bitcoin valent 500 000. C’est très bien, vous avez opté pour la formule sage, le « proof of cash ». Mais cela fait 400 000 euros de plus-value et les impôts…

 

Pourquoi parler d’impôts, les opérations et les transactions et la wallet et tout ce qui appartient à l’écosystème bitcoin ne sont-ils pas anonymes ? Qui va voir que vous avez fait une belle plus-value ? Pensez quand même que votre banque verra arriver 500 000 … Elle sera encline, « lutte contre le blanchiment » et « know your customer » aidant, à vous demander pourquoi elle doit créditer votre compte d’une somme pareille.

 

Quand les bitcoin passe de l’obscurité au grand jour

 

C’est une vue un peu enfantine : qui aurait l’idée, en tant que citoyen français mais surtout citoyen du monde, de faire créditer le produit de cette vente dans une banque française ? On ne compte pas les bons conseillers. Le bitcoin est une aventure disruptive et mondiale, n’est-ce pas ? Méfiez-vous quand même des fausses évidences et des prises de position « de principe » au nom des libertés les plus sacrées ! On peut être libertarien mais, en matière fiscale, le nom qui est le plus usité est « évasion fiscale » qui conduit directement à « Fraude fiscale » (n’oublions pas que pour le patron de JP. Morgan, Jamie Dimon, le Bitcoin « is a fraud ») et de proche en proche à « blanchiment de fraude fiscale » voire de « complicité de blanchiment d’argent sale »….

Donc, cette vente, prise d’une façon un peu trop libertarienne, pourrait bien vous conduire dans des discussions que vous n’aviez pas prévues avec diverses administrations. Et là, ce n’est plus anonyme.

 

Posons que vous n’avez jamais voulu tricher. Vous êtes un citoyen sans histoire. A votre banque, vous avez l’intention d’indiquer la vérité :  vous avez vendu des actifs financiers. Vous pouvez même montrer que, pour initier cette opération, vous aviez transféré de la monnaie traditionnelle à partir d’une banque classique à destination d’une plateforme bitcoin ad hoc, via une banque très officiellement enregistrée. Cette plateforme n’avait pas fait autre chose que de transformer (changer) cette monnaie traditionnelle en bitcoin. Peut-être même lui aviez-vous demandé d’en tenir le compte plutôt que d’installer une « wallet » sur votre ordinateur. Tout ceci n’étonne plus personne maintenant. La Cour de justice européenne a même consacré un arrêt passionnant à ce genre d’opérations et a décidé qu’il était légitime qu’elles soient exonérées de TVA en tant qu’opérations assimilables à des opérations de change. A votre banque vous expliquerez que vous avez échangé des bitcoins contre des dollars comme on échange des dollars contre euros.  Au fisc, vous indiquerez que vous avez fait une plus-value de 400 000 et que vous êtes prêts à assumer la fiscalité attachée à cette opération.

 

Il faudra que, pour le dossier fiscal de celle-ci, vous apportiez tous éléments relatifs à l’achat des bitcoins et à leur vente. Il sera préférable de travailler votre dossier avec un bon connaisseur de la fiscalité des valeurs mobilières. Et puis, imaginez le pire… si le fisc écoutant vos explications en venait à penser que vos gains ne sont pas des gains « en bourse » comme pourrait les constater un particulier attaché à une gestion simple et classique de son portefeuille, mais le fruit d’opérations fréquentes, régulières et organisées. Le risque serait grand de les voir requalifiées d’opérations professionnelles : dans ces conditions, vous avez enregistré non pas des plus-values mais des revenus professionnels assujettis à une fiscalité très différente et probablement à des taux différents. Ajoutez à cette déconvenue que si vous aviez engagé ces opérations depuis deux ou trois ans sans les déclarer… je vous laisser découvrir la suite.

 

Tout ceci, n’est pas très sympathique, j’en conviens : on a voulu creuser cette fameuse histoire d’anonymat. Or, si on peut concevoir que, grâce au bitcoin, on peut acheter des choses sans trop se faire remarquer, on doit admettre que l’anonymat en prend un sacré coup au moment de la fameuse prise de bénéfice sur une pure opération financière nécessairement assortie de mouvements de fonds. Le bitcoin transformé en euro ou en dollars passe de la vie cachée des calculs cryptiques à la pleine lumière comptable et fiscale des comptes en banque. On pourrait essayer de trouver une banque « hors la vue ». Mais, à ce stade, cela n’a plus rien à voir avec le bitcoin, c’est de la fraude purement et simplement. On ne s’étendra donc pas.

 

La fiscalisation des monnaies cryptées est en marche dans tous les pays

 

Ajoutons pour compléter ce sombre tableau qu’en France, l’administration fiscale estime que les gains sont imposables, y compris dans le cas d’achats de biens de quelconque payés en bitcoins : vous avez acheté un studio payé en bitcoin grâce au nouveau pouvoir d’achat de ces derniers, le fisc considérera que la valeur en euro de votre achat est à prendre en considération pour le calcul de votre plus-value.

 

Ne pensez pas que ce qui est écrit ici vient d’un esprit incapable de comprendre ce que liberté veut dire au sens libertarien. Depuis que les cours du bitcoin se sont envolés, depuis que les achats en bitcoin ont montré qu’on pouvait opérer « hors la vue » c’est-à-dire, dans le langage fiscal, hors la perception des droits sur les achats, les ventes, la valeur ajoutée etc que pratiquent les fiscs du monde entier, les législateurs et régulateurs se sont émus. Ils ont pris de nombreuses décisions pour éviter que les transactions en Bitcoin passent au travers des obligations fiscales. C’est en ce sens qu’il faut comprendre certaines décisions des administrations fiscales : les parties prenantes aux opérations commerciales et financières doivent se soumettre aux règles fiscales en vigueur quoiqu’ils pensent de la nature « libertarienne » de la monnaie cryptée. De nouvelles règles apparaissent ici et là, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis dans de nombreux pays d’Amérique latine. S’y ajoutent parfois un ostracisme ferme ou tempéré à l’égard des monnaies cryptées sous leurs diverses formes dont les fameux Tokens émis à l’occasion des ICO.

 

Pour exemple : aux Etats-unis, en début d’année, le Trésor a payé une société spécialisée dans le « blockchain-tracing » pour traquer et identifier les fraudeurs fiscaux. Un site d’échange, Coinbase, a été traduit en justice dans le but de forcer cette société à livrer les dossiers clients afin de pouvoir poursuivre les fraudeurs.  

En Allemagne, la « reconnaissance » du bitcoin avait pour objectif de poursuivre lesdits fraudeurs à la TVA et les plus-values enregistrées sur la valorisation du bitcoin (et des autres monnaies cryptées). En Suisse, les monnaies cryptées sont des éléments du patrimoine.

 

 

Qui a parlé d’anonymat ? l’exemple plus haut montre que cette qualité du Bitcoin est contestable. De nombreux auteurs ont soulevé des critiques très techniques sur les fameuses clefs publiques et clefs privées. Ils estiment, (les hackers avec eux !) que la protection est toute relative et que l’anonymat est très imparfait : ils préfèrent parler de « pseudonymisation » plutôt que d’« anonymisation ». Il fallait l’indiquer à toutes fins utiles. 

2-Si ce n’est pas une monnaie, c’est un actif financier : faut-il en acheter ?

 

 

Ici nous nous plaçons dans l’hypothèse de plus en plus répandue en vertu de laquelle le Bitcoin n’est pas une monnaie mais un actif financier. On en achète pour protéger ses économies, pour en tirer des revenus ou pour profiter de l’évolution de ses cours (à la hausse). Les partisans du Bitcoin vous expliquent dans tous les sens que si vous voulez sauver votre argent du futur Krach financier et bancaire que chacun annonce depuis deux ou trois ans, il vaut mieux ne pas déposer son argent en banque, il vaut mieux n’avoir pas d’actions ou tout autre support de valeur mobilière, il est infiniment préférable d’avoir sa « wallet » emplie de bitcoin. C’est mieux que l’or, c’est plus facile à transporter etc.

 

Mais aussi, voilà un actif financier qui vient de faire « 7 fois » dans l’année et « 20 fois » dans les années qui précédent et même « 1000 fois » si on s’y est pris à temps. Il ne rapporte rien ? Ce n’est pas un argument « contre » : les taux d’intérêts pratiqués dans le monde ces temps derniers sont ridiculement bas ! Investir dans le bitcoin c’est prendre un ticket pour un avenir radieux de plus-values mirifiques. Alors, franchement, que le bitcoin ne rapporte rien est vraiment secondaire !

 

Mais voilà que vous vous trouvez en face des questions qui se posent à chaque fois qu’un investisseur veut parier son argent sur une des cases de tapis vert. Vous en avez ou bien vous voudriez en avoir. Dans les deux cas vous vous interrogez sur son prix. Ce serait idiot de l’acheter trop cher mais ce serait encore plus bête de ne pas l’acheter s’il devait encore monter.

 

Or, vous connaissez ce qu’on nomme la loi des séries. Songez à tous ceux qui se mordent les doigts de ne pas avoir accepté d’être rémunérés en bitcoin, il y a deux ou trois ans : Lily Allen, chanteuse « bien connue », déclarait sans ambages : « I am an idiot ». Il y a cinq ans, elle avait refusé d’être rémunérée (petitement) en bitcoin ! Depuis, « ses bitcoins » auraient « fait » 20 fois !

 

Il faudra se renseigner un peu avant de sauter par-dessus le « janicule ». N’écoutez pas les gourous qui sévissent en France et dont on peut se demander s’ils ne prêchent pas pour leur paroisse : dans le domaine financier, il n’est pas interdit d’imaginer que les conseilleurs sont intéressés au résultat des cours : poussant les innocents à l’achat pour valoriser leurs propres actifs. Vieux truc et très classique, on verra plus loin que les Ponzi, le Stavisky, les Madoff et tous les gens de ce genre ont été des artistes de ces pratiques douteuses et spoliatrices.

 

Et en tout, en bourse comme en monnaies cryptées, il faut raisonner avec les Américains : c’est très clair, ils sont enthousiastes. Prenez Didi Taihuttu. Il a tout vendu. Tout. Pour acheter des bitcoins. Et il est sûr  “that by 2020 his wealth with bitcoin will be worth by three to four times as much”. En français, cela signifie que dans 3 ans, sa fortune aura été multipliée par 3 ou 4 et même plus. Il y a aussi Novogratz, un milliardaire américain qui investit massivement : pour lui, il faut s’attendre à 10 000 dollars le bitcoin dans un an au pire et 10 millions dans quelques années. En début novembre, il a fait 75% de la première étape !

 

Songez que le bitcoin a surpassé la capitalisation de Goldman Sachs (laquelle s’est déclarée enthousiaste vis-à-vis la « belle monnaie ».

 

Tous ne partagent pas ces enthousiasmes : ce sont surement (pour reprendre les commentaires des fans du Bitcoin) des représentants de la vieille banque et de la vieille finance, Jamie Dimon par exemple, le patron de JP. Morgan qui non content de clamer que les “stupid enough to buy [bitcoin] will pay the price for it one day” il a déclaré haut et fort que la reine des monnaies cryptées n’est qu’une « fraude ». Les pro-bitcoin ne le ratent pas dans leurs commentaires (dont la teneur intellectuelle se rapproche souvent des vociférations dans un stade de football) ! Et de caricaturer en riant que « Jamie a la trouille d’autant plus que Goldmann Sachs va lui piquer la bonne affaire ».

 

Alors ? On achète. Ou bien vendrait-on ?

4-Le Bitcoin, acheter en vue des 50 000 ?

 

Rappelez-vous, il y a peu de temps, très peu de temps, quand le bitcoin a atteint « 7500 », soit plus de 7 fois le cours du début de l’année 2017, on s’était interrogé. Que faire ? Shorter comme disent ceux qui veulent faire « trader-fou », c’est-à-dire, vendre. Ou, au contraire, conserver et même acheter tant il est vrai que les prévisions les plus folles paraissent maintenant réalistes.

Aujourd’hui, il va atteindre 10 000. Que faire ?

 

Un constat préalable avant de s’attaquer au problème : dans l’univers financier, «fois 7» dans une seule année pour des actifs qui ne sont pas des « penny-stocks », cela n’existe pas. Encore moins « fois 20 » en 3 ans…

 

1-   Acheter ou vendre ?

 

Oublions la question de la nature financière ou monétaire du bitcoin. Ne jouons pas non plus sur les subtilités des différentes catégories de bitcoin (la future monnaie unique ne cesse de se démultiplier).

 

Reprenons des mots que nous avons déjà utilisés : « Au début de 2017, le bitcoin « ne » valait que 1000 dollars l’unité. Le 5 novembre, 7500. Autrefois, il y a 6 ans, on culminait à 0,25 ». Tout est dit, puisqu’aujourd’hui, il va crever le plafond des 10 000.

A la question : « faut-il acheter ou vendre ? », on arrive vite à la conclusion qu’il fallait vendre, très vite, lorsque le bitcoin a atteint l’incroyable valeur de 8000 ! Etrange propos ? Et même déraisonnable, puisque justement il a encore progressé de 25% en à peine deux mois ? En fait, un vrai trader aurait vendu. Il aurait fait le pari qu’à 8000, le bitcoin aurait subi une correction. Tout un ensemble de détenteurs de bitcoin auraient cherché prendre leur bénéfice. Et c’est bien ce qui s’est passé. Ceux qui ont eu le bon réflexe ont vendu, contribuant à un effondrement du prix : une baisse de 30% en quelques jours. Et, en supposant qu’ils ont été malins (pour de bons traders, on n’a pas de doute à avoir), ils ont racheté aussitôt. Bonne pioche ! Le bitcoin est reparti à la hausse doublant la valeur de leur placement.

 

Donc, pour gagner de l’argent, il fallait vendre au plus haut. Naturellement cela ne pouvait pas faire les affaires de ceux qui, ayant décidé de « rester », ont subi la baisse de leurs avoirs. Mais, les cours ont repris des couleurs…

 

Aurait-il fallu acheter ? Il est probable que les porteurs de bitcoin qui ont vendu en masse le faisant passer de près de 8000 à pas loin de 5000 avaient acheté au-dessus de 5000. A 7500, le bénéfice n’était pas mal, mais quand on a acheté à 6500, le repli brutal des cours effraie. Surtout si on a emprunté. Surtout si on a déjà dépensé la plus-value. Or ce genre de situation est un très grand classique qui touche tout particulièrement les « traders » en herbe. Le vendeur en panique a souvent acheté alors que la valeur n’était pas loin d’un plus haut, et/ou a « engagé » ses bénéfices éventuels en faveur d’une banque ou de ses envies de consommation.

 

Donc, il ne fallait pas vendre. Il fallait « garder la lèvre supérieure rigide » et passer un coup de téléphone à son banquier pour lui expliquer que le crédit pour acheter les bitcoins sera remboursé un peu plus tard que prévu.

 

2-   Se protéger?

 

Le bitcoin est maintenant du côté de 10 000 et va sûrement dépasser ce chiffre fatidique. La voie sera libre vers les 50 000, c’est ce que tous les conseils en e-investissements expliqueront aux nouveaux venus. Car, bien évidemment pour que le bitcoin continue à monter il faut que des nouveaux-venus pour en acheter.

 

Tout le monde en veut ! Les gens qui ont raté les premières étapes de la conquête des plus-values. Les gens qui ont entendu parler de bonnes affaires à faire. Les gens qui sont menacés par des ransomwares. Les gens qui veulent monter des produits financiers (ventes à terme, contrats pour la différence, OPCVM à effets de levier). Les banques… pour fournir les clients qui en voudraient sans s’ennuyer avec la sauce crypto. Et enfin, les gens qui « spielent » à la hausse et qui ont tout intérêt à convaincre des innocents que les courbes peuvent montent jusqu’au ciel.

 

Mais si on trouve des moyens de limiter les pertes en cas de baisse des prix, pourquoi ne pas acheter ?

On peut diversifier. On peut faire comme le célèbre joueur de Poker qui se répand en ce moment sur les réseaux :  “…I have 50% Bitcoin, 25% ETH, 15% Monero and 10% Bitcoin Cash,” clame Mr. Bilzerian. Un joueur de poker qui vous livre « sa technique »: c’est un heureux effet « open source » du Bitcoin.

Il ne met pas tous les œufs dans le même panier et profite néanmoins de la marche triomphale des technologies « monnaies cryptées » dont tout le monde sait qu’elles ont un brillant avenir.

 

C’est une politique de diversification aussi peu crédible que celle que mènerait un investisseur décidant de jouer le secteur pétrolier en misant sur Exxon, principalement, et accessoirement sur Total, Royal Dutch Shell, Texaco ou autres. Il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour deviner que s’il est bien protégé contre les risques attachés à Exxon, tout son portefeuille plongera si le prix du pétrole s’effondre. En fait de protection, il a plutôt aggravé ses risques.

 

Il reste des techniques autres : la vente à terme fait partie des mythes financiers. Si tous les gens qui veulent se protéger vendent à terme… les prix à terme s’effondreront. Mais surtout pour qu’il y ait vente à terme, il faut qu’il y ait des acheteurs à terme…Attendons de voir les prix qui seront pratiqués par les artistes de Chicago et attendons de voir la liquidité de ce marché à terme.

 

Mais de quels risques parle-t-on ? Ne voit-on pas que tout va bien dans la sphère bitcoin. Ne voit-on pas que les cours n’ont cessé de monter ? pourquoi agiter le chiffon rouge ?

 

On l’a dit en exergue : dans le domaine financier, la multiplication par 7, 10 ou plus en deux ou trois ans est peu pratiquée. Google, qui n’est pas rien sur le plan de la production de valeur a mis 13 années pour « faire 20 fois », Amazon 18 ans pour « faire 20 fois ». Microsoft, 20 ans pour 17 fois ». A la différence du bitcoin, les actions des sociétés mentionnées reposent sur de la production de valeur.

 

D’autres exemples ? Le sucre en 1973-74 : en un an, il a fait, « fois 7» comme le bitcoin. Puis, en trois mois, il est revenu à la case départ. Avec les frères Hunt l’argent métal aura fait « fois 14 » en 7 ans. Les frères Hunt ont fait faillite…

 

On entend : il est encore temps de « spieler » le bitcoin et les autres monnaies cryptées ! On entend aussi que seuls les aveugles ne voient pas que « ça monte ». La dinde de Nicholas Taïeb avait les yeux ouverts. Une consolation : les perdants français pourront plaider la responsabilité du CNRS.

 


 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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