Bitcoin, le retour 2

 

Avril 2019. Or donc, le bitcoin s’est mis à remuer. La bête n’est donc pas morte, et ne serait pas être pas même moribonde.

 

On rappellera brièvement toutes les bonnes raisons de penser que le bitcoin n’est pas une monnaie et ne le sera jamais : elle est lente (ne pouvant soutenir la comparaison avec de bonnes vieilles technologies comme celles de Visa et de paypal), coûteuse à produire (on ne racontera pas les déboires électriques des « fermes de minage), marginale, (son acceptabilité est confidentielle), très apparentée (malgré elle sûrement) au darknet, aux ransomwares et autres désagréments du même genre .

 

Tous les défenseurs du bitcoin et de sa technologie disruptive en sont venus à supplier les autorités américaines (et mêmes les chinoises) de mettre en place des produits dérivés, d’accepter des ETF, de faciliter les transactions. En d’autres termes, la monnaie culte, anti-système, anti-état, anti-tiers de confiance, est venue plaider sa cause auprès des autorités de régulation pour arriver à survivre.

 

Rendre la monnaie au peuple, aux citoyens, à tous ceux qui en avaient été dépossédés par les horribles « tiers de confiance », banques et autres opérateurs, prélevant des dîmes insensées pour produire un bien fondamentalement public, voilà quel était le but de cette monnaie « révolutionnaire ». Le résultat ? Savoureux ! La capitalisation du bitcoin est entre les mains de quelques « grosses baleines », les échanges sont réduits et le bitcoin, loin d’être une monnaie, celle qui aurait permis à chacun « d’avoir selon ses besoins », s’est mué en un vulgaire support de spéculation financière avec autant de sous-jacent qu’une pyramide de Ponzi.

 

La sanction, on l’a vu, s’est concrétisée sous la forme d’une chute vertigineuse des cours. Ils avaient « skyrockétés » passant de 1000 à 10 000, ils devaient atteindre, les 25 000 en fin 2019, pour prendre leur envol du côté de 250 000 etc…. Ils se sont dans les faits retrouvés à 3000 et traînaient à ce niveau-là depuis 4 mois. Face à cet effondrement, les défenseurs de la monnaie du futur étaient dans leurs petits souliers : une décision de justice italienne reconnaissant la responsabilité de conseillers financiers pas très scrupuleux en matière de prévisions quant aux cours du bitcoin.

 

Mais non ! la preuve qu’il n’est pas mort, la preuve que les conseils n’étaient pas mauvais, la preuve que tout ce qui avait été écrit sur le bitcoin n’était que désinformation et manœuvre des « shortistes », le bitcoin a rebondi. Et de 3000, le voilà qu’il est revenu à la vie : 5000.

 

D’où vient donc que cette soi-disant monnaie, dont tout le monde commençait à oublier l’existence, ait resurgi du fin fonds des échanges des penny-stocks et des scam-moneys ?

 

Sur un marché dominé par les grosses baleines, on pourrait se demander ce qui leur prend de faire ainsi cascader les cours ? Revenons quelque peu en arrière et on découvrira que quelques-unes de ces résurgences sont contemporaines des clôtures de bilan ou d’arrêtés trimestriels. Or, parmi, les grosses baleines, il est des fonds d’investissement, il est des cliquets, des seuils de déclenchement : franchement, 5000 le 31 mars, contre 3500 les 31 décembre, c’est plus joli que les 3000 vers lesquels on s’acheminait doucement. Il faudra raconter l’effet « Wahoo » d’une progression de 30% en trois jours !!! »

 

Peut-on imaginer quelque chose de moins sinistre que ces manipulations de cours (qui font d’ailleurs toujours l’objet d’enquêtes tant elles ont donné lieu à soupçon auparavant) ?

La hausse du bitcoin pourrait refléter le fait que la FED ait donné un coup d’arrêt à sa politique de hausse des taux d’intérêts, desserrant les contraintes de coûts financiers sur les hedge funds spécialisés en monnaies cryptées et en ICOs. Ce nouvel environnement s’ajoutant à la disparition d’un bon nombre d’entre eux, aurait réduit la pression vendeuse.

 

S’ajouterait la demande de bitcoin dans le cadre d’un redémarrage des ICOs. On sait qu’aux Etats-Unis, les Initial coins offerings, peuvent être souscrites par échange entre la monnaie de l’ICO et une autre monnaie cryptée, plus large et plus connue, telle que le bitcoin. On sait que des ICOs ont été lancées avec des objectifs de collecte de fonds considérables. On sait que pour en profiter au mieux, il est préférable de faire partie des « early adopters ». On pourrait donc imaginer que ce brutal besoin de bitcoin, qui s’est exprimé par une demande exceptionnellement élevée, correspond aux lancements probables d’ICOs importantes ou de l’apurement des appels de fonds d’ICOs antérieures.

 

Mais, le risque en contrepartie, c’est que les demandeurs de capitaux se mettent à relâcher leurs réserves de monnaies cryptées pour faire face à leurs besoins d’investissements… d’où chute des cours.

 

Et si on essayait les arguments bucoliques : nous sommes au printemps, un rayon de soleil serait venu réchauffer les investisseurs frileux ? Puisqu’on parle de saisons et de changements, il faut refroidir les enthousiasmes en rappelant que les cas de hausses surprises, succédant à des effondrements sont nombreux dans la vie de cette jeune monnaie disruptive. On ne les détaillera pas, il suffit de regarder une courbe, en s’intéressant aux variations en pourcentage. C’est instructif. Alors ? Alors, si vous avez acheté à 3300, vendez ! vous avez « fait » plus de 30% en trois mois. 

 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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