Moi-Présidence : premier semestre 2014

Moi-Président et la Russie : La route de l’espace est coupée

Le Breton a, comme toujours, un regard triste et lointain, le regard des gens qui sèment la mort dans le but d’éviter les massacres. Il vient d’arriver encadré par deux militaires de haut rang. Moi-Président veut être débriefé. Beaucoup d’évènements à gérer en même temps. Il faut qu’il s’y retrouve. Les notes de l’Etat-Major se télescopent avec les petits mots du Magnifique et viennent contredire les informations de nos ambassadeurs en Europe, aux Etats-Unis, en Ukraine, en Russie. Angela d’un côté, le Tsar de quelques Russies de l’autre, tout va et tout vient, tourne et retourne, affirme et se contredit, revendique et s’amollit. Moi-Président déteste le côté spaghetti de l’information dans les périodes intenses. On ne sait pas où ça commence et où ça finit, on ne sait pas s’il faut sortir la fourchette ou le couteau et quand on veut porter une portion un peu fournie à la bouche tout fiche le camp avec une préférence pour la cravate. 

Une bonne réunion. Décocher de bons mots en guise d’opinion. Décontracter l’atmosphère en moquant gentiment le Mixerphore et son costume marin. S’inscrire dans le long terme parce que c’est beaucoup moins stressant que dans le court terme. On ne prend pas de décisions dans le long terme, on laisse les choses, les gens et la tectonique des plaques aller à leur guise. Moi-Président a souri en arrivant dans la grande salle de réunion installée au sous-sol de l’Elysée dans un local protégé contre les écoutes de la NSA et dictaphones de ses conseillers. Ils sont tous là. Ils ont fidèlement répondu à son appel.

Après avoir salué l’assemblée et avoir autorisé les uns et les autres à s’asseoir, Moi-Président a pris place et a lancé « Alors ? » d’un ton impérieux et souverain.

Le Breton a proposé que les hommes de l’art, les militaires fassent un point détaillé de la situation sur les différents fronts.

« Bien ? » a sobrement commenté Moi-Président, qui ne dit plus que trois mots par phrase depuis qu’il a découvert que le Prédécesseur était sur écoute. Il est vrai que le retour de la Stasi en France l’a quelques temps déstabilisé. Il a pris sur lui de ne pas prêter le flanc à l’écoute et a opté pour le laconisme.

« Nous proposons de commencer par le front Sud » se risque Le Breton qui aussitôt passe la parole aux militaires, comme s’il craignait d’en avoir trop dit.

« Bon ! » fait moi-Président qui a hésité un instant. Il a failli dire « beau ».

Un des deux officiers de haut rang rappelle l’engagement de la France en Afrique. Cette dernière semaine la moisson n’a pas été mauvaise. Les drones militaires ont permis d’effacer des fauteurs de trouble musulmans intégristes au Mali. En Centrafrique, les soldats humains ont réussi à éviter qu’on efface des musulmans intégrés.

« Un jeu à somme nulle » souffle le Breton en direction de Moi-Président.

« 1-0 » lance ce dernier à la cantonade. Le Breton est devenu rose. Le plaisir ?

Moi-Président ne s’attarde pas. « L’Europe, lance-t-il ». On ne sait pas trop s’il s’agit d’une question ou d’une affirmation. C’est voulu. Moi-Président veut désorienter les grandes oreilles si par hasard les systèmes de protection de la parole présidentielle ne fonctionnaient pas.

Le Breton esquisse un mot quand il s’aperçoit que le Magnifique veut intervenir. Soulagé, il lui passe la parole.

Le Magnifique « un gros contingent de 186 personnes est promis. Dont 12,5 Allemands ».

Le Magnifique est très fort. Il faut reconnaître que toutes ses années de formation Dieu lui donnent un fort avantage compétitif. Comme il est très fort, il évité d’ajouter le fameux « hein ! ». Signature sonore de la pensée d’un homme qui ne parlait pas.

Moi-Président répète interrogatif : « et demi ? ».

Le Magnifique répond affirmatif : Les Allemands se sont enthousiasmé pour les jeux para-olympiques. Ils sont sur le point de lever un régiment para-militaire.

Moi-Président est clairement déconcerté « il leur en faudra deux fois plus dans ces conditions ! et le budget d’Angela ? ».

Le Magnifique jovial rétorque : « c’est un jeu à somme nulle. Un entier coûte aussi cher que deux moitiés ».

Il a fait mouche : Moi-Président rit. Les défenses se sont légèrement abaissées. Les participants à la réunion ont un peu mal au cœur. Comme toujours lorsque Moi-président rit. Le balancement des joues n’est pas souvent en harmonie avec la houle qui agit son ventre. Résultat : pour les voisins de Moi-Président c’est le mal de mer assuré.

Il cesse de rire. Redevient marmoréen.

« il suffit. On avance ».

Un des hauts-gradés prend le risque de dire « l’Est ».

Moi-Président le regarde droit dans les yeux autant que cela lui est possible et murmure « à l’Est, il y aurait du nouveau ? ». Le haut-gradé n’a pas suivi Saint-cyr version littéraire. C’est un scientifique. Il répond platement.

« Il y a du nouveau, Moi-Président ».

Moi-Président se rembrunit. Cet abruti n’a pas vu la finesse. Il faudra s’en séparer. Si Moi-Président lance de subtiles allusions, le minimum consiste à ne pas les ignorer. Qu’on fasse semblant ou non. C’est une question d’a propos.

« Commençons par les Rafales si vous le voulez bien ».

Moi-Président envoie « Bien ! » qui fait froid dans le dos des participants tant il est glacial.

« Les Rafales ont été envoyés au-dessus des pays Baltes ».

Moi-Président s’est retourné instantanément vers Le Breton. « qui a autorisé ce déplacement ? ». Un silence de mort tombe au beau milieu de la séance.

Moi-Président « car, n’est-ce pas, il faut bien que quelqu’un ait pris cette décision ». Il a haussé le ton. Il n’en avait pas besoin puisque le silence était absolu. Tout le monde a cependant compris que Moi-Président ne s’adresse à personne autour de la table de conférence. Il parle fort pour que ceux qui l’ont mis sur écoute entende clairement qu’il n’a pas pris la décision. Evidemment qu’il ne l’a pas prise, sinon il ne poserait pas la question. Il répète à nouveau « car, n’est-ce pas, il faut bien que quelqu’un ait pris cette décision » ! La tonalité est plus forte et assurée. Les mots sont bien détachés. C’est que cette fois, il s’adresse aux dictaphones enregistreurs et aux smartphones.

Le militaire haut-gradé qui a quelques années de vol, sait que quant on a décollé, il ne faut pas lâcher les commandes et se laisser aller à quelques pensées affriolantes ou compliquées.

Il continue.

« Les rafales ont fait du beau travail et nous… ». Il s’interrompt. Moi-Président lui a fait un signe de ne pas continuer. Un huissier est entré dans la salle et s’est penché vers l’oreille gauche de Moi-Président. Ce qu’il dit le fait sursauter et s’exclamer.

« ah Bien, tout est prêt ? »

Et il se retourne vers les militaires de haut rang.

« Personne ne me l’a rappelé ! À quoi pensez-vous tous ». Il est jovial cette fois-ci, et se fait un peu farceur. « Je vais vous laisser deviner : qu’est-ce que vous avez oublié et que vous n’auriez pas dû ? ». Il regarde les membres de l’assemblée, les uns après les autres. C’est son côté petit prof. il aurait posé une « colle amusante » et se réjouirait de voir les élèves bien embêtés de ne pas trouver la réponse.

« Messieurs, c’est aujourd’hui qu’il redescend ! ».

Le Breton qui n’est pas naturellement jovant vire au sinistre et le Magnifique contracte son visage en transformant ses sourcils en points-virgules puis en points d’interrogation.

« Il redescend de tout là-haut… » Tout à coup il rit de bon cœur : « Vous êtes très mauvais, tous ! Vous ne saviez pas que nous avions un astronaute en l’air ? Vous ne saviez pas qu’il revient aujourd’hui. Vous ne vous rappelez pas qu’on a décidé que ce serait bien pour la communication de l’Elysée que je l’appelle dès son arrivée ? » 

Le Breton sursaute « mais c’est du ressort du Ministre de la recherche… »

« Allons Messieurs, des évènements comme ceux-là, appartiennent à nous tous et nous nous devons de nous en réjouir ensemble »

Moi-Président est redevenu de marbre « dans une heure, on m’apportera le téléphone pour que je puisse lui dire la bienvenue et lui demander des nouvelles de là-haut. Veillez, s’il vous plait, à faire en sorte qu’on ait terminé notre réunion à ce moment ».

Et, se tournant vers le Militaire de        haut rang, il fit « bon ? »

« Les rafales ont été déployés au-dessus des pays baltes pour les rassurer »

Moi-Président « avec des bombes atomiques ? »

Le militaire « nous ne voulions pas provoquer nos amis russes, donc, non pas d’armes atomiques »

Moi-Président « et comment ils le savent nos amis russes que nous n’avons pas accrochés des bombes atomiques ».

Le militaire de haut rang : « en vertu de nos accords de coopération, quand nous envoyons un avion en l’air, ils viennent vérifier que nous n’emportons que des munitions légères ».

Moi-Président : « ah ! Tant mieux. C’est que vous savez, ce ne sont pas les Russes qui m’inquiètent. Ce sont les Allemands. Si les Verts allemands apprenaient qu’on transporte du nucléaire au-dessus de leurs têtes pour défendre la veuve et l’orphelin, ils deviendraient verts au sens propre du terme et Angela déferlerait dans mon bureau pour péter des vases et d’autres choses précieuses. Les Allemands, entre nous, ils s’en foutent totalement des Baltes»

L’assemblée est impressionnée par ce long discours imprévu. Il répète encore deux ou trois fois sur des tons de plus en plus forts et sur un rythme de plus en plus lent : «Les Allemands, entre nous, ils s’en foutent totalement des Baltes». Moi-Président se dit que ça ne ferait pas mal si c’était repris tel quel par un journal, n’importe lequel.

« Bien ! » fait Moi-Président redevenu spartiate.

« Les trois Rafales ont fait du bon boulot. Ils ont abattu une dizaine de soukoï qui volaient au-dessus des pays baltes ».

« Bien ! » puis, se reprenant « vous aviez l’accord de Poutine ? ».

Un huissier vient interrompre Moi-Président, dans ses mains, un appareil téléphonique vieux modèle en ébonite noire. « C’est l’heure Moi-Président ».

« On continuera tout ceci après cette conversation téléphonique » lance Moi-Président à la cantonade. « Appelez l’astronaute ! ». L’huissier s’exécute et, tournant le cadran, compose le numéro.

Le téléphone grelotte dans le lointain (nous sommes au printemps et il ne faut pas chaud dans la taïga). Comme il s’agit d’un appareil vieux modèle, la sonnerie n’est pas limitée dans le temps. Au bout d’un quart d’heure, Moi-Président se tourne vers l’huissier « il n’y a personne ? ».

L’huissier corrige le propos « oui, mais la ligne est bonne, car on ne dit pas qu’il n’y a pas d’abonné au numéro demandé. »

Moi-Président n’aime pas les échecs et ne s’avouent jamais vaincu. Il ordonne à l’Huissier de faire son enquête et de revenir dans une demi-heure.

Il se tourne vers le Magnifique :

« Bien ? » fait Moi-Président.

« Les Russes doivent comprendre que l’Ukraine c’est sérieux. On ne plaisante pas ».

« Combien de demi-avions envoient les Allemands ? » Moi-Président s’est tourné vers les Breton.

Le Breton s’apprête à répondre. Le retour de l’huissier l’interrompt.

« Monsieur Obama au téléphone».

« Je le prends… Allo Barrack… quoi, la ligne ne répond pas ? Je ne comprends pas ? Téléphoner aux astronautes ? Ceux qui reviennent ? Il y a un américain ? Oui, moi aussi j’ai essayé. Je vais le faire à nouveau. ‘By the way’ quoi ? J’entends mal Obama. Les Waifails ? Ah ! Les Rafales, oui.  Du bon matériel. Oui, très content. C’est cher, mais on en a pour son argent. Les soukoï ? Tous au tapis. L’accord de Poutine ? Tu attends Barack, je me renseigne »

Moi-Président se retourne vers le Militaire de Haut rang : « on avait l’accord des Russes pour les descendre ».

Le militaire de haut rang est devenu rouge comme un drapeau soviétique. « Ce n’est pas du tout l’usage ! ».

Moi-Président revient vers Barrack « on leur a demandé leur accord mais la réponse n’est pas encore arrivée. On a l’habitude. C’est lent entre la Russie et nous. Les sukoï ? Où ils sont tombés ? »

Le Militaire de haut rang répond avant même que Moi-Président ait posé la question : « Sur Kaliningrad, au milieu de la base navale ».

Moi-Président : «  tu as entendu, Barack ? Non je n’ai pas eu Poutine ces derniers temps. On ne peut pas trop se parler tu le sais bien. L’Ukraine et tous ces trucs-là. Tu veux que je l’appelle… »

Moi-Président fixe l’écouteur noir, qui commence à peser dans sa main, il n’a plus de son. Il a l’air décontenancé. Il lève les yeux vers l’huissier « la ligne est coupée ? Je n’entends plus Barack ».

Maintenant énervé, la voix tressautant, Moi-président intime à l’huissier l’ordre  d’appeler notre astronaute qui doit maintenant être arrivé. Moi-Président fait même une remarque désobligeante : « il aurait pu appeler». 

Le téléphone sonne longtemps dans le vide. Moi-Président est renfrogné, son regard a changé de couleur. Il est devenu noir. L’huissier tout à coup fait un bond.

« il répond ». Moi-président se précipite sur l’appareil et, nerveux, crie dans l’appareil « enfin ! Vous dormez ou quoi ? Pouvez répondre quand on vous appelle…. »

Il s’interrompt. « Il parle russe notre astronaute ? »

Le Magnifique dont la science n’a pas de limite fait remarquer qu’en principe les astronautes parlent russe, parce que c’est plus prudent : pour l’aller comme pour le retour, ils voyagent sur des fusées russes…. Moi-Président le fait cesser d’un « et moi, je ne parle pas russe et puis, pourquoi il me parle en russe ; il a été secoué à l’atterrissage? ».

Le Breton admet que c’est bien curieux et qu’il faudrait peut-être aller chercher la ministre compétente pour savoir plus précisément….

L’huissier déstabilisé par des évènements auxquels il ne comprend pas grand-chose, se met à hurler « c’est coupé à nouveau ».

« refaites le numéro abruti ! l’autre crétin va peut-être répondre une fois ! ».

Moi-Président ne voit pas les gestes du Magnifique qui essaie de lui rappeler le risque des écoutes et le danger à ce laisser aller à des commentaires trop violents.

« Alors ça vient ce numéro ! Vous êtes tous complétement demeurés ! Composer un numéro ça n’est ni chinois, ni russe… » . Quelques gouttes de sueur perlent sur son grand front d’intellectuel. Puis, d’autres, et ce sont bientôt des filets qui maculent son col de chemise et le dossier posé devant lui.

L’huissier, à l’unisson, tout à coup éructe « ça répond !». Moi-Président se précipite, prend le combiné et déverse toute sa fureur dans un « allô » plus violent que la banquise quand elle se casse en icebergs.

La voix à l’autre bout de la ligne parle en français et demande qui est à l’appareil sur un ton de calme courtoisie russe car on sent bien la tonalité douce et chaude qui, alliant les couleurs russes à la pureté française, donne à notre langue un charme plus irrésistible encore. 

La réponse claque comme le fouet au-dessus de la tête du moujik. « Moi-Président, au téléphone en personne ».

La voix dit alors que personne ne répond pour la bonne raison qu’il n’y a personne pour répondre. Le Français dont c’est la ligne téléphonique n’est en effet pas rentré.

Moi-Président réagit aussitôt « n’est pas ENCORE rentré ».

« Non monsieur Moi-Président « n’est pas rentré » c’est bien ce que je voulais dire, d’ailleurs personne n’est rentré. »

La voix de Moi-Président se faufile sur la ligne, douloureuse et plaintive. « il rentrera bientôt ».

« Ah ça je ne sais pas, moi je suis le concierge de Baïkonour, je prends les appels en cas de besoin parce que je quadrilingue. Mais le reste, je ne sais pas. Peut-être qu’il faudrait appeler le camarade Poutine ? tit tit tit tit »

Le silence est tombal dans la grande salle de réunion. « Personne n’est rentré se répète à lui-même Moi-Président ». Le Breton s’occupe comme il peut à remonter sa montre à quartz. Le Magnifique pianote frénétiquement sur son smartphone, il vient de se souvenir qu’il n’a pas eu le temps de placer des ordres pour une vente à Drouot. De jolies planches de Boucher et Fragonard vont être mis aux enchères. A de bons petits prix. Les militaires de haut rang se sont lancés dans une partie de « Lords of the war ». On n’entend plus que le cliquetis léger des claviers de smartphones. L’huissier a quitté la pièce.

Puis, voici l’huissier que revient en courant et en vociférant « voilà pourquoi, voilà pourquoi… » et il pose le journal le Monde devant Moi-Président. Un gros titre : la route de l’espace est coupée ! La Russie a décidé de ne pas poursuivre ses relations avec les pays occidentaux dans le domaine du transport spatial. Le Président Poutine n’a pas officiellement rapporté cette décision au comportement moralement douteux des Etats-Unis et de leur affidé français.

Les vœux de Moi-Président pour 2014

Chères Vous-toutes, chers Vous-tous,

Comme vous le savez, les médias s’en sont largement fait l’écho, l’année ancienne a passé, elle est derrière nous ! L’année nouvelle, 2014 n’est plus devant nous, nous y sommes en plein. Tant il est vrai qu’on ne peut pas dire d’une année qu’on est seulement « un peu » dedans, il faut le dire avec force et vigueur : cette année 2014 est là. Et c’est bien ! Je veux vous le dire tout net, chères Vous-toutes et chers Vous-tous ! C’est bien que 2013 ait passé. On dit souvent que les mauvaises années traînent, tardent et ne veulent pas quitter le devant de la scène. Cette année-là n’avait que trop duré. Elle a failli abuser de ma patience. Je ne suis pas sûr que j’aurais conservé le sens de l’humour et la bonhomie que tous apprécient si fort si elle était restée plus longtemps. Elle a fait ses 365 jours jusqu’au bout. Et nous ne lui en serons pas reconnaissant.

Donc, 2013 se dissipe et se fond dans les brumes du passé. On ne regrettera pas cette année qui a fait tout ce qu’elle pouvait pour qu’on oublie la précédente, 2012, qui avait vu, pour le bonheur des Français, la déroute du Prédécesseur. 2013 n’avait-elle donc été conçue que pour écraser d’une rage barbare l’année heureuse où Moi-Président a été élu dans une liesse fervente et une joie douce et tranquille. Liesse et joie qu’éprouvent les Français quand ils connaissent qu’ils ont bien fait.

Il faut donc, chères Vous-toutes, chers Vous-tous, que tous ensemble nous fassions vœu de santé morale et ce sera mon premier souhait pour cette nouvelle année : nous voulons, nous devons, c’est mon vœu le plus cher, retrouver le bel enthousiasme de 2012. Cet enthousiasme sans nuage qui a suivi mon élection en tant que Moi-Président. Il n’a pas duré plus d’un mois ? Et même quand on regarde les choses de près, il n’a pas duré plus de 15 jours ? Que nous importe la durée de l’enthousiasme quand nous parlons de son intensité ! Que nous chalent les comptables quand nous comptons sur la ferveur des hommes et des femmes de France. C’est d’elle que nous parlons à l’instant. Mon premier vœu est que nous retrouvions la ferveur des quarante-huit heures qui ont suivi ce moment historique : mon élection en tant que Moi-Président.

Mon deuxième vœu : un effet de surprise doit confondre les méchants en Europe. En ce sens, 2013 n’aura pas été qu’une mauvaise affaire. La France aura su, mimant la déprime et se travestissant en mendiant, pousser ses voisins à se montrer tels qu’ils sont réellement. Evidemment ! Ils ne pavoisent pas quand la France est forte. Alors, ils se montrent cauteleux et patelins. Dans ces moments-là, il nous est difficile de distinguer nos amis vrais de nos vrais ennemis. Nous craignant et nous admirant, ils finissent par tous se ressembler. Nous avons su employer les mauvaises nouvelles de 2013 pour démasquer le germanique et amener le britannique à se découvrir. Grâce à l’explosion du chômage, à l’effondrement de l’industrie, à une cote d’opinion désastreuse à ma propre encontre, (mais ne fallait-il pas que, pour la France, moi aussi, je joue le jeu des moments horribles et de la catastrophe qui point ?) et à l’absolue incapacité du gouvernement de mettre en œuvre les réformes essentiels que personne n’appelait de ses vœux, nous avons pu reconnaître ceux qui nous aimaient et ceux, au contraire, qui se réjouissaient. Mon vœu, ici, c’est que nous ne tombions pas dans le piège qu’ils nous tendent pour faire de 2014 une année nouvelle, différente. Qu’il nous suffise de savoir qui nous aime. Le reste suivra. Je forme le vœu que 2014 ressemble en tous points à 2012, pour surprendre ces soit-disant amis qui nous attendent comme s’il s’agissait d’un nouvel an.

Mon troisième vœu : L’année dernière, mes vœux s’étaient portés sur une reconstitution historique grandeur nature de la Grande Guerre. Pour fêter ses cent ans.  Nous aurions, recrutant les figurants nécessaires en CDD sur quatre ans, résorbé une bonne partie du chômage et amusé la planète. Hélas… hélas… hélas… l’Allemagne, en pleine régression démographique n’avait plus que des matrones flasques et des guerriers bedonnants à nous proposer. Notre valeureuse armée s’en est trouvée réduite, faute de germanique en suffisance, à ouvrir le front africain. L’année 2013, s’est ainsi montrée encore une fois douteuse et délétère. Mon troisième vœu est celui-ci. Nous devons porter la paix dans le vaste monde, par tous les moyens. La Chancelière n’a pas le droit ni juridique, ni moral, d’empêcher nos troupes de s’immerger dans les batailles du passé. Peut-être trouverait-on enfin à les gagner ! C’est pourquoi,  s’il le faut, nos armées ceintes des lauriers africains, iront sur la rive gauche du Rhin, comme autrefois. Il n’y a pas que 2013, dans les années sinistres, d’autres pourraient bien remporter la palme. Mon vœu est que nous sentions toujours aussi vibrant l’appel à faire régner la concorde partout en Afrique, en Europe. Mon vœu est que 2014 ne soit pas un obstacle à notre gloire et n’empêche pas les oriflammes du passé de claquer au vent.

Mes chères Vous-toutes, mes chers Vous-tous, nous ne devons pas nous laisser aller à penser que l’avenir est riant sous prétexte que le passé a été sinistre. Peu importent les opinions, peu importent les sondages, ne nous laissons pas subvertir par l’idée fallacieuse que les années qui viennent nous délivrent des années passées.

Le vœu le plus cher que je veux formuler, pour vous, pour la France, est là tout entier : il est un moment dans notre histoire, adorable et charmant : les quelques minutes qui ont suivi la Moi-élection. Retrouvons-nous, chères Vous-toutes, mes chers Vous-tous, autour de ce moment, autour de quelques secondes de ce moment. Autour de cet étonnement émerveillé. Autour de ce ravissement surpris : « Moi-Président est élu ». Et tirons-en une belle leçon pour notre avenir : Tout est possible même à celui qui s’y attendait pas.


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