Soliloques sur le vaste monde, juin 2017

 

- On vient de dégager les Rois Fainéants

- Exaspérations: je me moque complètement de la maison de Georges Bizet

- Et si on faisait l'éloge du compliqué?

- Le vent du boulet

- Peur sur Touiteur

- Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληιάδεω Ἀχιλῆος…*

- La photo du nouveau Président

 

Exaspérations: je me moque complètement de la maison de Georges Bizet

 

L’exaspération est l’aboutissement d’une succession de blessures bénignes souvent, violentes parfois. Elle peut s’exprimer de façon vigoureuse (je lui flanquerais volontiers mon poing dans la figure) ou violente (les deux musulmans qui poignardent un paysan dont la moissonneuse-batteuse fait trop de bruits).

 

L’exaspération peut aussi prendre le visage paisible du citoyen devant son urne : il va voter pour un extrémiste quelconque parce qu’il vient de découvrir qu’un « petit juge » a décidé d’un non-lieu vis à vis d’un pédophile notoire. Elle peut être aussi un jouet ou un artifice de discours ! Dans ces cas-là, l’exaspération prend diverses formes de mélanchonisation ou de lepenitude. Le politicien exaspéré est ici une sorte de medium qui assume toutes les exaspérations des exaspérés et s’efforce par une méta-exaspération de les sublimer en un vote triomphal.

 

Il faut compter parmi les exaspérations, celles qui relèvent du quotidien. Les voisins du dessus, qui, pour la énième fois oublient de fermer les robinets de leur baignoire, l’exaspéré qui tague votre voiture qu’il accuse de gêner sa manœuvre.

Ces exaspérations quotidiennes ne sont pas nécessairement le fait de gens qui veulent absolument mal faire ou qui font mal par désinvolture et parfaite insouciance. Elles viennent aussi de la meute des honnêtes gens qui veulent bien faire et qui accumulent les gestes du souvenir, de la mémoire, pour que rien qui a été créé ne se perde….

Ceux-là, ne sont pas les pires mais ils sont véritablement insupportables d’inconséquences et de gnan-gnantise. Je m’étais déjà insurgé contre la remise en état du musée dit « Henner » avenue de Villiers. Plusieurs millions d’euro pour un bâtiment qui n’a jamais appartenu au peintre afin de mettre en valeur sa peinture dont, à juste titre, à peu près personne ne se préoccupe. Talentueux peintre de la bonne société de la fin du XIXème siècle, ses œuvres devraient être exposées dans un quelconque musée des arts et traditions populaires. Cela illustrerait, par exemple, les expositions comme : « la vie des riches, il y a plus d’un siècle ».

 

On me dira que c’est de la méchanceté pure et simple et que les cars de retraités affrétés depuis la lointaine banlieue qui stationnent devant la « maison du Peintre Henner » prouvent qu’il a encore un public.

 

Soit, mais je viens de tomber sur une campagne de Crowd funding pour sauver la maison de Georges Bizet à Bougival. On voudrait y créer un espace Carmen ! il faudrait 3 millions d’euros. On rêve ! 3 millions d’euros pour bidouiller un soi-disant lieu mémoriel où il faudra aussi installer, un conservateur, un secrétariat, des commissaires à la musique et peut-être une chanteuse à demeure pour entonner « l’amour est enfant de bohème » au moment où les cars de retraités déversent leurs cargaisons.

 

Quand on voit ce qu’on a fait du jardin de Monet !

Rendez-vous compte du nombre de grands et petits artistes qui ont vécu en France. Rendez-vous compte du nombre de maisons à la campagne et à Paris qu’il faudrait protéger, restaurer, remettre en Etat, préparer pour les cars de retraités, avec les rampes pour les fauteuils à roulettes et les portes qu’il faudra mettre aux normes des handicapés obèses (il n’y a pas de raison que les obèses n’aient pas accès à la culture).

 

Rendez-vous compte du nombre considérable de ces maisons de morts qu’il faudrait rendre à la ferveur des publics et préserver contre les atteintes d’une urbanisation violente et agressive, capable de passer sur le ventre des vieilles maisons et des appartements de nos artistes et musiciens et sculpteurs et doreurs et menuisiers etc…

Rendez-vous compte que tout cet argent est dépensé en pure perte : 9% des musées français rassemblent plus de 75 % des visiteurs de musées. Le reste c’est pour les 8000 musées qui vivotent à droite et à gauche.

 

Rendez-vous compte que si des gens sont capables de donner tant d’argent pour des enjeux aussi epsilonesques, il n’y a aucune raison d’être modéré en termes de fiscalité.

 

Pour se résumer : je pense que le fisc devrait se faire communiquer les noms et adresses de ces généraux donateurs de l’inutile pour proposer une taxation utile à la collectivité. 

Je serai alors moins exaspéré.

Et si on faisait l’Eloge du compliqué…

 

 

 

 

On se souviendra toujours de cette phrase en forme de pensée, au balancement classique et à la formulation provocatrice. « Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples ». Combien de fois n’a-t-on pas eu envie de la dire, de la contrefaire, de la détourner cette phrase si belle et si élégante. « Vers l’Europe… vers le concert des Nations….» ? Combien de fois a-t-on pensé que c’était bien du Général que cette capacité à passer par-dessus la tête des détails, des accidents et des phénomènes ? Combien de fois s’est-on laissé aller à penser, à dire même, que voilà, bien fort clamé, l’esprit français par excellence, cette belle aptitude à ne pas s’embarrasser des histoires, toujours petites, pour ne s’intéresser qu’à l’Histoire, la Grande, carrière où les grands hommes sont animés de grandes pensées, champs ouverts où les grandes pensées s’ébattent librement dans toute leur simplicité.

 

A-t-on payé, dans ces quelques lignes, le tribut qu’il convient à la simplicité ?

 

Dire les choses simplement.

 

Agir selon des principes clairs, nets et transparents c’est dire et agir au nom de la simplicité, hors de tous sous-entendus, hors de toute trivialité, à l’écart de toutes les ruses, de toutes les arrière-pensées qui font qu’un projet, un acte ou un objectif se transforment en moyens de combat, en armes pour le pouvoir ou en instrument de détournement des esprits confiants et des âmes innocentes.

 

Les choses simples ne sont-elles pas inscrites dans l’ordre naturel ? Les discours des grands simplificateurs ne sont-ils pas en harmonie avec le « grand livre » de la nature dont les pages sentent bon l’humus et les sous-bois. En toute simplicité, il faut aimer la terre, celle-là «qui ne ment pas». Ah, Emerson ! Ah, Thoreau ! Couchers de soleil sur les glaciers, avec Leni Riefenstahl qui gambade dans la montagne à la recherche de la pure image de la simplicité ! Ah, regards bleu acier et mentons carrés ! Regards noirs comme la braise après l’incendie ! Combien de discours compliqués n’avez-vous pas renfoncés dans les gorges d’intellectuels tordus?

 

L’eau de roche, la lumière qui inonde et les mots simples mettent à bas les demi-teintes, les ombres et les pensées sinueuses, dangereuses, blessantes et mortifères.

 

Le tribut est payé ?

Cher. Très cher.

 

Dans l’ordre du simple, du direct, du « sans affèterie » et du « sans embarras »  intellectualistes, que doit-on préférer ? Le fameux « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !» ou le célébrissime « pas de libertés pour les ennemis de la liberté » ? Ne sont-ils pas l’expression par excellence de la simplicité en action. Pourquoi procéder à une recherche des faits, des responsabilités, des culpabilités, de leur atténuations même et, pourquoi pas, des circonstances atténuantes, alors qu’il est si simple de laisser le souverain-juge décider « in fine». Alors qu’il est si économique et commode de laisser agir le fil de l’épée.

 

Ce qui est simple est oppressif ?

 

N’est-ce pas une provocation ? Ce qui est simple ne protège-t-il pas le vertueux face aux labyrinthes des « corps constitués », aux méandres des cheminements citoyens, aux scribes et aux docteurs, aux livres de lois, aux codex, aux codes, aux parchemins emplis de signes incompréhensibles et aux formulaires couverts de cases à remplir ? Accuser le désir de simplicité de dégager des relents marécageux ! Soutenir que le regard direct et limpide est louche et chassieux ? Tout ceci ne revient-il pas à accuser le miroir de renvoyer trop fidèlement les images ?

 

La simplicité, la clarté et la transparence exigées comme vertus de la pensée, des comportements et de l’action ne sont, à les considérer, de près que des moyens sinistres pour mieux entraver, asservir et emprisonner, les hommes, leurs pensées et leurs actes.

 

C’est dans la règle portée et posée par l’esprit humain que se forge l’esprit de liberté. Les rouages compliqués que les hommes s’imposent et qu’ils nomment « Cité » ou « vie en société » sont garants de l’homme et de sa liberté.

 

Tant pis pour toi, Antigone: les hommes, leurs œuvres et leurs cités sont compliqués.

 

Hélas ! Tant pis pour les grands classiques. L’unité de lieu, de temps et d’action privent du vouloir et du pouvoir et le désir de simplicité est un attentat perpétré contre l’homme et contre sa liberté. Le marché où se croisent des courbes simples et où se déterminent les projets futurs d’individus libres et consentants est l’exemple par excellence d’une pure et parfaite illusion. Les mathématiques appliquées aux sciences de l’Homme forment l’ultime tentative de tout simplifier dans les actes, les pensées et les projections. Invoquer une main invisible et lui conférer le pouvoir de sauver l’Homme est un avatar de l’appel à la gouvernance divine, à sa clarté et à sa simplicité.

 

Il faut jeter au loin les livres petits et uniques de toutes les couleurs. Doivent être dénoncés traitres à l’humanité, ceux qui traitent de l’écriture et de la pensée comme on traite d’un coucher de soleil, de l’eau du torrent ou de la surface lisse et claire des lacs de montagne. Le complexe, le compliqué, le sinueux, le courbe, inscrits en lois et en institutions, accumulés par les hommes tout au cours de l’histoire sont autant d’indicateurs, de critères et de signes que la liberté a progressé.

 

Et s’il faut un exemple de la complexité qu’il faut chérir, prenons l’Europe ! Voilà le plus bel univers compliqué de la terre ! On y a rassemblé pour une chose commune des hommes qui ne se comprennent même pas et sont pourtant appeler à œuvrer ensemble. On y a uni des hommes qui ont passé des siècles à se haïr avec beaucoup de simplicité. On a bâti une improbable maison commune où se combinent des dizaines d’esprit des lois et de « contrat social ».

 

 

Havre de paix et d’Humanité par la force et le jeu de toutes ses complications? 

Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληιάδεω Ἀχιλῆος…*

* Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille…

 

Les ministres du nouveau gouvernement sont-ils des « deutschen Ministers » . Edouard Philippe, Bruno Le Maire sont de parfaits germanophones et Sylvain Fort et Sylvie Goulard comme Philippe Etienne, nouveau conseiller diplomatique à l’Elysée…

 

Dans le gouvernement socialiste seul Jean-Marc Ayrault, ancien professeur d’allemand, pouvait essayer de s’exprimer en Allemand mais c’était bien rouillé. L’Allemand était si peu apprécié de l’ancien Président qu’il avait supprimé les classes bilingues français-allemand. « Trop élitistes » disaient ses conseilleurs pédagogiques. Trop élitiste ?

 

Comment comprendre cet afflux de germanophones ? Une bonne partie, sinon la majeure partie des hommes et des femmes qui viennent d’arriver aux affaires appartiennent à la génération « d’après ». Celle à qui on n’a pas infligé le grec et le latin. Ils le doivent à leurs parents qui avaient subi l’idée "humaniste" que les langues vivantes étaient celles des "commerçants" ! Comme leurs carrières en avaient pâti, ils firent tout l’inverse pour leurs enfants. Autrefois, les bons élèves choisissaient la filière A’ ? (Math, grec, latin) : à l'opposé leurs enfants apprendraient l’allemand au lieu du grec. Le latin, plus facile, serait remplacé par l’anglais.

 

Nos dirigeants ne sont pas germanophiles, ils sont tout simplement issus des formations les plus élitistes. L’allemand est un peu plus difficile que l’espagnol ou l’anglais. Les classes d’allemand rassemblaient les meilleurs. Ou, dit autrement, les parents exigeants pour l’éducation de leurs enfants les rassemblaient dans des classes où l’allemand régnait en maître.

 

 

Evidemment, si, en plus, ils faisaient du grec….

On vient de dégager les Rois Fainéants

Ecoutons Joxe*, mitterrandien idolâtre et nouveau Fouquier-Tinville, qui lançait à une droite laminée : «vous avez juridiquement tort par ce que vous êtes politiquement minoritaire».

 


Imaginez que la nouvelle majorité veuille imiter les godillots roses des socialistes de Mitterrand !

Souvenons-nous des tirades de F. Hollande quand il avait (déjà) perdu une élection : la France serait menacée par «une majorité écrasante qui écrase, un parti dominant qui domine, des pouvoirs absolus qui gouvernent de façon absolue».

Les récentes élections sont-elles grosses de plus graves menaces ?

«A trop gagner, on perd le sens des défaites», «trop de majorité tue la majorité», «ceux qui gagnent aujourd’hui devraient se souvenir qu’on peut perdre demain», «une majorité écrasante écrase la minorité, ce n’est pas ça la démocratie», «la démocratie c’est donner aux plus faibles tous les droits pour que le plus fort n’en abuse pas : honneur au parti socialiste».

Les partis politiques qui viennent d’être passés à la moulinette s’entendent tout uniment pour dénoncer les risques que la démocratie encourt.

Un parti inconnu transformerait le paysage politique français en champ de ruine ? Du passé, il ferait table rase ? Cela ne peut pas annoncer de bonnes choses. Penser qu’une majorité jeune et nouvelle pourrait prendre des décisions fait froid dans le dos. Et la continuité ? Et les droits acquis ?

Que penser de toutes ces non-pensées ?

Ceci : il faut espérer que le temps des rois fainéants est fini et qu’un maire du Palais vient de les remplacer.

 

* en fait, le propos fut tenu par André Laignel, mitterrandien tout aussi idolâtre!

Le vent du boulet

L’hôtel de l’Artillerie, récemment acquis par Sciences-Po, est une pièce importante du projet d’avenir de l’Institut d’Etudes Politiques. Il est toujours sympathique d’assister aux développements des lieux de formation exceptionnels.


Pourtant, ce qui est lieu, c’est-à-dire emplacement physique, paraît tellement "vieux" jeu  face à internet, à l’open source, aux formations "en ligne" qu’on se demande quelle place on peut encore lui faire tenir. Mais, comme je suis moi-même « vieux jeu », je ne peux que me réjouir de ce "revival" de l’idée de lieu, d’emplacement, d’esprit de réunion et de rassemblement.

Pendant le discours d’introduction à l’Hôtel de l’Artillerie, je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux nouvelles façons de se réunir: par exemple la "mélenchonisation" des réunions politiques. Etre le même en plusieurs endroits.

Un instant, je me pris à rêver. Et si au lieu de mélanchoniser les orateurs, on mélanchonisait les participants aux réunions ? Pour économiser les déplacements des "écouteurs" de discours, on les virtualiserait. Les candidats, les orateurs, installés dans leurs bureaux, seraient confrontés à un amphithéâtre virtuel où se trouveraient les participants virtuels. D’où une économie d’espace : on pourrait réunir les « écouteurs de discours » en plus grand nombre. Mieux que la télé, l’orateur verrait la foule hurlante et pourrait s’enflammer. La même foule virtuelle assisterait aux discours de plusieurs orateurs réels au même moment. Démocratie économiquement vertueuse.

Une absurdité parfaite. A oublier. Vade retro!
Dans l’hôtel de l’Artillerie, j’ai senti le vent du boulet.
 

Peur sur Touiteur

Peur sur Touiteur ? Dans une petite chronique sur le Bitcoin dans les Echos, j’ai montré que cette «crypto-monnaie» contient les germes d’une chaîne de Ponzi. (Genre Madoff).
Les feux de l’enfer se sont déchaînés.

Sur Tweeter, à l’inverse des monnaies cryptées, on peut effacer : ce qu’on lit, c’est comme la partie émergée de l’iceberg, l’essentiel est en dessous. Donc, je ne peux que citer de mémoire avant effacement, l’organisateur de la « grande » conférence du bitcoin qui me signale, argument péremptoire, qu’il est agrégé d’Histoire. Venons-en aux déclarations que j’ai eu le temps de conserver.

Une grande conférence s’est tenue, et « c’était Rue d’Ulm, vous connaissez ? » me crie un fan. «Il y avait des universitaires, philosophes, un conseiller d’État, un gendarme»… (mais pas de Raton laveur). Un dénommé Blockchain FR‏ s’est élancé au secours du gourou (l’Agrégé). « C'est une attaque personnelle honteuse ! Vous avez le soutien d'une énorme communauté, surtout ne pas se laisser impressionner... Peace ». Citons encore CryptoFR : «Les Echos (de l'ignorance) toujours prêts à publier des articles sans fondements sur Bitcoin par des personnes qui n'y comprennent rien».

Quant au gourou, Jacques Favier‏ @jfavier92300. Il rappelait l’indécence de l’auteur de l’article (ancien d’HSBC) : « prolixe à parler de #bitcoin = #ponzi. La banque #hsbc commercialisait #madoff (via Thema International, Herald Lux) ».

Faut-il revenir dans ces lieux curieusement famés ? Je le pense parce que je suis passionné par les phénomènes sociaux presqu’autant que par les phénomènes monétaires.
 

La photo du nouveau Président

Moi-Président, dès le commencement de la Moi-Présidence, n’avait pas voulu être au-dessus de son peuple. Il n’avait pas voulu qu’on le crût à la fois devin et shérif, savant et chaman, père et mère. Il avait proclamé qu’il ne guérirait plus les écrouelles. Il n’irait pas non plus sous un chêne à Vincennes.

Il voulait, vivre en serein, en maître qui ne s’impose pas à son valet, chef qui s’interdit toute hiérarchie. Il voulait que tout fût exemplaire : simplicité et bénignité étaient ses maîtres-mots.

Lorsque que Moi-Président dût être mis en image, il demanda que le Palais fût renvoyé bien loin en arrière. Au nom de la simplicité. Cela n’avait pas été bien compris : ce petit palais n’avait pourtant rien de royal.

Il avait exigé que l’œuvre fût floutée pour marquer que les temps sont incertains et la navigation difficile. Cela n’avait pas été bien compris : n’avait-il pas appelé à la transparence, au lever de tous les voiles et à la disparition de tous les enfumages. Tout voir, tout montrer. Bas les masques et les cachotteries.

Il avait exigé de ne pas être pris en pied et pourtant de ne pas paraître immobile. Il avait imposé que l’ombre le nimbe plutôt que les sunlights ou pire, l’auréole dont le vote populaire orne le visage tranquille de ses élus. Personne n’avait compris.

Pendant cinq ans, les photos dans les mairies montrèrent un homme qui n’avait pas l’air d’être là, qui semblait s’en aller, qui ne parvenait pas à sortir de l’ombre et qui s’obstinait à craindre le soleil et ses coups. Les photos livraient un homme que personne, à la fin des fins, ne comprenait. Même son ombre, disait-on, s’était détachée de lui tant elle avait peur qu’on la reconnaisse.

Comment son successeur sera-t-il portraituré ? Ne vous semble-t-il pas étrange que près d’un mois après son élection, les photos de l’ancien président n’aient pas été remplacées par celles du nouveau ?

Un Président, même quand il n’est pas «Moi», est porteur d’une vision. Porté sur le bouclier gaulois, il est au-dessus des têtes et des casques. Il est celui qui voit loin, lumière qui illumine et parasol qui protège. Il guide parce qu’il a vu. Et la tempête s’apaise.

A défaut de recommander un photographe (les risques sont grands d’être accusé de favoritisme par des journalistes en manque de papiers) que peut-on lui suggérer ? Il ne faut pas qu’il choisisse la toge pour vêtement d’apparat, ce serait un chiffon rouge agité devant les Brutus dont notre pays regorge. Au nom de la laïcité, il ne faut pas qu’il choisisse la bure. Ni les culottes de peau que les Allemands en vacances affectionnent.
  
Il faut lui recommander d’être comme il est. Droit. De mettre sa main sur des volumes pleins de lois, devant une bibliothèque lourde de beaux livres. Il regardera l’horizon sans ciller, un lourd collier brillant sur l’habit noir.
Il ne sourira pas. Il ne portera pas sa couronne de travers.
Ce ne sera pas une photo pour rigoler.


 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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