Soliloques sur l'Art, Avril 2015

Un livre de Louis-Paul Ordonneau: Vigilance Poétique

Pas commode de rédiger un commentaire sur le travail de son fils. Je risque d'être accusé de parti-pris!!! Comme si c'était possible !!! Pour ne pas tomber dans ce travers, j'ai choisi de m'en tenir à l'oeuvre elle-même et faire comme si je chroniquais une exposition qui se serait présentée sous le beau titre de

 

"Vigilance Poétique"

 

Mais ce n’est pas une exposition! C’est plus facile à emporter chez soi qu'une exposition! C’est un livre. Un très beau livre de photos auquel Jacques Flament a porté tout son soin éditorial. «Vigilance Poétique» est une proposition photographique née d’une question très simple : les débris, les restes, les murs rongés d’humidité, les câbles rouillés méritent-il un regard, un instant d’attention, un cliché et même une photo à développer ?

Louis-Paul Ordonneau pense que «oui, bien sûr» on peut tout voir, tout montrer, y compris ce qui passe inaperçu. L’infime, l’insensé, le cassé ont leurs mots à dire ou plutôt leurs images à montrer. Pas nécessairement une image «destroy» ni une image de rage destructrice ou une preuve à de multiples exemples d’un capitalisme démolisseur.

Au nom de «la Vigilance poétique», il est allé vers le fétu de béton, le graffiti timide d’un rappeur encore un peu gamin, un caddy à l’allure familière de bon vieux domestique. Il a photographié ce qui vient au regard. Il a cherché ce qui pouvait être vu à condition d’avoir envie de voir. Sa photo montre que rien d’essentiel n’est invisible : ce qu’on ne voit pas ce n’est pas même ce qui ne nous intéresse pas. C’est pire. C’est précisément ce qu’on a décidé de ne pas voir.

Si on veut voir. Si passer est aussi penser. Si la vie de tous les jours mérite qu’on s’y intéresse alors on est prêt pour la «Vigilance Poétique» de Louis-Paul Ordonneau. Des murs, des trottoirs, des restes démantelés de vieux immeubles, de vitrines brisées, des devantures brillantes ou des plages multicolores, jaillissent des images, avec elles des histoires et toujours, une musique bien particulière, celle de la poésie de tous les jours. 

 

 

Chez Vidal Saint-Phalle, Neumann et les autres

Quelques galeries, beaucoup à voir : Vidal Saint-Phalle


Je commencerai une balade entre galeries de la  rive droite par la Galerie Vidal Saint-Phalle, animée par Bernard Vidal, auteur d’un beau livre sur le métier de galeriste et que j’ai chroniqué en son temps (suivre ce lien). J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de dire toute l’estime dans laquelle je tiens le travail de Bernard Vidal et la belle qualité du portefeuille d’artistes qu’il a constitué. Ces jours-ci et jusqu’au 13 mai, il propose un trio bien connu de ses cimaises : Katrin Bremermann, Lance Letscher et Max Neumann.


Max Neumann est avec Pizzi Canella un de mes préférés parmi les artistes que défend Bernard Vidal. Univers sombre et trouble où des fantômes s’imposent. Plaqués sur la toile au sens figuré, car l’inscription dans l’espace est vaguement suggéré quand il existe, et au sens propre, car longtemps Neumann a peint sur papier marouflé sur toile ; collé, à plat, son travail a longtemps joué des transparences empruntées au papier journal et des fragilités apparentes contrastant avec les a-plats noirs ou rouges dont il faisait personnages et animaux.


Les habitants des œuvres de Neumann seraient des ombres qui passent, des voiles qui se déchirent et, en abyme, font apparaître d’autres personnages, qui s’inscrivent précisément dans les contours découpés des précédents. Monde sombre où ne rayonnent aucuns sentiments. Parfois, j’ai eu le sentiment que les personnages de Neumann étaient une projection géométrique de l’espace en trois dimensions de Magritte, ou bien que ceux-ci, désinvoltes et désabusés auraient laissé derrière eux et sans y penser les ombres qui les suivaient trop près. Les quelques œuvres exposées donnent à voir cette vision sombre et rêveuse de Neumann d’où la violence pure est absente et qui se contente d’apposer un miroir virtuel devant les pensées et les sentiments des regardeurs.


A noter - est-ce un grand tournant dans le travail de l’artiste ? - qu’une femme apparaît. Je n’ai pas voulu vérifier si, ici ou là, dans ses œuvres sur papier ou dans quelques grandes toiles des ombres féminines sont venues à passer ! Et peu importe ! Au lieu et place d’une longue silhouette noire, masculine, dont on ne saurait vraiment décrire les vêtements, une ombre vêtue d’une robe noire se découpe sur une très grande toile. A ses pieds, une amphore, un vase ou une grande bouteille, noire elle aussi. Féminine la forme et plus clairement inscrite dans le monde que les grands personnages noirs des œuvres précédentes. On se prend à imaginer qu’elle est la projection d’une jeune femme, que le soleil éclaire et porte en ombre chinoise ou dont l’ombre est née d’un personnage debout de notre côté de la toile.


Pour ceux qui ne connaissent pas encore Neumann ce sont des exemples très classiques de son travail. Pour ceux qui le connaissent, un bout de chemin à faire avec ses œuvres, pour aller un peu plus loin dans les questions qu’elles font venir.


Bernard Vidal propose aussi les collages de Lance Letscher. Ce sont de curieuses œuvres à tendance surréalistes, à la gloire de la bande dessinée des années soixante, de la Manufacture des armes et cycles de saint Etienne et de quelques « popeurs » dans l’esprit de Liechtenstein, Erro et quelques autres. Il y a là une incroyable performance d’artiste et je me demande si ce n’est pas ce qui me fascine le plus dans ce travail.


Enfin, est présenté un travail intéressant de Katrin Bremermann : abstraction pure, travail sur l’espace de l’œuvre et l’inscription dans le cadre ; formes qui se découpent et se plient en s’appuyant sur des couleurs primaires.


Mille excuses Bernard Vidal d’avoir tant insisté sur Neumann… peut-être dans cet accrochage est-il trop présent ?

Et Lumière fut...


Un peu facile, mais à tout prendre, c’est la meilleure façon de présenter cette exposition sur la famille Lumière et ses étranges petits appareils.

 

 Cette exposition est remarquable. L’évolution entrepreneuriale de la famille Lumière est bien retracée qui montre à la fois une évolution économique, sociale et intellectuelle!

 

Il faut se replonger mentalement dans un monde disparu, celui d’avant le cinéma, celui qui venait à peine de prendre ses habitudes avec la photographie. C’est par millions que l’entreprise Lumière vendait ses plaques photographiques, c’est par milliers qu’elle vendait ses appareils à prendre des films. C’est par dizaines qu’elle produisait des courts-métrages… il y a plus de cent ans. Nous nous étonnons de la passion photographique de nos contemporains et de leur désir de communiquer leurs images au monde entier. Quand on considère le travail des Lumière et quand on relève l’explosion de la demande d’instruments à faire des images et à reproduire du mouvement qu’ils ont servie et stimulée, on peut en conclure qu’ils ont été de ceux qui ont révolutionné une façon de vivre ! Révolution dont les effets se propagent encore en vagues de plus en plus fortes et hautes.

 

J’ai aimé la présentation des petits films : l’émotion qui saisit les regardeurs est nécessairement celle qu’on ressent, pincement au cœur, en face d’une vieille photo de famille où on retrouve des amitiés, des valeurs, des ambitions au travers des sourires et des chapeaux, cachées sous des sourires empruntés ou des poses avantageuses. Et surtout, j’ai aimé les photographies en couleur.

 

Malgré toutes mes réserves, je n’ai pas pu m’empêcher de reconnaître les effets des impressionnistes. Ne me demandez pas pourquoi j’ai pensé immédiatement à Renoir, certaines tâches de lumière sur le sol des terrasses, des rouges francs, qui se détachent sur des chemises blanches ou sur des chapeaux, le jaune lumineux d’un rayon de soleil, tout ceci renvoyait nécessairement vers quelques œuvres du plus chatoyant et lumineux des impressionnistes. Aussitôt, vient la question : les photos ont–elles été conçues pour répondre à l’idée de lumière et de couleur que les impressionnistes avaient « inventée ». La photo en couleur des frères Lumière aurait alors cherché dans la chimie à retrouver les inventions picturales des grands impressionnistes. Ou bien, ces derniers auraient eu vent de couleurs originales…

 

Ce n’est pas même une histoire de poule et d’œuf, c’est simplement une image, une coïncidence, une occasion de rêver. En tout cas, outre l’émotion qui vient de photos en couleurs d’il y a cent ans, ces photos en couleurs-là sont d’une très belle facture, tant en ce qui concerne les thèmes, les cadrages que... les couleurs.

Une exposition à voir absolument.

 

Nota : je n’ai pas passé beaucoup de temps en compagnie de la technologie des caméras et des appareils de projection ni de la chimie et des matières utilisées dans la confection des films. Elles sont bien présentes dans cette exposition et apparemment très bien explicitées. Je suis convaincu que les passionnés sauront trouver leur bonheur. 

Seicento, du Petit Palais à Jacquemart-André…1


Jacquemart-André,  où l’art d’accommoder quelques restes


Il ne faut pas décourager les initiatives artistiques. Il ne faut pas non plus sous-estimer les petits musées, ils n’ont pas la force de frappe qu’imposent les grands thèmes, mais ils peuvent apporter une réflexion, une dimension humaine, jeter le projecteur sur les à-côtés, mettre en valeur des détails et, faute de grands maîtres à exposer, montrer les suiveurs, les seconds couteaux, tous les gens qui sont nécessaires au terreau, au monde de la création, à l’art dans tous ses états.


Deux exemples, à l’opposé l’un de l’autre, sont à signaler à Paris actuellement : l’exposition « de Giotto à Caravage » chez Jacquemart-André et celle « sur les bas-fonds du Baroque » au Petit Palais.


Expédions d’abord l’exposition du Musée Jacquemart André. Elle n’est pas mauvaise, elle est insipide. Aurait-elle montré des « suiveurs », des «  passeurs » ou même des « copieurs » (en ces temps-là ce n’était douteux que de copier les œuvres des grands maîtres) on lui aurait pardonné au nom des principes qu’on a énoncés plus haut. Las ! Les œuvres présentées sont de grandes signatures mais ce sont des œuvres de troisième, voire de quatrième ordre. Montrer un Piero della Francesca aussi pâlot et bidouillé ne peut pas servir la gloire du quattrocento. Ne parlons pas du Giotto un peu tristounet que les « curateurs » ont réussi à arracher (les œuvres de Giotto, si fragiles pour la plupart, sont maintenant inamovibles !!!). Il y a un Masolino sinistre alors que voilà un homme qui était plutôt joyeux. Seul, un Masaccio atypique, dans le genre retable de voyage, charmant et un peu décalé dans l’œuvre du grand peintre, ferait oublier que tout dans cette exposition est ennuyeux. Le titre était grandiloquent. A l’arrivée, on ne se souvient que d’un seul tableau, de Caravage justement, du moins, une des versions d’un tableau du maître, « l’enfant mordu par un lézard ». C’est le tableau par lequel l’exposition commence. Une sorte d’appât. Et la suite… vous avez lu ce qu’il fallait en penser.


Dommage… Dommage aussi que ce tableau de l’enfant … n’ait pas été plus commenté tant il me paraît passionnant : c’est un anti-Bronzino. Au passage, on s’étonnera de l’extrême douleur et surprise que montre cet enfant : je n’ai pas encore rencontré de lézard aussi agressifs… mais, peut-être les lézards romains sont-ils d’une personnalité particulière… ou peut-être y-a-t-il une réminiscence du fameux Apollon sauroctone de Praxitèle dont « l’Enfant » du Caravage serait l’exact opposé ?


Le musée Jacquemart-André déploie une belle collection de primitifs italiens, le prix du billet d’entrée peut se faire pardonner.


Derrière le rideau, le monde

Dans la galerie « les Filles du Calvaire », jusqu’au 25 avril, une exposition de vidéos. Il fut un temps où je ne pouvais tout simplement pas regarder une vidéo. Prétentieuses trop souvent. Provocations de soi-disants artistes qui ne savaient pas trop quoi dire et le crachaient pendant des minutes pareilles à des heures. Hésitations entre le porno-hard et le documentaire dans les bas-fonds. Suffisant. Mal filmé et content de l’être… Et puis, de vrais artistes se sont saisis de la technique pour dire de vraies choses et montrer de vraies images: Mark Lewis mots , Bill Viola entre autres.

 

La présentation des vidéos de Ismaïl Bahri réserve une belle surprise, leur force n’est pas de montrer le monde, un monde, qu’on peut détester ou aimer, ou dans lequel on peut vivre quoiqu’il en soit, leur force est de montrer qu’on vit aussi dans un univers qui se dévoile par hasard. 

 

Toutes les vidéos sont faites de l’image d’un store qui selon qu’il est ou n’est pas soulevé par le vent, laisser voir, entrevoir, quelque chose de ce qui se trouve à l’extérieur de la pièce d’où les vues en mouvement sont prises ; ou, faute de vent, qui ne laisse rien d’autre à voir que le vide et le noir absolu. Le courant d’air aléatoire, et dans sa survenance, et dans sa force est l’instrument du retour au visible ou au contraire de l’absolu néant. Instrument du destin ou démonstration que le hasard régit nos existences, le courant d’air est pourtant la force dont dépend notre capacité à la lucidité, par éclipse car, dans certains cas, le store aveugle, ne peut lever que de quelques centimètres pendant quelques secondes, et dans d’autres cas, un univers est révélé, entier, se découpant sur la fenêtre libérée, pour une infime fraction de temps avant que, retombant, le store n’obstrue à nouveau, d’un voile noir absolu, la vision du monde extérieur.

 

Exposition étrange et passionnante, à voir, lentement, sans hâte. 

Les Desseins de Javier Balmaseda


Chez BOA, Philippe Ageon, 11 rue d’Artois, 75008

Le thème de l’exposition c’est drawings. Dessins. Les galeristes sont incorrigibles. Ils mettent de l’anglicisme partout. Alors, puisque Philippe Ageon, se contente de « Drawings » sans remarquer qu’il n’y a pas que du dessin dans ce que fait Javier Balmaseda, mais aussi de la couleur, de l’aquarelle, du fusain et des crayons de couleur, je le narguerai en soutenant que cette exposition porte sur l’expression d’un « dessein ».

 

 

A l’origine de ces travaux sur papier (ce support étant l’alpha et l’oméga du dessin) il est dit qu’il y a eu une installation, à Venise, montée par l’artiste, où des chevaux dont l’artiste avait « retiré les roues », -lire: "qui avaient été amputés de leurs quatre pattes"-  reposaient sur des vérins mobiles lesquels, en mouvement, donnaient un semblant de rythme à des cavalcades impossibles. Ce tableau terrible d’une harde de chevaux massacrés, aux membres atrophiés, est à l’origine d’une partie des œuvres de Javier Balmaseda.

 

 

Cubain d’origine, vivant à Andorre qu’il ne peut quitter sans risquer de se voir réexpédier à Cuba, il a connu un pays dans un état de détresse absolu. C’était juste après que le mur de Berlin fût tombé. Après que l’aide alimentaire et les achats massifs de sucre cubain par l’union soviétique furent interrompus faute justement d’Union Soviétique! La famine ravagea l’île pendant des années et tous les moyens, y compris les plus atroces, étaient bons pour manger : les chevaux étaient devenus des proies tentantes; ils étaient dépecés ou leurs membres purement et simplement arrachés…

 

 

L’artiste a revécu ces années noires au travers de ses installations, mettant en scène des chevaux amputés de leurs membres, puis, au travers de ses dessins sombres, crayonneux, au charbon ou au fusain, de chevaux grimaçant ou hurlant, mais aussi de formes apparemment abstraites renvoyant à des éléments de la vie publique et privée cubaine. Voitures sans roues, tables qui s’accumulent, salles de classe ou de bureaux qui paraissent sans limite.

Dans chaque œuvre, emblématique de la quête de l’artiste et de son obsession du départ, de l’ailleurs, de la route qu’on va prendre pour quitter un univers insupportable, des traces blanches, discontinues ou continues suivant le support et la thématique du dessin : ce sont ces mêmes traces qui séparent en deux les routes goudronnées de tous les pays du monde, routes qui disent la liberté, d’aller, de venir mais surtout, avant tout, de partir. Ainsi, se retrouve sous différentes formes le thème de la route par traits blancs qui se succèdent sur les tables d’une salle de classe, de travail, on ne sait, sur les enroulements, lourds, noirs, sombres, qui représenteraient la couverture de bitume des routes repliées ou pas encore étalées.

 

 

Univers sombre, solidement ancré sur les feuilles de papier, noir souvent où le jaune magnifie la noirceur du fusain et du charbon. Une composition impeccable. Sous des formes simples, l’artiste montre une grande capacité à communiquer, à émouvoir et … à secouer.

 

 

A voir vite et à acheter…

 

Seicento, du Petit Palais à Jacquemart-André…2

 

Le Petit Palais... Rome, la grande prostituée!

 

L’exposition du Petit Palais a plus de mérite. Un peu racoleuse, par son titre, mais, après tout, il est vrai que le « naturisme » à la Caravage a tranché avec les formes idéalisées, léguées par la Renaissance italienne et les émois très contrôlés, on a envie de dire très « châtiés », des maniéristes, à la suite des Raphael, Bronzino et les autres. L’exposition ne montre pas les très petites œuvres des grands maîtres mais de bonnes œuvres de petits maîtres ou de maîtres qui n’étaient pas loin d’être grands. Parmi ceux-ci, deux ou trois Français remarquables : ce sont Simon Vouet, Nicolas Régnier et Claude Vignon dont le travail dit bien qu’entre la truculence des « nordiques » et la lascivité des « caravagesques italiens », il y a un art très construit et très maîtrisé des Français jusque dans ambiguïté . On a envie de dire « très classique » ce style dans l’esprit d’une peinture à la Poussin ! Ce n’est quand même pas tout à fait cela et les audaces quant aux sujets sont bien plus proches du baroque que du classicisme.

 

Peintures de grandes tailles souvent où, comme l’expliquent les commentaires qui accompagnent les différentes étapes de ce parcours dans les bas-fonds de Rome, les gueux sont peints à l’instar et avec le même souci du « rendu » que les maîtres du monde, un très beau tableau de l’espagnol Ribera en est une magnifique illustration.

 

Quant aux peintres venus du nord, Flamands, Allemands et autres, ils sont « du Nord » malgré le soleil et l’ambiance de Rome. Les maîtres en question sentant le bon à prendre sur le marché romain de l’art, reniflant l’argent et les amateurs, campaient auprès des papes et des cardinaux, comme ils se lancèrent dans une concurrence effrénée sur le marché napolitain très demandeur pour la double raison de la contre-réforme et des ravages du Vésuve. (Caravage aussi s’y trouva, et y trouva des acheteurs italiens ou espagnols). Venant à Rome, s’agitant en confrérie de « bambocheurs », jouant les artistes « maudits » (évidemment, on ne le disait pas comme ça à cette époque !), ils n’ont pas vraiment acquis le style italien. Comme toujours, chez les « nordiques de base », ce sont des trognes qui remplacent les visages, un espace encombré de petites histoires qui se déroulent les unes à côté des autres et des foules de pisseurs, chieurs, cuités ou vomisseurs qui animent le tableau. Un tableau très classique « pastorale avec ruines romaines » fait par un nordique qui montre un homme pissant aux pieds d’une Sibylle est commenté au nom de l’effet de contraste, entre la grandeur passée et la grossièreté contemporaine etc… quand on sait que pas un peintre flamand ou hollandais n’a raté l’occasion de montrer un chien pissant contre une colonne dans la nef d’une église ou un mendiant en train d’y dégueuler, on en conclut que certains commentaires sont empreints ou de beaucoup de naïveté ou de beaucoup de facilité….

 

Quand même l’exposition est à voir même s’il n’y a pas de Caravage à admirer (mais, rien dans le titre de l’exposition ne l’annonçait). Je ne peux qu’ajouter ce que je dis sans cesse sur le Petit Palais : c’est un lieu enchanté, un lieu à part, tant il est riche d’objet, d’œuvres, de grands et de petits maîtres, on peut y passer des heures sans s’ennuyer : un musée dans la grande tradition des institutions aussi soucieuses de montrer de belles œuvres que d’enseigner l’art par tous les moyens et tous les styles. Là aussi, si l’exposition ne vous a pas convaincu, elle vous aura quand même ouvert les portes et les cimaises d’un très beau lieu.


 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

Il vous suffira de tendre la main, vers les librairies du net,

Babelio, Amazon, Fnac, books.google, BOD librairie et l'éditeur: Arnaud Franel Editions

 

 

 

Quelques ouvrages de Pascal Ordonneau

Panthéon au Carré est disponible aux éditions de la Route de la Soie.

Promotion est disponible chez Numeriklivre et dans toutes les librairies "digitales"

Au Pays de l'Eau et des Dieux est disponible chez Jacques Flament Editeur ainsi que

La Désillusion, le retour de l'Empire allemand, le Bunker et "Survivre dans un monde de Cons".

"La bataille mondiale des matières premières", "le crédit à moyen et long terme" et "Les multinationales contre les Etats" sont épuisés. 

En collaboration: Institut de l'Iconomie

S'inscrire 

 chaque semaine "La" newsletter (tous les lundis)

et "Humeur" (tous les jeudis)

 

Il vous suffit de transmettre vos coordonnées "Mel" à l'adresse suivante

pordonneau@gmail.com