Un de mes amis, observateur lucide de la vie artistique, me faisait, il y a peu, que les expositions d’art, à Paris au moins, sont de plus en plus tournées vers les œuvres issues d’artistes féminins. De fait, Suzanne Valadon, Nadia léger, Artemisia Genteleschi, font la balance avec quelques auteurs, Boudin, Hockney etc .

Gabriele Mûnter est donc exposée, en tant qu’artiste injustement oubliée, et en tant que femme-artiste par le musée d’art moderne de la ville de Paris qui offre aux regardeurs une belle rétrospective, très complète, depuis ses débuts jusqu’à la fin de ses jours, de l’œuvre de cette artiste allemande. Elle aura traversé prés d’un siècle durant tous les soubresauts de la vie politique européenne. Elle aura surtout vécu tous les mouvements picturaux depuis la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1960.

Ses œuvres les plus marquantes portent le style et les couleurs de l’expressionnisme allemand et plus particulièrement du mouvement dit du Blau Reiter. Les images qu’on a rassemblées pour illustrer son travail, sont emblématiques de la recherche de la simplicité toujours présent dans ses œuvres. Renoncement aux lois traditionnelles de la peinture, utilisation de couleurs pures, refus d’une représentation « réaliste », recours à une construction stricte.

C’est très certainement dans l’utilisation incessante de la couleur que son œuvre est la plus frappante : témoin ces champs parsemés de meules rouges, ses ciels au crépuscule qui échelonnent les couches de couleurs. La couleur modèle aussi les objets et les gens, rien qui fasse penser à un dessin qui aurait précédé l’œuvre finale.

En résumé, une exposition vaste et complète sur une artiste très douée.