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Recommandation: Mission impossible
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A peine achevé, le pont construit par les Perses pour franchir le détroit de l’Hellespont, une tempête le détruisit. Furieux, le Roi des Rois, Xerxès, ordonna que l’on fouettât la mer pour son mauvais rôle.
Est-ce si original ? N’est-ce pas la politique du bouc émissaire ? N’est-ce pas surtout la manifestation d’un pouvoir qui cherche une victime expiatoire pour ses crimes ou, plus simplement, pour ses échecs. Cette politique a pu se traduire par des chasses à l’homme sous différentes formes, chasse aux juifs, chasse à l’aristocrate, chasse aux étrangers, aux ploutocrates etc.
La version « soft » de cette politique n’est plus « la chasse à une collectivité » mais à une institution, ou mieux encore à ses titulaires. Dans cette dernière catégorie, il faut porter l’attention sur le cas très typique des dirigeants, gouverneurs, présidents de banque Centrale.
On sait que ces gens-là sont détenteurs d’un pouvoir exceptionnel et redouté ! Disons-le directement : les gens de l’argent n’ont jamais été sympathiques aux peuples et encore moins aux souverains et hommes politiques en tous genres : témoin, le sort malheureux des Jacques de Molay, John Law et Jacques Cœur.
Ces temps-là, ces mœurs politiques du passé, ne sont pas totalement révolus : les souverains, les dictateurs et toutes les sortes de présidents s’intéressent toujours à la monnaie et à ses gardiens, les responsables des banques centrales.
S’y intéresseraient-ils un peu trop ? La plupart des systèmes politiques qui se revendiquent de la démocratie l’ont compris et ajouté aux célèbres trois pouvoirs, un quatrième, celui de la monnaie : en général, ils font en sorte que le banquier central soit indépendant de l’exécutif, en particulier, et de tous pouvoirs en général.
Bien sûr, les « exécutifs » démocratiques ne s’attendent plus à ce que le « gouverneur de la banque centrale » produisent de la monnaie directement ! Ce qu’ils auraient tendance à exiger, c’est que les responsables centraux de la banque et de la finance fassent baisser ou monter les taux d’intérêt selon leurs souhaits.
Leurs raisons sont simples, la baisse des taux d’intérêts ne peut que profiter à l’économie et à ses agents : si les taux baissent, les crédits coûtent moins chers, les particuliers peuvent donc emprunter dans de meilleures conditions, dans le même temps, la rémunération de leur épargne baissant, ils sont incités à la réduire et donc à augmenter leur consommation, en conclusion, l’économie est irriguée des flux positifs de la consommation et de l’investissement. Tout ira donc mieux dans un futur très proche. Pour les entreprises, on sent bien tous les mérites qu’elles peuvent attribuer à une baisse des taux d’intérêts, outre le fait que la demande s’accroit comme on vient de le montrer, le coût des investissements diminue en raison de la réduction des taux, etc etc…
On déduit aisément qu'un gouverneur de banque centrale qui s’obstine à maintenir les taux d’intérêts à un niveau déplaisant pour leurs souverains et présidents s’expose à leur hostilité rampante ou ouverte.
Tous les dirigeants de banques centrales ne sont pas des abrutis malfaisants et ineptes qu’une presse partisane voudrait dénoncer : la présidente de la BCE n’est-elle pas accusée de baisser les taux trop lentement ? D’aucuns pensent qu’elle devrait les monter ! C’est ça la démocratie !
En revanche, on ressent une violente hostilité à la chose monétaire chez M. Erdogan : la banque centrale turque a connu une succession de cinq dirigeants au cours des cinq dernières années. La cause de cette valse de dirigeant monétaire ? Ils se refusent à obtempérer aux exigences du président turc au nom d’une rationalité économique dont ils s’estiment être les garants. Un autre exemple ? Donald Trump fait tout ce qu’il peut pour « sortir » le Président de la FED, Jérôme Powell. De quoi est-il coupable ? Les taux, encore les taux ! qu’il devrait baisser pour complaire au Président.
C’est dire que partout où la tendance est à l’instauration de pouvoirs exécutifs « forts » voire autoritaires, leurs rapports avec les responsables de la monnaie de leurs pays deviennent progressivement exécrables. S’ensuivent leur éviction ou des tentatives d’éviction.
Ce n'est pas comme en Russie : le gouverneur de la banque centrale de « toutes les Russies », sur l’aimable recommandation du Président de « toutes les Russies », vient de faire passer les taux d’intérêts à 20% au lieu de 21% ! Toutes les démocraties ne se ressemblent pas !
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