Il s’est naturellement trouvé un commentateur pour relever que le même jour a connu un échec dans le lancement de la fusée Starship d’Elon Musk et une réussite, celui de la fusée Ariane VI.
On ne peut pas tirer d’enseignement de la simultanéité de ces deux évènements, à moins de développer une nouvelle théorie complotiste dans le domaine spatial ou de mettre à contribution la fameuse histoire du battement d’aile d’un papillon qui déclenche un cataclysme dans l’océan Indien.
En revanche, il sera intéressant de comparer les méthodes. Idéalement pour que la comparaison ne soit pas biaisée, on évitera de comparer les méthodes de lancement des deux fusées. On choisira d’autres entreprises, tentatives, projets dont on comparera les méthodes et processus. Peut-être pourra-t-on à cette occasion tirer une leçon et prendre le chemin de l’amélioration des façons de faire, d’entreprendre et de réussir ?
On gardera l’expérience Starship car, elle est emblématique par son ampleur et ses précédents. Pour investiguer la question que nous nous proposons de traiter, c’est à dire comparer des méthodes, on retiendra celle suivie par Donald Trump dans le traitement du domaine diplomatique.
Parmi les évidences qu’il faut saisir, celle-ci : chaque fois qu’un lancement de la grosse fusée d’Elon Musk se traduit par un échec, on peut voir ce dernier, loin d’être abattu mais au contraire, plongé dans une euphorie réjouissante. Voilà un homme qui a déjà raté plusieurs lancements de sa fusée reine, et qui a chaque fois, est pris d’un sentiment de bonheur absolu. Il s’écrierait, « ouf, j’ai raté » qu’on ne serait pas autrement étonné.
Quel rapport peut-on trouver avec la méthode « Trump » ? C’est à peu près la même chose sauf qu’au lieu de fusée « matérielle », il lance de vraies fusées « intellectuelles ». Il va édicter depuis le bureau ovale, des oukases et des interdictions applicables immédiatement : par exemple les droits de douane sur les importations en provenance du Canada et du Mexique. On pensera que cela n’a rien à voir avec Elon Musk, pourtant, il y a une parenté méthodologique évidente : à peine les décrets sur les droits de douane sont-ils promulgués que « halte-là, machines arrière, toutes », on défait ce qui vient d’être fait. Et le président, tout à sa manœuvre et à ses subtilités, balance sur les réseaux son fameux sourire « good ». « On a bien le droit de se tromper », ce sont quasiment ses premiers mots après son investiture.
Qu’ont-elles donc en commun ces deux façons de faire ? Je sens bien qu’une certaine incrédulité peut accompagner la lecture des lignes ci-dessus. On me reprocherait de comparer ce qui est incomparable et d’outrer les raisonnements pour leur faire dire des choses qu’ils n’ont jamais voulu dire. Eh bien ! disons-le nettement, c’est une erreur que de ne pas vouloir voir ce qui est évident et c’est une grave erreur de penser que les choses peuvent être différentes par nature et donc par nature incommensurables.
Le point commun des méthodes Musk et Trump réside dans ce qu’on nomme : la méthode « essais et erreurs ». En d’autres termes : la méthode empirique. C’est, bien sûr, une formulation simpliste mais il n’est pas possible dans le cadre de ce bref essai d’en développer toutes les finesses. Rappelons seulement, que cette méthode a trouvé une expression particulière sous le nom de loi de Murphy.
Cette dernière a été résumée dans des formules bien senties « Tout ce qui est susceptible d'aller mal ira mal ». Ou, selon une variante plus détaillée : « S'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie. »
Et voilà ! CQFD, manifestement nos deux compères appliquent avec conviction la loi de Murphy et s’en réjouissent ouvertement.
Pourtant, il serait légitime de s’interroger sur les résultats finaux de la méthode « essais et erreurs ». C’est ici que le génie français intervient : la question n’est pas de savoir quand on quittera le domaine de l’erreur mais de savoir si on le quittera un jour.
Nos chercheurs sont formels et sont optimistes :« En essayant continuellement, on finit par réussir ». Donc : « plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.” (cf les Shadoks. Jacques Rouxel)
Mauvaise nouvelle pour les droits de douane !
La coïncidence est étrange, ce sont deux noms qui se ressemblent si fort sur un plan formel et qui ont de malheureux traits communs quant à leurs vies, sur un plan personnel et sur, aussi, un plan humain, un plan social.
L’un, Bayou, embarqué dans une plainte à la « me-too », accusé de violences conjugales sous forme de harcèlement psychologique avec d’autant plus d’effets qu’il est député. L’autre, Bayrou, accusé de n’avoir pas su ou voulu savoir les comportements condamnables qui marquèrent, il y a près de 50 ans, une communauté éducative.
Dans les deux cas, si proches, si différents pourtant, un point terriblement commun, le lâchage des chiens : la violence des imprécations, la justice rendue en petits comités, la dénonciation sans preuve et le recours à la foule, aux fake news, au désir de faire mal et aux souhaits de morts politiques ou même physiques.
Dans les deux cas, devant la preuve fournie que les accusations étaient erronées, le silence. Pas d'excuses, pas de mises au point, pas de commentaires contrits reconnaissant qu’il est bien difficile de faire le départ entre vérité et erreur. Rien ! Le silence comme moyen de mettre les lâchetés sous le tapis.
Le tapis, bien utile pour la secrétaire nationale des Écologistes : il fallait mettre quelque part les blessures causées par l'attitude agressive de son parti et la tentative d’organiser des enquêtes parallèles sous sa seule responsabilité. Le plus incroyable, on le trouve lorsqu’elle lance que le parti « a subi un préjudice aussi ». Incroyable comportement du genre pervers narcissique où on accuse la victime d’avoir provoqué son tortionnaire. Et puis, il y a eu le « lourd rôle » des médias qui ont provoqué les « souffrances très fortes » de la secrétaire : elle n’en dormait plus! Le pire : Bayou ne s’en rendait pas compte tout à ses efforts pour se défendre, et, à la fin obtenir un non-lieu de la part de la justice de la république.
Et notre Bayrou là-dedans. Il n’avait rien vu, rien entendu, il avait même mis de côté l’affaire de l’école Bétharram…. Et là, mieux que la secrétaire nationale des écologistes, s’est déchainé, un Fouquier-Tinville de pacotille ! Le secrétaire national des socialistes « en appelle à la conscience du premier ministre qui doit démissionner ». Les menaces se multiplient, les appels à la démission explosent. Mais, voilà que le purin déversé par M. Faure ruisselle sur la tête d’Élisabeth Guigou qui dénonce alors une « misérable polémique politicienne ». Elizabeth Guigou, mise en cause ! Une tête pensante du mouvement socialiste, fidèle d’un autre François, Président la République. puis, c'est au tour de Ségolène Royal de se faire embarquer et de recevoir sa ration d'eau usée.
C’est alors que le silence redevient roi. En moins de deux jours, la caricature de Fouquier-Tinville, se tait. Probablement a-t-il décidé qu’ayant lancé ses fake-news vis-à-vis de François Bayrou, il pouvait passer à autre chose. C’est la version optimiste. En fait, il a probablement ramassé un gigantesque savon de la part des deux dames qui n’avaient pas prévu de passer leurs vacances de sports d’hiver à éponger les conséquences putrides des clameurs de leur successeur à la tête du parti socialiste.
Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose. Les seuls qui ont une chance d’y réchapper, ce sont ceux-là qui ont lancé les fake-news. Ils plaideront qu’on a bien le droit de se tromper. Ils diront « principe de précaution », « il valait mieux prévenir que guérir ». Ils se réfugieront derrière une des plus grandes pensées politiques françaises, très utile quand on a enfilé les imbécillités comme d’autres enfilent les perles : « N’avouez jamais ».
Nos dénonciateurs publics s’exclameront-ils comme Fouquier-Tinville lors de son procès : « J'étais la hache de la Révolution, punit-on une hache ? ». Il fut guillotiné le 7 mai 1795. On punit aussi les haches !
Il aura durement frappé la France comme d’autres pays. Les morts se sont accumulés dans des proportions variables selon les pays. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le continent européen regroupant une soixantaine de pays aurait enrégistré 2 281 286 décès dont près de 1,27 millions pour l’Union européenne. La France a été le quatrième pays le plus touché après l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Ces chiffres sont effrayants en soi par leur importance et mériteraient, comme l’ont réclamé quelques associations, que des manifestations du souvenir les rappellent et expriment aux familles des « décédés » toute la compassion qui leur est due.
Au lieu de commémoration sereine et compassionnelle, les médias français et les partis qui s’y complaisent ont mis en valeur que le gouvernement français s’était affreusement vautré (songez que la décision du confinement a été prise quatre jours après le Danemark !). Il faut reconnaitre que pendant toute la crise, les intellectuels français de toute nature (droite et gauche) ont tiré à boulets rouges contre leur gouvernement pour les mesures qu’il n’avait pas prises mais plus encore pour les mesures qu’il prenait.
Pas de commémoration ? C’est en effet une sorte d’injure faite à toutes les blouses blanches qui ont défilé des heures durant sur les plateaux-télés pour commenter, en particulier, les erreurs commises et, en général, la désastreuse comparaison avec les pays vertueux. Rappelez-vous ces échanges « Alors, docteur machin, (dermatologue) que pensez-vous de l’insuffisance des masques ? » - « alors, docteur truc, (podologue) pensez-vous que la vaccination, trop tardive, aura une influence sur les chances de survie de nos aînés (les plus de 90 ans) ? alors, professeur zozo, comment ça se passe dans votre hôpital – je ne suis pas à l’hôpital, je suis à la retraite, mais je vais répondre à votre question ».
Reconnaissons que sans plateaux-télés animés par des intellectuels aux compétences approximatives, les informations télévisuelles sont plates et sinistres : rien ne vaut les blouses blanches quand elles se lancent des invectives entre elles et bombardent les autorités de conseils.
Commémoration ? Ne sentez-vous pas dans ces appels à souvenir qu’il y manque quelque chose ? Quelqu’un surtout ? Ne sentez-vous pas monter dans votre esprit un certain sentiment d’injustice ? Où est-il dans ces demandes de souvenir et de monuments aux morts du covid, l’inénarrable Raoult ? Vous ne vous souvenez pas de ce génie scientifique qui a ému des foules entières avec ses yeux de chien battu et sa tignasse filandreuse.
Commémoration des discours de ce scientifique de pantomime dans les plateaux-télé (question : Alors professeur, les mesures gouvernementales… ? réponses : Foutaises, je vous dis et répète qu’il faut injecter de l'hydroxychroloquine dès la naissance. Question : et les vieux ? Réponse : les vieux aussi pourquoi pas, ça ne pourra pas leur faire de mal). Comment ne pas commémorer les interventions du génial scientifique devant les commissions de l’Assemblée nationale où il a eu le courage de ne pas dire à tous ces abrutis qu’ils étaient tous des abrutis ? Comment ne pas commémorer les dépenses par millions d’euros et de dollars engagées par les organisations françaises et internationales pour vérifier que l'hydroxychroloquine avait autant d’effet que la bonne vieille poudre de perlimpinpin et qu’elle était un bon « placebo ». Il ne faut pas oublier combien, poussé par les médias, les partis politiques et le corps médical, le gouvernement français s’est investi, défenseur de la science française, de l’honneur des scientifiques français et du rôle de la France des lumières dans l’élévation du niveau sanitaire universel et en est sorti totalement ridiculisé!
Commémoration ? Commémorerons-nous le jour où il a été enfin possible de dire à M.Raoult d’arrêter de ridiculiser la science et son pays aux yeux du monde entier ? Doit-on commémorer la fin du l’auto-french bashing quand blouses blanches irresponsables et journalistes en quête de sensationnel assénaient sans cesse que les Allemands, eux au moins, savaient gérer des crises (mais, ils ne comptaient pas les morts dans les Ehpad – un vieux, ça meurt de toute façon à un moment où un autre-).
Commémorer quand on sait les horribles ("bad!" dirait Donald) effets du confinement sur les confinés, au plan moral et psychologique ? Prenez conscience qu'aujourd’hui, deux ans après, on ne sait pas encore précisément le nombre des Français qui souffrent d’avoir échappé à la mort.
Le Président des Etats-Unis suscite des réactions à la hauteur de la démesure de certaines de ses décisions ou déclarations. Pourtant, il s’exprime en usant d’un langage que même un petit enfant comprend « this is no good, this is really bad, the guy is not a good guy, he is just a bad guy, Say thank you, etc. (En principe, c’est fort avisé de sa part : chacun a en mémoire cette étude qui concluait que dans son ensemble le peuple américain avait un QI correspondant à un enfant de 7 ans…). Il est cependant d’autres singularités qui font du Président un être à part.
On a observé de près le cas étonnant de sa passion pour les crypto-monnaies. Le Président ne s’est pas caché du fait qu’il pense, à haute voix, que ces dernières sont vraiment « good ». Cette opinion est nouvelle et reflète un changement dans le regard qu’il portait sur ces monnaies invisibles. Peut-être l’impossibilité de mettre la main sur une bourse solidement remplie de crypto-monnaies l’avait-elle conduit à penser que les cryptos en question, le bitcoin en particulier, étaient « Bad » ?
Donc, preuve, s’il en avait fallu une, que la pensée du Président n’est pas bloquée sur l’écueil du « Bad » mais peut se retourner et se diriger vers les plaines riantes du « Good » : l’approbation décernée au développement des crypto, à peine l’élection achevée, est une bonne (Good) nouvelle évidemment pour tous les gens qui rêvaient de courbes de prix tutoyant les nuages et d’arbres qui partent conquérir le ciel.
De fait, en deux temps trois mouvements, le Président a lancé le concept d’une réserve de crypto-monnaies qui viendrait soutenir les promoteurs de cryptos. Ne vous inquiétez pas, la réserve ne serait pas laissée entre les mains des technocrates de la Federal Réserve. Ne rêvez pas non plus, si vous avez quelques idées de monnaies cryptées à lancer sur le marché, il ne s’agit pas de faire plaisir à tous ceux qui ont de petites idées de monnaies nouvelles : la réserve ne portera que sur quelques crypto-monnaies, clairement identifiées dans les messages du Président. Pour la petite histoire : il avait oublié de mentionner le bitcoin dans sa liste ; heureusement quelques bons esprits lui ont fait savoir que, sûrement, c’était un oubli ! Aussitôt, le Président a rectifié et dans un deuxième message a réintroduit le bitcoin et une autre crypto-monnaie parmi les crypto-monnaies (Good) éligibles à la Réserve. Imaginez, les détenteurs de ces crypto, passés de la déprime boursière – Bad - à l’euphorie des cours - Good -). Ce qui prouve qu’on a toujours raison de chercher à faire plaisir.
Tout est donc « Good » dans un monde qui va progressivement être débarrassé des « Bad ». Pourtant, ne voit-on pas que quelques nuages gris et même noirs planent au-dessus de la tête du Président. Cette idée qui consiste à donner à un chef, un héros ou tout autre personne de cet acabit, le pouvoir de battre monnaie et de produire de la valeur d’un seul regard ou par l’entremise d’une opération manuelle, n’est pas nouvelle. Dans l’antiquité, on a vu des héros faire germer l’or par le seul miracle d’un don exceptionnel. Le président des Etats-Unis qui démultiplie les sources de richesse cryptées, assurant même leur promotion, et faisant bondir leurs cours, n’est que le parent lointain du roi Midas.
On connait l’histoire : Midas avait reçu de Dionysos le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touchait. On reconnait là, sous une forme un peu primitive, (l’or honnêtement, c’est un truc archaïque) le pouvoir de Donald d’annoncer par sa messagerie qu’une nouvelle monnaie est née et que cela va valoir plein d’argent.
Le côté « Bad » de cette vieille histoire ? Donald créant sans cesse de nouvelles monnaies, pour faire plaisir, parce que cela l’amuse, pour faire la nique à la Federal Reserve, va provoquer un choc de marché.
Un peu comme Midas, qui a failli mourir de faim puisque tout ce qu’il touchait se transformait en or. Dans ce même état d’esprit, la sagesse populaire serait bien capable de proclamer que « trop de monnaies, c’est "Bad" cela tue la monnaie, ce qui est très "Bad" ! Les seuls qui en profitent ce sont les hyper-riches, et ça c’est très, très "Bad" ».
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