Banski, l’éphémère à l’œuvre

Banski, rue du faubourg Montmartre

 

On reste à Paris, on se promène, on ferme les yeux pour ne pas voir les touristes qui sont tous (ou à peu prés) uniformément laids et on les rouvre dans une exposition, devant un beau monument ou, sur la passerelle des Arts pour le spectacle toujours inoubliable du soleil qui décline sur fonds d’azur et de rougeoiements orangés.

 

On reste à Paris et on cherchera, ce qui, en dehors de la Joconde, mérite d’être vu. On ira donc rue du faubourg Montmartre, pour l’exposition Banski.

 

Curieuse exposition : Banski, c’est comme l’inventeur du Bitcoin, on ne le connait pas, il n’existe peut-être pas ! On pourrait imaginer comme Bourbaki en mathématiques que c’est un « collectif », un groupe de purs esprits qui ont voulu rester anonymes plutôt que d’héroïser l’artiste, plutôt que de réduire à de l’art, (son marché, ses enchères et ses collectionneurs) ce qui est voulu comme message ou comme une manifestation de la liberté de l’esprit.

 

Comment proposer une exposition complète sur Banski qu’on ne connait pas, qui n’existe pas, si ce n’est (mais c’est l’essentiel) par ses œuvres ? Ou bien, n’est-ce pas là, une belle démonstration de l’idée Proustienne selon laquelle l’œuvre seule compte et, serait-elle exceptionnelle, n’impose en aucune façon qu’on s’intéresse à son auteur ?

 

Dans le cas précis de l’exposition de Banski, ces idées sont poussées à leurs pleines puissances. Donc Banski n’est pas connu au sens où personne n’a vu l’individu qui se nommerait ainsi. Banski, n’existe peut-être pas. Seules des œuvres picturales sont dites issues d’un dénommé artiste Banski . Le comble de l’anonymat et de la disparition de l’artiste réside dans l’œuvre elle-même qui s’efface, disparait, s’auto-détruit éventuellement et ne demeure qu’à l’état de souvenir, inscrite dans l’esprit aussi vaguement que tous les souvenirs, rémanente au rythme des commentaires, de reproductions (par nature infidèles), des enthousiasmes et des dénigrements.

 

C’est quoi Banski ? Des images qu’on découvre plaquées sur des murs, rues, places, passages, en ruine ou en bon état, en vue ou difficile à découvrir, en unique exemplaire ou en multiples, dans un lieu ou simultanément dans plusieurs, soumises aux intempéries et aux déchirures, aux tags et même aux voleurs.

Banski, c’est l’œuvre vite faite, par surprise, nuitamment, à toute vitesse, au moyen de techniques simples, efficaces, sans fioritures, sans recherches esthétiques, des images comme la publicité sait en faire, comme on a pu aussi afficher des « CRS-SS » et des « libertés sans frein, ni flics » et aboutir à ce résultat : ce soir il n’y a rien, demain matin, le mur est devenu porteur d’une image qui elle-même est porteuse d’un message, qui disparaitront, demain soir peut-être ou un peu plus tard, peu importe.

 

Banski, ce sont des détournements d’images à qui on fait dire ce qu’elles n’osaient pas dire jusqu’ici ou qui prétendaient à d’autres vérités. Banski, c’est un dynamitage tranquille, un doux sabotage, un rire aux éclats parfois sans danger ni dommages collatéraux sauf peut-être pour des convictions trop tranquilles ou des habitudes de pensée trop enracinées.

 

Banski, c’est aussi l’instant sublimé : les messages disparaitront pour autant qu’on ne voudra pas les répéter, ils s’effaceront des murs, des pylônes, des bunkers, avec le temps, ils seront arrachés par des opposants hostiles aux idées qu’ils véhiculent, ou, ce qui est pire, parce qu’ils sont beaux, ou, ce qui est encore pire, parce que le beau est bancable.

 

Au fait, comment peut-on exposer des œuvres faites par personne et qui s’effacent, disparaissent ou sont détruites à peine posées ? Il faut et il suffit de s’en souvenir et de convoquer des passionnés : quand les messages sont puissants, on arrive à les reproduire.

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