Ester Vonplon chez Vu

 

 

 

 

Exposition Galerie Vu, jusqu'au 25 août.

Hotel Paul Delaroche. 

58 rue Saint Lazare 75009. 

 

 

Il y a une ligne éditoriale « Vu ». Je l’ai un jour résumée en disant que les photographes « fétiches » de la Galerie exposent des questions et non pas des réponses. Il n’est pas ici question de ces photos qui vont « au-delà du Miroir » et qui annoncent que, derrière les apparences, il est un monde qu’il faut dévoiler. Photos souvent à clef où le regard ne suffit pas, la lecture s’impose, pour trouver les signes du passage, pour déchiffrer et découvrir des fissures par où glisser l’esprit.


Les photographes de « Vu » ne proposent pas d’aller bien loin au-delà des apparences, car ce qu’ils font apparaître, leur vision, qui va conduire l’objectif de leur appareil, se méfie de ce qui paraît trop clairement, simplement, comme si cela était donné à regarder et que rien venait d’un effort de recherche.


Les photos d’Ester Vonplon sont dans la ligne « Vu ». Evidemment, il ne faut pas se méprendre. La ligne « Vu », n’est pas la « ligne du parti » ! Un ensemble exigeant de préceptes et de principes qu’il faut suivre pour être correct. Dans la ligne quoi ! « à la queue le leu ». Esther Vonplon est dans une certaine mouvance d’artistes qui se retrouvent à l’aise sur les cimaises de Vu. Est-ce qu’ils forment une Association, un « Groupe », une tendance, je ne sais pas. Ce que je vois, c’est qu’ils proposent tous une vision du monde qui poussent les regardeurs de leurs photos à s’interroger, à se poser des questions.


Comment ne pas chercher, en effet, ce qui dérange dans cette photo de jeune fille, encore une enfant, qui pose, tranquillement, sans sourire et sans fureur. Un calme étrange qui pousse le regard ailleurs, plus loin, derrière elle, derrière son regard, qui n'est ni un sourire, ni un reproche. Vers un véhicule blindé. Transport de troupe. Qui est garé. Là. En toile de fond ?

Comment ne pas chercher ce qui ne va pas dans cette photo de manège prise à l’envers exposée à l’endroit, ou l’inverse, dont les nacelles sont ballantes au bout de longs câbles. Manège ou étrange machine à pêcher ? Pêcher quoi ? Des badauds qui se seraient approchés trop près ? Pénétré d’étranges nuages, le manège est perdu dans le ciel ou dans le reflet que restitue une flaque d’eau, parsemée de cailloux-nuages. Image inverse et pourtant, image volontairement retournée. Comme un gant. Le monde, on peut le voir comme on veut. C’est une question de volonté ?

Ruines, théâtre et cirque, tout à la fois qui voient un cheval se tendre pour s’échapper. Expressions si fortes où l’image est distordue, les perspectives malmenées. La crinière vole au vent, en désordre comme si l’animal se refusait. Elle répond à la crinière qu’exhibent, en poutres tordues et calcinées, les maisons en ruine, toitures défoncées et squelettes de toits à la dérive.

 

La nature sollicitée, les grandes montagnes mises à nu, rien n’y parait évident. Panoramique mystérieux : une route qui déploie une boucle vers les rochers d’un relief montagneux hors d’atteinte et presque effacé. Maisons qui se dissolvent dans le flou d’un brouillard, celui de l’oubli, des souvenirs qui se délitent et qui partent par lambeaux d’ombres, de tables encore servies et de cabanes à demi-effacées.  Ciels gris, lourds, qui font le décor d’un oiseau improbable, en plein vol, silhouette démantelée ou mutante. Paysage délavé, surimpressions dans lesquelles des restes de maisons s’abolissent. Jeu de polaroÏd malmené. Images bousculées pour qu’elles montrent enfin ce qui a un sens. Et ça seulement.

 

Tout est juste dans ces photos. Rien de trop. Ni emphase, ni sentiments humides. Les photos d’enfants ne sont pas belles à pleurer. Elles sont là. Les enfants ne sont pas beaux. Les photos ne sont pas belles, elles sont un discours juste sur enfants et familles, sur le rien d’une existence et cette existence pourtant. Prise dans le piège du manège et de ses filins inquiétants. 

 

Très belle exposition. Envie d'en voir plus encore .

 

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