Théodore Rousseau, au Musée du Petit Palais

Théodore Rousseau

La voix de la forêt

Petit Palais

Je crois qu’on a fini par confondre les bœufs de Théodore Rousseau avec ceux de Rosa bonheur au détriment de ce dernier ! Car, de bœufs dans la peinture de Théodore, il en est fort peu. D’ailleurs, il est dans ses œuvres fort peu d’animaux et bien souvent réduits à l’état de vignettes minuscules. Complétons avec la faible présence humaine et on sera au plus près du « projet » du peintre.

 

L’œuvre de Théodore Rousseau a-t-elle été par trop muséifiée ? Puis, à un moment de son existence, n’a-t-elle pas été trop « officielle » ? Elle aurait été finalement un peu mise de côté. Dépassée, ringarde, coincée entre un monde exceptionnel qui vit et la naissance et l’explosion de l’art issu de la Renaissance et un monde nouveau qui naquit avec l’impressionnisme, la peinture de Théodore Rousseau fait penser à ces innovations arrivées trop tôt ou à ces révolutions qui ont choisi d’être paisible !

 

Que d’arbres, que d’arbres pourrait s’exclamer le visiteur de l’exposition (remarquable) que lui réserve aujourd’hui le Petit Palais. Le titre de cette exposition, une fois n’est pas coutume, colle admirablement avec ce qui est montré : « la voix de la forêt ». On aurait pu aussi évoquer « la leçon des arbres ». Car, loin de la vie animale et de la présence humaine, la peinture de Rousseau, traite de la forêt et de cette vie à part qu’elle mène malgré tout, malgré les hommes, les éléments, les animaux ; elle traite aussi, souvent, des arbres, par eux-mêmes, quand solitaires et puissamment enracinés, ils incarnent le long cheminement des temps passés.

 

Solitaires, ce ne sont plus des morceaux de nature mais des êtres vivants, qui s’accrochent au sol et protègent hommes et bêtes par l’extension de leurs branches et la masse de leurs feuilles. Ils se détachent sur des lumières de crépuscules ou d’aubes naissantes, acteurs de quelques moments romantiques ou bien gardiens de paysages en danger. Mais, ils peuvent muer en objets picturaux, lorsqu’ils occupent toute la toile. Il faut alors, aller au plus près, voir la révolution qui s’annonce, paisiblement, au plus prés du monde et de ses complexités. Le pinceau se fait aiguille du tisseur et l’arbre, le produit de multitudes de fils de couleurs, de tailles, d’épaisseurs variables au gré du regard du peintre.

 

C’est un travail de mise en lumière, où aux ciels de tonalités variables s’oppose la puissante couleur de terres et de végétaux qui émane des arbres : couleurs du temps qui passe et de ce qui demeure. On retrouve de ces luminosités tranchées chez Hodler ou Vallotton où les arbres sont poussés en avant par des soleils d’orage ou de matins lumineux. C’est alors que les arbres ne sont plus ces masses objectives qui s’imposent mais des acteurs illuminés par les feux de la rampe.

 

Ensembles, rassemblés, les arbres disent la vie du monde, sa puissance ou son effondrement. Forêts disloquées, démantelées, abandonnées dont les arbres gisent mutilés ou effondrés, un romantisme du naturel s’impose, sur fond de désolation et d’inhumanité. Mais à l’inverse, la forêt puissante, vivante, conquérante, est cet être vivant qui n’hésite pas à envahir l’espace et à faire des allées couvertes où la lumière est chichement distribuée, comme elle l’est dans les charmilles des parcs ou les allées cavalières.

L’œuvre de Théodore Rousseau du point de vue du regardeur est le fruit d’un travail complexe et savant : il faudrait pour la bien apprécier prendre son temps, se doter d’une loupe, et faire comme les regardeurs d’autrefois, prendre ses distances pour se pénétrer de l’idée d’ensemble et se rapprocher au plus près pour en découvrir les éléments constitutifs et le raffinement de leurs combinaisons. Comme pour les Nymphéas, l’erreur est de penser que le projet de l’artiste se comprend d’un coup d’œil.

 

 

Nymphéas… à regarder de près l’œuvre de Théodore Rousseau, on ne peut pas ne pas penser aux révolutions d’après.  

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