Zoltan Molnar, à l'Institut

copyright Zoltan Molnar
copyright Zoltan Molnar


Au sortir du Musée du Luxembourg, en descendant la rue Bonaparte  vers la place Saint Sulpice, on trouve l’Institut Balassi ou institut hongrois. Faisait-il vraiment trop froid ? Les expostions annoncées étaient-elles alléchantes ? Peu importe, par curiosité aussi, je poussai une énorme porte d’entrée en glace et ferronnerie pour déboucher sur un grand hall où étaient exposées les photos d'un certain Zoltan Molnar.


Photographe hongrois, 38 ans,  Zoltan Molnar présente à l'Institut Balassi quelques unes de ses dernières œuvres, pour la plupart des prises de vue réalisées en France où, bénéficiant d’une bourse « André Kertèsz », il a vécu et travaillé pendant quelques mois.


Les œuvres de Zoltan Molnar relèvent du très grand style de la photo de paysage et de caractères. L’exposition principale est faite de photographies argentiques, noir et blanc, avec une dominante franchement noire. Elle se décompose en deux parties. Une série de photos sur la misère à Paris, roumains souvent, vivant dans la rue, sous les ponts, SDF internationaux, familles entières ou personnages solitaires. L’autre est constituée d’une série de photos prises au bord de la mer, en Camargue ou ailleurs. Compositions strictes où beaucoup est dit en peu de figures. Remarquable économie de moyens pour des paysages et des portraits tout aussi bien.


Une composition noire en Camargue est magnifique. En fin de journée, une barrière, à la fois barrière de douane ou barrière de passage à niveau, levée, n’interdit plus aucun passage. Elle est ouverte sur une route, un chemin vers nulle part, vers la mer tout au fond, vers un horizon où semble se perdre un jour finissant. Face à cette barrière, un âne, un cheval, si noir qu’on pense à l'ombre  portée d’un âne ou d’un petit cheval trappu. Pourtant, ce n’est pas une ombre mais son inverse : « corps porté d’une ombre ». Il est bien dressé sur ses pattes, la tête penchée vers la trace blanche de la route. Il fait face de tout son entêtement à la barrière qui a cessé de garder le chemin sous contrôle et, levée, forme avec son ombre sur le sol un étrange cadran solaire.  Chemin, âne et barrière, horizon même, sont réduits à une fraction de l’espace. Le ciel occupe l’essentiel, pur et lumineux.


A cette composition répond la photo d’une route qui court tout au long de la mer, Ile saint Nicolas.   Construction impeccable de courbes qui se combinent et qui viennent s’aligner et accompagner la ligne d’horizon aplanie, soulignée, appuyée d’une nuance de gris. L’image est austère et sévère, et parfaite, dans son intention comme dans son dessin. Regardant cette photo, la scrutant, puis un peu plus tard en écrivant ces lignes, dans un café, elle m’est apparue plus forte .  Paradigme de l’art photographique, construction autour ou illustrant une structure essentielle. il est certain que je retrouverai ailleurs, dans d'autres oeuvres, ces lignes de forces qui organisent et tendent le travail de Zoltan Molnar inscrivant dans le temps la parfaite immobilité de tous ses éléments.

 

Est-il important que j’ai déjà vu cette photo dans son principe de lignes et de courbes, de gris, de noirs et de blancs ? Dans d’autres photos, mais aussi organisant et ordonnant l’espace et le temps dans tant de peintures ou de gravures ? Oui, bien sûr. L’art dialogue avec l’art, même s’il ne sait quel est l’interlocuteur du moment.  Il est aussi des méthodes et des grilles d’interrogation du monde qui ne doivent rien au hasard et qu’on retrouve d’œuvre en œuvre depuis des centaines d’années. Zoltan Molnar en a, dans cette livraison à l’institut Balassi, merveilleusement exprimées quelques unes.


Et aussi, la baie du Mont Saint Michel, mille fois photographiée et sortie transfigurée de l’objectif de Zoltan Molnar, des photos remarquables de finesse et d’intelligence avec pour sujets des personnages, les uns pris à la volée comme ce jeune enfant dans une rue à la tombée de la nuit, les autres « posées », tel ce pécheur qui barre de sa taille et de sa pèche du jour une perspective qui s’achève à l’infini dans la mer et l’horizon qui la ferme.


Zoltan Molnar

L’exposition s’achève le 25 février.

 

 

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