Lüpertz au Musée d'art moderne de la Ville de Paris

 

 

 

Un des peintres les plus impressionnants proposés par la fabuleuse exposition de la collection Werner au MAM de la Ville de Paris jusq'au 3 mars.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né en 1940, dans les sudètes à Reichenberg qui est devenue Liberec en Tchéquie, il suivra une formation artistique en Allemagne de l’Ouest. A 22 ans, il s’installe à Berlin puis à Karlsruhe et à Düsseldorf, où il enseigne. Markus Lüperz est un peintre, un sculpteur, un décorateur de théâtre…. En d’autres termes, c’est un artiste « total » ; il a aussi fait de sa vie, au grand dam de nombreux commentateurs, un élément de sa création artistique.

 

Les œuvres qui sont accrochées aux cimaises du musée d’Art Moderne de la Ville de Paris sont représentatives de ce moment où l’artiste fait passer un message fort sur l’homme, sur l’histoire et sur la violence et la barbarie. L’artiste, selon Lüpertz, n’est pas une salle d’enregistrement, il est rien moins que passif face au monde qui l’entoure, face à l’histoire. Le monde de Lüpertz se disloque, les fêlures sont partout. «  Nu de dos 2004 » : corps disloqué et massif. On peut parler de réalisme chez l’artiste, au sens où la réalité qui s’impose à nous est celle d’une destruction. Les ruines sont aussi réelles que les belles constructions et elles sont à proprement parler l’expression de la volonté de l’homme. Destruction vaut détournement.

 

Sculpteur monumental, comme Bazelitz, comme Kirkeby, expressioniste et violent, Lüpertz dédouble certaines œuvres en Bronze de leur « image » en peinture, et/ou inversement (Alice au pays des merveilles : « cela doit être une jolie danse » peinture répliquée en Bronze coloré). Ses œuvres sont des manifestations brutales de la violence qui s’annonce et déferle sans cesse. Qu’il s’agisse de sa Daphné en tout début d’exposition, qu’il s’agisse du Mozart efféminé et barbare, monstrueusement massif, qui trône parmi les toiles et les dessins. Un Mozart aux antipodes de ce qu’on imagine de Mozart, de ce qu’il a été ou de ce qu’on y imagine de lui. Formes colossales et nature gigantesque et, par cette nature elle-même, aux antipodes de la destruction, surgissent des formes construites, élaborées et porteuses de sinistres annonces.

 

Les deux sculptures de Lüpertz, celle de l’accueil dans l’exposition et celle qui accueille le visiteur au seuil de la salle consacrée aux tableaux, dessins et sculptures de l’artiste toutes deux colossales sont à mille lieux de ce que leurs titres annoncent.

 

 

Vient aussitôt la question : « est-ce Mozart qui est représenté ? ». Le titre de l’œuvre parle-t-il de l’œuvre ou, au contraire, vient-il la parachever au lieu de l’expliquer, au lieu d’introduire à la pensée et à la volonté de l’artiste.

Aurait-on besoin de titres ? Son usage ambigu est bien rendu ici. « Tu ne sais pas grand-chose, répliqua la Duchesse », « l’homme sans femme -Parifal » donné à trois reprises, trois versions du même esprit de représentation. Or, si la peinture de Lüpertz n’est jamais abstraite, casques d’acier, casques à pointe, figures et paysages sont réalistes, ils le sont aussi jusqu’à en être surréalistes. "Alice au Pays des Merveilles", "Ce doit être une jolie danse". Les titres viennent ajouter à l’œuvre et propulser le regardeur ailleurs qu’à la surface du tableau. Ils lui donnent une dimension particulière, une profondeur que le rêve doit pénétrer ou une invitation à la méditation.

 

Commentant les "Femmes de Dresde de Baselitz" j'écrivais: "Lorsqu’on est né après que le pays auquel on appartient a été reconnu coupable du pire, on est en droit de parler et de hurler la double horreur qu’il faut vivre, celle d’avoir été enfanté par un monstre et celle qui fait que le monde vous regarde comme un monstre". Vous avez dit peinture allemande ? Tout, dans les thèmes, les couleurs, violentes, vertes, rouges, jaunes, les rictus parlent de cette peinture de la génération des artistes qui n’ont connu de la guerre que ce que leurs parents en ont subi, qui ont aussi dû subir les conséquences d’une guerre qui n’a jamais été la leur. Toute la thématique de Lüpertz est un partage de ce drame.

 

Mais elle va plus loin encore : mouvement de libération de soi-même ? La peinture comme processus cathartique ? La peinture de Lüpertz se rassemble et se rencontre avec les grands peintres italiens et français du grand Siècle. En viennent une magnifique série de gouaches et de dessins inspirés de Tiepolo. En vient aussi, dialogue du classicisme apaisé, la rencontre avec Poussin qu’illustre à merveille une « nature morte poissonneuse ».

 

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