Lance Letscher, est montré par Bernard Vidal et Philippe Ageon

Galerie BOA, 11 rue d’Artois

 

Il y a quelques années, j’avais commenté une belle exposition organisée par Bernard Vidal sur l’œuvre d’un drôle d’artiste, Lance Letscher. Aujourd’hui, il s’est associé avec Philippe Ageon dont on a commenté le travail de galeriste à plusieurs reprises. Il revient vers Lance Letscher avec un mélange d’œuvres anciennes et d’œuvres récentes.

Le collage est une pratique entre surréalisme et enfance de l’art. Le décollage est devenu un art majeur. Pour Lance Letscher le collage est un autre art majeur dans un autre univers, celui de l’onirisme méticuleux et de l’infiniment précis. Le principe même du collage est de disposer d’un objet, qu’il ait, une, deux ou trois dimensions (rarement plus) que l’artiste applique à un autre objet de dimension supérieure. Coller un carré de 100X100 suppose que le réceptacle soit d’une dimension supérieure. Rien n’empêche de faire l’inverse et de coller un carré sur un autre plus petit qui disparaîtra sous le carré collé et de continuer ainsi, le temps qu’on voudra, en collant des carrés de plus en plus grands. Sauf que ça ne fait pas un collage. On tend vers une impression 3D primitive ! On aura procédé à la fabrication d’un objet par addition et non pas, comme dans l’industrie vulgaire, par soustraction. Mais si, finalement, on a bien un objet, il faut l’admettre, il ne s’agit pas d’un collage.

Lance Letscher a fait du collage son mode d’expression essentiel, en le poussant dans un retranchement particulier : les pièces collées sont chez lui les constituants de l’œuvre, comme sont les traces que le pinceau laisse sur la toile. Ce ne sont pas des ajouts à une œuvre « matrice » qui serait détournée, déviée, enrichie par les parties collées. Les grands collages surréalistes s’appuient sur deux ou trois composants dont la combinaison crée le sens ou l’insensé de l’œuvre : Lance Letscher compose des œuvres à partir d’éléments collés en quantité.

C’est ce qui fait à la fois la surprise dans son travail et son charme : utilisant des « matériaux », le plus souvent colorés, comme sortis de bandes dessinés ou de vieux journaux pour enfants ou de publicité, il pousse la découpe de ces matériaux jusqu’à l’infinitésimal. Il travaillerait à la binoculaire et découperait avec de fins pinceaux laser qu’on n’en serait pas surpris ! Les découpes portent toujours sur des objets qui perdurent dans leur rôle et leur représentation d’objet, quand bien même, il s’agirait d’un avion minuscule d’1 cm de long sur 1.5 mm de large ou bien s’un lance-pierre de 0.5 sur 0.2 cm. Quelles comparaisons prendre dans la nature ? Les écailles d’un poisson, les constituants d’une aigrette, les écailles d’une aile de papillon, qui minuscules conduisent à des compositions complexes où la taille est sans rapport avec les constituants.

Si Lance Letscher est capable de découper et de coller dans de grandes compositions les minuscules objets découpés, il use aussi de figures de bonnes tailles, avions, bateaux, voitures, grues qui structurent l’ensemble ou qui détachés d’une myriade d’autres « découpages » donnent la direction prise par le tableau. Les collages de découpes minuscules s’accumulent, s’additionnent, se superposent sur des pièces de taille plus importante (voir plus haut) : le travail de l’artiste n’est jamais « bidimensionnel ». Les pièces collées s’insèrent selon l’œuvre dans des reliefs plus ou moins marqués. Elles jouent leur partition dans « des symphonies pour objets et découpes multiples ». En sont-elles les notes, les tons, les silences ? Elles constituent un élément déterminant du charme que l’artiste fait naître. Multipliant les objets découpés en myriades d’éléments, leur collage même confère une vitalité et une animation par les reliefs qui sont induits.

Les thématiques sont-elles de l’ordre de l’enfance? Si, la méthode suivie et les objets découpés paraissent appartenir à l’univers rêvé des enfants, il serait erroné de ne voir dans ces œuvres qu’une imagerie enfantine. Leur complexité, leur structuration à partir de centaines de petits découpages, donnent à voir des histoires qui n’ont pas de rapport avec l’enfance, hormis quelques couleurs, quelqu'objet familier. Il serait erroné d'avoir cette impression de simplicité à « première vue » ? Expression mal venue. Il vaudrait mieux parler de première lecture ! Les découpages comme des signes typographiques adressent une idée du pertinent, de la cohérence d’un discours, d’une démonstration efficace que le charme visuel soutient.

La multitude des composantes des œuvres, leur composition en ensembles très forts, parfois très tendus confèrent ainsi aux œuvres de Lance Letscher un charme très particulier où le temps de la lecture le dispute avec celui du regard.

 

 

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