François Kollar, photographe et artisan

François Kollar,

Musée du jeu de Paume

Jusqu’au 22 mai 2016

 

Ce n’est pas parce qu’avec Helena Almeida, le Jeu de Paume expose une manifestation superficielle et narcissique de recherche (de soi)- développement (de soi encore) que rien ne se passe dans ses murs. Heureusement, on peut reposer son regard et réjouir son esprit avec la très belle exposition des œuvres de François Kollar.

 

François Kollar n’est pas un photographe d’art et d’essai, moins encore un artiste « recherche-développement ». Il ne se complaît pas non plus dans le selfie insipide et torturé. Il ne questionne pas son art. Il use de son appareil photographique en le dirigeant vers l’extérieur et non pas vers ses blessures intimes, ses désirs informulés ou un crâne à la Yorick.

 

Comme tant d’Européens venus de l’Est et du Centre, François Kollar est à la fois un artiste et un remarquable artisan de la lumière. Après tout, la photo, n’est-ce pas cela : recueillir la lumière, mettre en valeur ses variations, ses intensités, ses longueurs d’onde, les combiner en organisant le près et le loin, le plat et le profond ?

 

Est-ce parce qu’il travaille à montrer des choses, des paysages, des constructions ou des objets que François Kollar se découvre comme l’artisan accompli de la démonstration et de l’illustration. Illustrer est devenu un verbe secondaire. De nos jours, on se défend d’illustrer, cela fait livre pour enfants ou réclame. Pour un Kollar, illustrer des livres, illustrer des catalogues revient à mettre en valeur, faire connaître, donner à apprécier, offrir au regard la liberté de choisir aimer ou ne pas aimer, comprendre ou rejeter.

L’exposition du Jeu de Paume est remarquable à ce titre-là justement : montrer comment Kollar montre les choses et s’abstient de démontrer, de prouver, d’asséner. Reporter, à l’américaine ? Je ne le pense pas, même si ses vues de la France, de son industrie, des gens des villes et des gens des champs paraissent renvoyer à ce genre nouveau que les Etats-Unis ont fait émerger pendant la Grande Crise.

 

Kollar ne « reporte » pas, il offre à voir. Le regardeur se fera à lui-même son propre rapport. Photographe de publicité, comme beaucoup de ses homologues, il saura jouer de la lumière pour enchanter des créations d’art. Photographe « officiel », il est capable de photo très « années trente », « très exposition universelle de 36 » avec ouvriers au regard conquérant et aux muscles gonflés. Photographe de la France, il en fige l’histoire à un de ces moments cruciaux quand le passé ne s’est pas tout à fait dissipé et quand l’avenir s’efforce de percer. Photographe de la volonté, il aura montré ce que celle-ci peut avoir de grand et de beau, chantiers gigantesques, constructions de bateau, édification d’hôpitaux, routes tracées, en France et dans son « Empire ».

 

Nostalgiques, ces photos d’une France qui clame qu’elle a survécu et que les cendres sont dispersées ? Pas trop à mon goût, même si je me souviens que j’ai connu un peu de la France et de l’Afrique grâce à des photos parmi lesquelles, surement, les photos de François Kollar ?

 

Un mot encore sur le format des photos exposées plus proche de la pratique, c’est-à-dire de la façon dont l’artiste « voyait » ses « prises » que ce qui a tendance à se faire : montrer des images sous des formats inadaptés en contradiction avec les contraintes techniques de son époque. Et surtout, l’exposition montre à quel point, l’art de Kollar s’exprime par et pour le livre, il est autant pour le regard que pour la lecture.

 

Mise en page serait alors le maître mot d’une part considérable de son travail. 

 

PS: à l'occasion de cette exposition, j'ai appris que Schiaparelli et Lanvin avaient créé pendant la Seconde Guerre Mondiale, des tenues pour "descendre dans les abris" !!!

 Dans la bataille des monnaies numériques souveraines, la Chine fait la course en tête

 

 

 

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