Josef Sudek

Le monde à ma fenêtre au musée du Jeu de Paume

Joseph Sudek

Le monde à ma fenêtre

 

Musée du jeu de paume jusqu’au 25 septembre 2016

 

Je n’aime pas beaucoup ce titre. Pourtant, c’est bien ce qui se passe. Beaucoup de très belles photos ont été prises par Sudek depuis sa fenêtre.

 

Mais cette remarquable série de photos « intimes » laisse surtout à voir une méditation poétique, humaine, intime justement. Comme un écrivain son journal, comme un peintre ses autoportraits, comme un musicien une « petite musique de nuit », Sudeck poursuivait une recherche toute personnelle de lui-même quoi qu’il en soit des thèmes photographiés, quoi qu’il en soit de la façon de le faire.

 

J’ai tout aimé dans cette exposition et d’abord, la bonne idée qui a consisté à conserver les formats d’origine. Petites photos, délicates et précises qui sont données à lire autant qu’à voir. Formats justement de l’intimité. Pas de regards de loin puis de près comme les regardeurs aiment tant à le faire quand ils sont en face d’un tableau ou d’une photo de type exposition, grand format, pour que le plus nombre de regardeurs soit satisfait. Il faut s’approcher sinon on ne voit rien. Il faut être parfois très près si on veut voir ce que le photographe voulait montrer. On éprouve parfois le regret de n’avoir pas le livre où les photos ont été reproduites, pour pouvoir poursuivre une lecture discrète, une conversation subtile, une intimité…

 

Donc des formats qui dans quelques cas sont vraiment «dans leur jus», encadrements classiques, un rien «vieux jeu», et surtout signature de l’auteur, parfois inscription du thème.

 

Émouvantes photo des débuts quand la tentation du pictorialisme est là et se traduit en œuvres floutées, embrumées, silhouettes qui s’évanouissent dans un brouillard argentique. A l’inverse, rayons de lumière comme venant de tableaux hollandais, dans des églises à grands vitraux. Précisions des vues. Intelligences des cadrages.

 

Il faut suivre ensuite, cette succession de photos prises depuis l’atelier, printemps, été, automne, hiver, pas nécessairement le même angle, mais toujours ces vitres embuées, ou bien images qu’on devine derrière des rideaux de pluie. « il pleure sur mon cœur…». On ne peut pas ne pas penser à un homme discret qui aime prudemment la vie, qui aime ses amis et qui ne cherche pas à s’étaler.

 

Photo d’un excellent technicien de la lumière et de la chimie du développement. Les tirages au charbon rendent des atmosphères sombres, des nuits presque totales, des images où, entre chiens et loups, les objets et les gens s’affadissent et disparaissent dans des obscurités progressives. Photos d’un artiste qui maîtrise admirablement les conditions de succès de son travail. Points lumineux des réverbères de Prague plongée dans la nuit et qui paraissent guider le regardeur plus loin dans la ville, plus profondément dans ses secrets.

 

L’art de Sudek est mouvant, au gré de ses méditations : il peut donner des vues perspectives de Prague qui sont à la fois des travaux de géographe et des œuvres de peintres du nord, mais il sait aussi traiter des natures mortes et là, adopter des points de vue traditionalistes où les objets invitent le regard à des méditations pareilles à celles des « vanités », mais aussi, travaux modernistes, voire surréalistes, à base de poupées brisées, d’arbres déchiquetés ou de compositions végétales.

 

Une exposition sur un photographe au sens le plus profond du terme : user de la lumière pour faire venir les choses, les sentiments ou les êtres. Loin des grandes idées sur l’art photographique, Sudek a choisi ses sentiments comme sujet principal.

 

L’impression qui reste après avoir « regardé » ses œuvres : une forme de paix intérieure. Un sentiment très fort d’un travail très personnel. Un regard intérieur qui aurait trouvé dans les images et les différentes formes qu’elles peuvent prendre, un moyen de frayer sa voie.

 

Très belle exposition.

 

 


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